Le « slow heat » ou comment se chauffer sans se ruiner est une approche qui propose de changer nos habitudes pour atteindre des conditions de chauffage qui apportent le confort nécessaire, tout en consommant moins d’énergie.

Je ne vous l’apprendrai pas, mais le contexte actuel d’augmentation drastique des coûts de l’énergie nous force à remettre en question nos comportements. Si cela peut-être une bonne occasion pour se rendre compte des besoins trop énergivores liés à nos modes de vie et que la modération énergétique doit être au coeur de nos réflexions, il faut bien également avouer qu’appréhender cette modération énergétique n’est pas évident et que nous avons, en tant que politique, un rôle à jouer.

Avoir chaud et se sentir bien chez soi sans faire flamber son portefeuille est un défi de taille. Nous avons par ailleurs régulièrement l’occasion de vous interroger sur la question de l’isolation du bâti, et s’il s’agit d’un des éléments fondamentaux en matière de modération énergétique, force est de constater que le bâti bruxellois ne sera pas totalement isolé demain.

En revanche, des chercheurs de l’UCL travaillent actuellement sur cette question du « slow heat ». Dans nos logements, le chauffage central est aujourd’hui la norme, mais l’idée ici est de changer de paradigme et de revoir notre façon de faire car d’autres systèmes de chauffage permettent de garder un certain confort tout en baissant la consommation énergétique. On estime qu’une personne en bonne santé doit pouvoir vivre dans un environnement oscillant entre 14 et 18 degrés. Pour y parvenir, il faut repenser sa manière de chauffer en ne chauffant plus, outre mesure, l’air ambiant, les murs et les bâtiments mais bien les corps.

Selon ces mêmes chercheurs, et à l’instar de la mobilité, le chauffage en mode « modération », doit être multimodal pour être efficace. On optera ainsi pour la réponse la plus appropriée et la plus sobre. Si l’habillement, l’activité et l’acclimatation ne permettent pas un confort suffisant, on choisira des manières de se chauffer localement via des équipements de chauffage de proximité. Au plus proche du corps, au moins puissant doit être le dispositif, et inversement.

A ce propos, Monsieur le Ministre, voici mes questions :

1. Avez-vous connaissance des travaux de recherche en cours à ce sujet au sein de l’UCLouvain ? Avez-vous déjà rencontré ces chercheurs aux compétences diverses (architecte, sociologue,…) pour réfléchir à comment diffuser au mieux ces bonnes pratiques ?

2. Quelle est la stratégie développée à Bruxelles pour sensibiliser les citoyens et les entreprises aux possibilités offertes par le « slow heat » ou autres techniques en termes de modération énergétique ? Des campagnes spécifiques sont-elles en cours ou en réflexion ? Si oui, comment sont-elles déclinées ? Si pas, pourquoi ?