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Question écrite concernant la gestion des eaux de l’étang artificiel du chalet Robinson dans le bois de la Cambre.

de
Bertin Mampaka Mankamba
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1128)

 
Date de réception: 07/03/2022 Date de publication: 07/07/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 22/06/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
30/05/2022 Recevable p.m.
 
Question    L'ordonnance du 20 octobre 2006 établissant un cadre pour la politique d’eau, a comme objectif entre autres de mettre en œuvre une gestion intégrée des eaux pluviales et protéger, rétablir et renforcer la présence de l'eau dans la ville.

Ce n’est un secret pour personne, les étangs présents dans la Région sont rapidement pollués par leur environnement. Des déchets y sont jetés par les citoyens, des produits chimiques aboutissent dans les étangs, certaines nourritures apportées aux animaux finissent dans les étangs, ce qui favorise le développement de bactéries à l’origine du botulisme, notamment.

Les eaux du bois de la Cambre ne sont pas épargnées, chaque année des poissons et autres animaux aquatiques sont retrouvés morts à cause du botulisme créé, de la pollution, et par ailleurs l'accès au chalet Robinson devient problématique surtout lors des grandes chaleurs qui favorisent une évaporation des eaux de l’étang artificielle.

La société Vivaqua est responsable de la fourniture et de la gestion de la qualité des eaux du bois de la Cambre. Il s’avère dès lors que la gestion n'est pas optimale.

À cela, on y ajoute la problématique de l’utilisation des eaux de pluie qui sont mélangées avec les eaux usées et débordent directement dans les cours d’eau.

Par conséquent, j’aimerais vous poser les questions suivantes :

  • Saviez-vous que l’étang du chalet Robinson (bois de la cambre) est rempli avec l’eau de ville ? Quelles sont les mesures prises à cet égard ?

  • Quel est le montant annuel de cette fourniture d’eau ? Qui paie cette facture ? Le concessionnaire du chalet Robinson ? La ville de Bruxelles ou la Région ?

  • Combien d’étangs dans la Région sont alimentés avec l’eau de ville ?

  • Le plan de gestion de l’eau 2022-2027 dont le processus d’élaboration a été lancé l’année dernière, comprenant également une participation citoyenne, est-il finalisé ?

  • Vous annonciez en août dernier qu’une étude visant à déterminer le coût du réaménagement de l'espace public pour le rendre plus perméable était en cours, quelles sont les conclusions de cette étude ? Prévoient-elles la possibilité d’approvisionner l’étang du chalet Robinson ou d’autres étangs artificiels en Région bruxelloise avec l’eau de pluie ?

  • Quelles sont les mesures mises en œuvre à ce jour afin d’optimiser la gestion des eaux de pluie ?

 
 
Réponse    1)
Comme vous le savez, le Bois de la Cambre et son « lac » sont gérés par la Ville de Bruxelles. Le plan d’eau du Bois de la Cambre est, comme tout étang, alimenté en premier lieu par la pluviosité directe et le ruissellement naturel. Toutefois, selon une convention liant la Ville et la Compagnie intercommunale des eaux (devenue Vivaqua) datant de 1959, une alimentation « de secours » peut être activée lorsque le niveau de l’étang descend en-dessous du niveau critique situé 1,35 m en dessous du repère gradué. Lorsque cela se produisait, l’intercommunale VIVAQUA se mettait en contact avec la Ville de Bruxelles pour réalimenter l’étang.
2)
La Convention prévoit que la Ville prend en charge cette alimentation, et qu’au-delà d’une certaine limite, la facture soit payée par le Chalet Robinson.
Depuis le début de la législature, deux alimentations ont eu lieu en 2019 (pour un total de 11.130 m³ pour 10.432,80 EUR TVAC), et deux autres en 2020 (14.440 m³ pour 13.541,57 EUR TVAC). Depuis 2021, pour des raisons de préservation de la ressource, plus aucune réalimentation de l’étang par VIVAQUA n’a eu lieu. En effet, la Ville, sur initiative de son échevine des espaces verts, a décidé de ne plus utiliser de l’eau de Ville pour remplir cet étang. Cette nouvelle mesure ne met pas en danger la biodiversité et ne crée pas d’inconfort pour les promeneurs du parc. La Ville est cependant attentive aux éventuelles autres conséquences, notamment avec l’exploitant du chalet Robinson, de cette mesure et suit attentivement la question.
3)
C’est le seul étang de la Région qui se trouve dans cette situation. Les autres étangs sont alimentés par la nappe ou le réseau hydrographique. Si, sur le papier, l’étang Marie-Louise, également géré par la Ville de Bruxelles, peut également être réalimenté avec de l’eau de distribution si nécessaire, cela ne se produit jamais.
4)
Le projet de Plan de gestion de l’eau 2022-2027 est finalisé et a été adopté en 1ère lecture par le gouvernement bruxellois ce 31 mars 2022. Son élaboration a été nourrie par un processus de participation citoyenne et il sera soumis à une enquête publique de 6 mois dès son approbation en deuxième lecture.
5)
L’étude visant à déterminer le coût du réaménagement de l'espace public pour le rendre plus perméable sera lancée au cours de cette année 2022.
6)
Ce qui a été réalisé à ce jour par Bruxelles Environnement en matière de gestion intégrée des eaux pluviales (entre autres) :
· - L’organisation de formations récurrentes et de formations « sur mesure » qui visent les secteurs publics et les professionnels de la construction depuis 6 ans, dont les Midis de l’eau qui se sont tenus 5 fois cette dernière année ;
· - Le financement des communes et CPAS via un appel à projets annuel depuis 5 ans pour mener à bien des réalisations concrètes en matière de gestion intégrée des eaux pluviales. Le budget annuel de cet appel à projet a été de 600.000€ pour des travaux et de 200.000€ pour des études ;
· - La mise à disposition d’un Facilitateur « Eau » pour apporter un soutien technique aux projets de GIEP ;
· - L’imposition de conditions spécifiques dans les permis d’environnement ou à travers les réunions de projets et les Commissions de concertation ;
· - La mise en place d’un groupe de travail pour la coordination de la gestion durable des eaux pluviales au niveau des espaces verts régionaux et des bâtiments dont il a la gestion, en vue d’optimaliser le suivi de la consommation d’eau et d’analyser les possibilités de récupération des eaux pour l’arrosage des espaces verts.
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· Un appel sera lancé cette année aux Communes et CPAS pour leur proposer des audits GIEP de l’un ou l’autre de leur complexe immobilier afin d’estimer le potentiel de réutilisation de l’eau de pluie et/ou de réinfiltration in situ, et d’évaluer les mesures concrètes à mettre en œuvre ainsi que le budget nécessaire. L’objectif est de favoriser des opérations-pilotes par les Communes et CPAS, souvent propriétaires d’un patrimoine immobilier important, dans un esprit d’expérimentation et d’exemplarité des pouvoirs publics en matière de GIEP, et ainsi de réduire au plus vite les rejets d’eau pluviale à l’égout.
· Pour plus d’informations, je vous renvoie également aux réponses qui ont été apportées récemment à d’autres questions posées par vos collègues, notamment celle de Monsieur De Patoul sur la « désimperméabilisation », celle de Monsieur Coomans de Brachène sur les « jardin de pluie » et celle de Madame Czekalski sur la « GIEP ».
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