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Question écrite concernant les étudiantes-entrepreneures.

de
Latifa Aït Baala
à
Barbara Trachte, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Transition économique et de la Recherche scientifique (question n°561)

 
Date de réception: 25/04/2022 Date de publication: 07/07/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 29/06/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
18/05/2022 Recevable p.m.
 
Question    Une enquête réalisée en France en 2021 par la Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises, auprès d’étudiantes de 29 Pôles étudiants, révèle que la création d’une entreprise est synonyme de développement professionnel.

Pour la majeure partie de ces étudiantes interrogées, l’entrepreneuriat n’est pas seulement un moyen pour contourner les difficultés rencontrées sur le marché du travail mais c’est surtout « s’accomplir en étant « auteure » de sa vie (…) ». Plus de la moitié des répondantes associent en outre l’entrepreneuriat au fait de travailler sans supérieur hiérarchique et la grande majorité d’entre elles le relient à la possibilité d’organiser son emploi du temps. En bref, ces étudiantes conçoivent l’entrepreneuriat comme le moyen d’accéder à une indépendance et à un réel espace de liberté.

Dans son enquête « Le Covid-19, une pande?mie sexiste ? » portant sur une centaine de femmes entrepreneures en Région de Burxelles-Capitale, Womenpreneur-Initiative révèle que la tranche d’âge entre 30 et 50 ans représente 65% des femmes entrepreneures. En revanche, les jeunes entrepreneuses de moins de 25 ans sont rares et ne représentent que 3%. Les femmes les plus jeunes, et notamment les étudiantes, sont par conséquent peu présentes dans le secteur entrepreneurial.

D’ailleurs, c’est en ce sens que l'association 100 000 entrepreneurs Belgique, avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a décidé d'organiser un nouvel événement en avril 2022 pour encourager les jeunes entre 18 et 30 ans à l'esprit d'entreprendre.

À l’heure où les femmes ne cessent de revendiquer leur autonomie pour l'ensemble des cycles de leur vie, il est primordial d’encourager les jeunes bruxelloises à entreprendre.

  • Pouvez-vous me dire s’il existe une étude similaire, en Région bruxelloise, permettant d’avoir une vue d’ensemble sur la situation des étudiantes-entrepreneures ? Dans l’affirmative, quelle est la proportion d’entreprises étudiantes créées par des entrepreneuses en Région bruxelloise pour les années 2019, 2020, 2021 et le premier trimestre de 2022 ? Dans la négative, quelles sont les données en la matière dont vous disposez à ce jour et sur quelles bases ?

  • Aucune mesure concernant les étudiantes-entrepreneures ne figure dans l’accord de majorité. Que pouvez-vous me dire sur ce point ?

  • Quelles sont les politiques mises en place par le gouvernement bruxellois de manière à accroitre le nombre d’étudiantes-entrepreneures dans notre région ?

  • Travaillez-vous en collaboration avec le secteur associatif à cet égard ? Le cas échéant, quels sont dispositifs qui ont été mis en place ces dernières années ? De nouvelles mesures verront-elles le jour en 2022 ?

  • Une collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles a-t-elle été mise en place afin de mieux accompagner les étudiantes-entrepreneures de l’enseignement supérieur et celles en devenir ?

 
 
Réponse    Depuis 2017, hub.brussels collecte des données relatives aux « étudiants entrepreneurs » entre 18 et 25 ans pour la Région bruxelloise. Il en ressort qu’en 2017, 467 « étudiants entrepreneurs » étaient inscrits à la BCE en Région bruxelloise, dont 64% d’hommes et 36% de femmes, et qu’en 2020, 737 « étudiants entrepreneurs » étaient inscrits à la BCE, dont 72% d’hommes et 28% de femmes.
Si on constate une augmentation de 57% du nombre d’étudiants entrepreneurs depuis 2017, les hommes sont aujourd’hui 2,5 fois plus nombreux que les femmes. Il y a donc encore un travail de sensibilisation et d’accompagnement à réaliser pour équilibrer ce ratio.

À ce sujet, la Déclaration de politique régionale évoque le soutien à l’entrepreneuriat féminin, notamment via la mise en avant de role models et d’ambassadrices auxquelles les femmes peuvent s’identifier. Cela participe à la sensibilisation à l’entrepreneuriat auprès des jeunes femmes.
Les stratégies de sensibilisation à l’entrepreneuriat, portées par hub.brussels à travers ses projets
Young Entrepreneurs of Tomorrow et Women in Business, contribuent à ces ambitions.

