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Question écrite concernant le recours aux pharmaciens dans la lutte contre les violences intrafamiliales et conjugales - suivi et état des lieux de la résolution A-179/1

de
Bianca Debaets
à
Nawal Ben Hamou, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale en charge du Logement et de l'Égalité des Chances (question n°998)

 
Date de réception: 27/09/2022 Date de publication: 28/11/2022
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 24/11/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
30/09/2022 Recevable
24/11/2022 Annexe à la réponse p.m. Annexe
 
Question   

Pendant la crise du covid, le besoin de points d'alerte supplémentaires pour les violences intrafamiliales et conjugales s'est avéré très important. Il était urgent de créer de nouveaux canaux d’alerte. Entre-temps, il y a deux ans que la résolution A-179 a été approuvée pour mettre en place un système d’alerte des violences intrafamiliales et conjugales en partenariat avec les pharmacies. Entre-temps, d'une part, le pic de la crise du covid est derrière nous, et d'autre part, ce système aurait également dû être mis en œuvre.

Je voudrais donc vous poser les questions suivantes :

  • Disposez-vous de chiffres plus récents sur les violences intrafamiliales et conjugales ?

  • Quels progrès ont-ils été réalisés en ce qui concerne l'extension visée d'un système d’alerte en partenariat avec les pharmaciens, comme vous le mentionniez dans la QE n° 405 ? L'initiative a-t-elle une portée régionale ? Combien de pharmaciens y participent-elles ? La répartition des rôles est-elle claire ?

  • Quels sont les goulets d'étranglement du système ?

  • BPS a-t-il déjà fourni la liste actualisée des services auxquels les victimes peuvent s'adresser cette année ? Comment se passe la concertation entre les services de prévention communaux et les pharmaciens afin d’aboutir à une approche commune, facilitée par BPS ?

  • Sur la campagne en général et sur la brochure rédigée : une nouvelle brochure est-elle en préparation ? Quelles sont les questions et commentaires les plus fréquents ? Comment s'assure-t-on que la liste des adresses de réorientation est toujours à jour ? Qu'a-t-on déjà fait afin de sensibiliser le grand public à ce système ? Que prévoit-on encore ?

  • Existe-t-il des chiffres sur la fréquence moyenne de signalement par un pharmacien ? Observez-vous une tendance à la hausse ? Ces chiffres sont-ils comparables à ceux d'autres canaux de communication ? Quel mot-code est-il actuellement utilisé ou suggéré ?

  • Quelles formations Brusafe a-t-elle dispensée sur cette question ? Pour combien de participants ? Quels étaient leurs parcours ? Que prévoit-on en 2022 ?

  • Pouvez-vous faire le point sur le groupe de travail interne à Brusafe sur les violences conjugales et le confinement ? Quelles bonnes pratiques ont-elles été partagées ? Comment les travailleurs de terrain sont-ils impliqués dans ce processus ? Qui fait partie de ce groupe de travail ? (BPS allait également mettre en place un groupe de travail rassemblant des référents en matière de violences intrafamiliales actifs au sein des zones de police, des communes et du parquet. Est-ce bien ça ?)

  • Pouvez-vous préciser si les préparatifs ont été bouclés en vue de l'enquête européenne sur les violences à caractère sexiste, qui devait être lancée au printemps 2021 ? Quand sera-t-elle livrée ? Des résultats provisoires sont-ils déjà connus ? Pouvez-vous transmettre le questionnaire mentionné dans la QE n° 405 ?

 

 
 
Réponse    J’ai l’honneur de vous adresser les éléments de réponse suivants :

En ce qui concerne les chiffres relatifs à la violence intrafamiliale : la dernière initiative pour avoir une image de la problématique concerne les deux analyses que l'Observatoire de Bruxelles Prévention et Sécurité a réalisées en 2020 et 2021, suite à l'impact de la crise COVID. Ces analyses ont notamment montré que :

- le nombre d'appels aux lignes d'écoute pendant les périodes de confinement a considérablement augmenté, parfois même triplé.
- le nombre d'appels a de nouveau diminué après mai 2020, mais qu'il restait toujours supérieur à celui d'avant le confinement.
- le nombre de demandes d'accueil a également considérablement augmenté, atteignant un pic de demandes supplémentaires de 253 % en avril 2020. Là aussi, ces chiffres se sont stabilisés après les confinements tout en restant supérieurs à ceux d'avant COVID.

