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Question écrite concernant l'émancipation des femmes qui se trouvent dans une situation familiale difficile.

de
Cieltje Van Achter
à
Nawal Ben Hamou, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale en charge du Logement et de l'Égalité des Chances (question n°938)

 
Date de réception: 25/04/2022 Date de publication: 05/08/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 19/07/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
21/06/2022 Recevable p.m.
 
Question    J'ai récemment lu les témoignages de trois Anversoises d'origine marocaine qui ont réussi à se libérer d'une situation familiale pénible où elles devaient jouer un rôle subalterne et où elles n'avaient pas, ou peu, de possibilités de s'épanouir. Dans certaines familles, l'idée que les femmes doivent jouer un rôle subalterne est toujours présente. Il n'est pas rare d'entendre parler de femmes mariées à un homme qu'elles ne connaissent pas et qui mènent ensuite une vie où leur seule responsabilité est de s'occuper du mari et des enfants. Il va sans dire qu’une telle situation familiale est particulièrement traumatisante, sans compter qu'il est difficile de s'en extraire.

Les témoignages que j'ai lus faisaient référence à une ASBL anversoise, Safe Space, et à son projet Versterkend Vrouwen Netwerk, qui s'adresse aux femmes en situation familiale difficile et leur propose un programme de dix semaines au cours duquel elles entrent en contact avec d'autres personnes en souffrance et des travailleurs sociaux. Au moyen d'ateliers, d’entretiens et du suivi nécessaire, l'ASBL Safe Space tente de rendre les femmes plus résilientes.

Les témoignages au sujet de ce projet sont tous encourageants. De nombreuses femmes suivent une formation pour adultes, d'autres travaillent comme bénévoles, par exemple dans un centre de vaccination, ou créent leur propre entreprise.

Je voudrais poser les questions suivantes à ce sujet :

  1. Existe-t-il à Bruxelles des projets ayant un objectif et une méthode de travail similaires à ceux du projet Versterkend Vrouwen Netwerk? Dans l’affirmative, quels sont-ils, comment les soutenez-vous et dans quels quartiers ces projets sont-ils principalement développés ?

  2. Que faites-vous pour promouvoir l'émancipation des femmes dans une situation familiale difficile, parfois coupée du monde extérieur?

 
 
Réponse    J’ai l’honneur de vous adresser les éléments de réponse suivants:

Sous mon impulsion, le gouvernement s’est engagé dès le début de la législature à adopter une démarche transversale et ambitieuse pour garantir le droit des femmes.

L’évolution vers l’égalité entre les femmes et les hommes ou l’émancipation des femmes se trouvant dans des situations difficiles passent par de nombreuses actions au sein de notre Région.

En effet, nous avons la chance d’avoir une multitude d'associations bruxelloises qui œuvrent au quotidien pour prévenir la violence et apporter des soins et un soutien de qualité aux victimes.

L'approche holistique que vous mentionnez dans votre question, qui consiste à travailler sur l'autonomisation et l'orientation à de multiples niveaux, se retrouve certainement aussi à Bruxelles et est précieuse pour toutes les victimes qui se trouvent dans une situation de violence structurelle et de domination, quelles que soient leurs origines.

Je citerai par exemple, le Centre de Prévention des violences conjugales et familiales, une association avec laquelle nous avons beaucoup collaboré dans le cadre de la Task Force violences familiales durant la crise sanitaire. Cette association organise des groupes de discussion et conseille les victimes dans la recherche d'un logement, la restauration de leur confiance en soi, etc.

Par ailleurs, le soutien à l’autonomisation et l’émancipation des femmes, quelles que soient leur situation et leurs origines, est un souci permanant que nous intégrons dans les actions du gouvernement notamment via les plans d’action régionaux.

Dans le plan bruxellois de lutte contre les violences faites aux femmes, par exemple, l'action 49 a permis la création de trois nouveaux centres d'accueil pour les victimes de violence, avec plus de 40 nouvelles places disponibles pour ces victimes et leurs enfants. Ces maisons seront gérées par des asbl spécialisées dans l'aide aux victimes, qui organiseront également un soutien aux résidents pour favoriser leur émancipation.

De plus, le plan bruxellois de soutien aux familles monoparentales comporte des actions qui sont autant de manière de favoriser l’autonomie et améliorer la qualité de vie des parents solo et notamment des mamans qui quittent ou souhaitent quitter une relation abusive et qui ont à assumer seules l’ensemble de la charge familiale.

Je pense particulièrement aux actions qui ont pour objectif :
- d’outiller les familles monoparentales en leur communiquant des informations sur mesure et en leur permettant d’avoir accès à un accompagnement de qualité ;
- de faciliter leur accès au logement ;

- et de soutenir la mise à l’emploi des parents solo.

En outre, dans le futur plan d’action régional de gendermainstreaming et d’égalité entre les femmes et les hommes, je peux déjà vous annoncer qu’il y aura de nombreuses actions visant à favoriser un accès équitable et non segmenté des femmes aux emplois et à l’entrepreneuriat, condition souvent nécessaire à l’émancipation.

Par ailleurs, je n’ai eu de cesse de renforcer le soutien à la société civile, en soutenant de nombreux projets, dont une grande partie renforce l’émancipation que vous évoquez. Il serait trop long de vous citer tous les projets soutenus, plus d’une dizaine, mais je peux vous assurer que nous soutenons :

- Des projets qui favorisent l’autonomisation des femmes, que ce soit via des rencontres, la mise en avant de rôles modèles, des parcours de formation et de coaching, etc ;
- Des projets qui informent et sensibilisent sur l’égalité des genres et s’adressent souvent, à titre préventif, à un public jeune :
- Et des projets qui soutiennent les femmes dans des situations difficiles et qui leur permettent de chercher des issues positives, notamment via des ateliers, des permanences.

A cela s’ajoutent de nombreux autres projets qui sont actuellement en cours d’analyse pour un soutien en 2022.

Comme vous pouvez le constater, les pouvoirs publics et le tissu associatif bruxellois sont très actifs en la matière et je peux vous assurer que je continuerai à agir au niveau politique et à soutenir de nombreux projets pour favoriser l’émancipation des femmes en situation difficile.