Par ailleurs, en 2021, la Région de Bruxelles-Capitale a lancé un nouvel appel à projets
Young Entrepreneurs of Tomorrow (YET) concernant la sensibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat et l’accompagnement des jeunes désireux d’entreprendre. Lors de la sélection des projets, une attention particulière a été portée aux projets d’accompagnement à la concrétisation du projet entrepreneurial des étudiants et/ou alumni désireux d’entreprendre intégrant la thématique de l’entrepreneuriat féminin dans ses programmes.

Les programmes de sensibilisation à l’entrepreneuriat dans l’enseignement ou dans la formation à la pédagogie entrepreneuriale à l’attention des (futur.e.s) enseignant.e.s ont également été invités à y intégrer la dimension de genre.

Yet.brussels travaille en collaboration avec une série de projets subsidiés ayant été invités à porter une attention particulière à l’entrepreneuriat féminin dans leur programme. Ces dispositifs sont :
- Le programme
Boost Your Project, porté par Groupe One, Les jeunes entreprises, 100.000 Entrepreneurs et la Fondation pour les générations futures. Il vise la sensibilisation à l’entrepreneuriat durable ainsi que la mise en projet, puis le passage à l’acte des étudiants de hautes écoles bruxelloises. Le projet propose un programme d’accompagnement gratuit, inclusif et de qualité à travers 4 axes : la sensibilisation, l’accompagnement, le réseautage et le développement méthodologique inter-institutions académiques. Pour la première fois, Boost Your Project intègre 4 hautes écoles dans son comité de pilotage.
- Le Start.LAB de la Solvay Business School de l’ULB est le premier incubateur bruxellois (2016) qui a vu le jour pour étudiants et jeunes diplômés de moins de 30 ans. Sa mission est de créer, encourager et faire grandir les jeunes entrepreneurs de tous horizons, désireux de lancer une entreprise à impact environnemental, social et/ou sociétal élevé. Le Start.LAB propose des actions de sensibilisation et un programme complet d’accompagnement.
- Le Start.VUB est également un programme d'incubation pour les jeunes (18-30 ans) étudiants entrepreneurs et alumni. Start.VUB se concentre sur le développement personnel et professionnel de jeunes entrepreneurs en proposant un large éventail de formations, sessions de coaching, sessions d'experts, événements… Le projet s’ouvre à l’ensemble des étudiants néerlandophones de la Région bruxelloise.
-
Le Start.LAB de Solvay et de Start.VUB ont décidé de fusionner sous l’enseigne StartLAB.BRUSSELS, un incubateur trilingue, ouvert à tous les jeunes qui poursuivent des objectifs entrepreneuriaux, sociaux et environnementaux. 
- Le Start Lab ICHEC (SLI) révèle, accompagne et développe les talents entrepreneuriaux d’étudiants du supérieur et de diplômés de moins de 2 ans afin de mener à bien des projets d’entreprises résilients, pérennes, responsables, porteurs d’emplois et créateurs de valeurs sociétales positives. Le SLI offre un lieu d’accueil, des formations, du coaching, de l'expertise, un parcours académique spécifique, une mise en réseau et de la visibilité aux porteurs de projets sélectionnés dans le cadre de sa mission d’activation. Outre ce soutien aux jeunes entrepreneurs qui se lancent, le SLI a également une mission de sensibilisation à l’entrepreneuriat auprès des jeunes bruxellois.
- EPHEC Entreprendre
@BXL s’adresse aux étudiants-entrepreneurs de l’EPHEC à Bruxelles qui décident, en plus de leur parcours de formation, de créer leur propre entreprise. Les étudiants concernés disposent de l’aide d’un coach entrepreneurial et de professeurs experts dans les différents domaines enseignés à l’EPHEC. Les étudiants qui le souhaitent peuvent, aussi choisir de travailler sur leur projet dans le cadre des stages et présenter leur projet dans leur TFE.

Le soutien à l’entrepreneuriat féminin a été intégré dans chacun de ces projets comme axe important. Via ces projets, j’ai la conviction que nous pourrons augmenter le nombre d’étudiants et étudiantes entrepreneurs et assurer une meilleure répartition de genre en leur sein.

Parallèlement aux acteurs de la sensibilisation et de l’accompagnement des jeunes soutenus via l’appel à projets YET, les coopératives d’activité telle que
JobYourself sont des outils très intéressants pour soutenir l’entrepreneuriat des jeunes femmes. En effet, la dernière étude de hub.brussels sur l’entrepreneuriat féminin révèle que les femmes sont majoritaires au sein de ces coopératives. Cela leur donne une opportunité de tester leur projet entrepreneurial pendant 18 mois, sans risque personnel.