En ce qui concerne la prévalence de la violence en RBC, il n'existe pas de nouveaux chiffres depuis l'étude sur les violences faites aux femmes d'equal.brussels qui a été présentée en 2018.

Toutefois, comme vous l'indiquez dans votre dernière sous-question, une étude européenne à grande échelle a actuellement lieu sur les violences basées sur le genre, qui est coordonnée en Belgique par Statbel. La collecte de données pour cette enquête est terminée : les données sont actuellement préparées pour être analysées. Ensuite, nous connaîtrons les possibilités concernant l'analyse des chiffres relatifs à la violence en Région de Bruxelles-Capitale.

Equal.brussels, safe.brussels et l'IBSA cofinancent cette étude et siègent ensemble dans son comité de pilotage. Dans les prochains mois, ils formuleront une proposition d'analyse des chiffres bruxellois, sur la base de la qualité de l'enquête qui sera prochainement diffusée.

En ce qui concerne le
questionnaire : nous joignons la liste complète des variables à la question. Il s'agit d'un document très long et complexe vu les nombreuses références croisées et les nuances de l'enquête. Quelques autres modifications mineures ont été apportées à cette version suite au premier confinement COVID. Ce document vous est fourni en anglais comme il s’agit d’une étude européenne.

En ce qui concerne la résolution A-179 sur le rôle des pharmacies dans la lutte contre la violence familiale : safe.brussels travaille actuellement sur un rapport concernant cette résolution et est chargé de coordonner la suite qui y sera réservée.

En ce qui concerne la sensibilisation des pharmaciens bruxellois : la
brochure Relais Pharmacies a été rédigée en concertation avec la task force bruxelloise COVID - violences conjugales et l'Union des Pharmaciens de Bruxelles (UPB). Elle a été distribuée en 2021 à 196 pharmacies et vise à soutenir les pharmaciens, à leur expliquer le rôle qu'ils peuvent jouer pour aider les victimes et comment ils peuvent les rediriger.

Par ailleurs, le 5 octobre 2021, un webinaire a été organisé en collaboration avec le Centre de Prévention des violences conjugales et familiales et l'UPB.

Cette collaboration avec l'UPB et la task force bruxelloise a d'ailleurs permis aux pharmaciens bruxellois de participer aux workshops du projet
DPO (Détection, Prise en Charge, Orientation) de la Fédération Laïque des Centres de Planning familial : une initiative de sensibilisation et de formation financée par equal.brussels et safe.brussels.


equal.brussels a en outre organisé une
campagne de sensibilisation pour augmenter la notoriété des lignes d'écoute. Celle-ci a été diffusée comme une campagne cachée pour de la crème pour les mains, qui a été distribuée par les pharmacies, ainsi que publiée sur les réseaux sociaux et des magazines. Cette campagne a également été développée en collaboration avec l'UPB et la task force bruxelloise, et est donc un autre résultat de cette belle collaboration avec les pharmacies bruxelloises.

Enfin, en ce qui concerne la
composition de la task force bruxelloise proprement dit : y ont participé les cabinets compétents (Ben Hamou, Trachte/Maron, Van den Brandt), des services publics (equal.brussels, safe.brussels) ainsi que des services de terrain (CAW, la police, Praxis, Centre de Prévention des violences conjugales et familiales, AAM, CPAS). Outre les initiatives décrites ci-dessus, les réunions ont également permis de créer des collaborations en ce qui concerne l'accueil des victimes et l'accueil au bureau de police.

Pour des informations complémentaires sur le sujet, je vous renvoie à la réponse du Ministre-Président à votre question écrite n°914.