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Question écrite concernant la propreté du canal et la campagne « Le canal, je le kiffe clean »

de
Aurélie Czekalski
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1415)

 
Date de réception: 13/04/2023 Date de publication: 06/06/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 30/05/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
14/04/2023 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    Pour sensibiliser la population au sujet de la propreté du canal, le Port de Bruxelles a lancé sa nouvelle campagne de communication : « Le canal, je le kiffe clean ».
  • Quels sont les supports de cette communication ? Quel est le coût de cette campagne ? Quels sont les retours et résultats de cette campagne ? Comment sont impliqués les riverains et les bateliers dans cette campagne ?

  • Combien de déchets flottants ont été récoltés par les bateaux en charge du nettoyage en 2019, 2020, en 2021 et en 2022 ?

    • Quelle est la ventilation par types de déchet ?

  • Combien d’opérations de nettoyage du canal bruxellois ont-elles lieu chaque année ?

    • Combien de fois par an ?

  • Suite aux opérations de nettoyage en surface et de dragage, qu’est-ce qui est fait avec les déchets récoltés (recycler, bruler, etc.) ?

  • Quelle est la qualité de l’eau du canal de Bruxelles ?

 
 
Réponse    1.
La campagne a été déclinée à la fois en support d’affichage et en digital. L’affichage est mis en place sur les garde-corps le long du canal.

La création de la campagne (panneaux d’affichage et animations digitales) a coûté 3 430 € HTVA, la production de 120 supports physiques (panneaux à fixer sur les garde-corps) a coûté quant à elle 5 895 € HTVA.

Par ailleurs, une campagne d’affichage est également organisée fin avril début mai.

Les retours de la campagne ne sont pas encore connus : elle vient à peine de commencer.

Les riverains sont impliqués dans le sens où c’est aussi à eux qu’on s’adresse avec cette campagne. Les bateliers ne sont pas une cible prioritaire de cette campagne.

Cette campagne s’inscrit par ailleurs dans le cadre de la stratégie Clean.brussels portée par l’Agence bruxelloise de la Propreté.

2.
·
Le Port de Bruxelles comptabilise les quantités annuelles de déchets récoltés par ses équipes dans le canal. Voici les quantités collectées entre 2019 et 2022 :
- 2022 : 168 m³
- 2021 : 139 m³
- 2020 : 180 m
3
- 2019 : 220 m
3

Les déchets sont très divers. On retrouve notamment des bouteilles, bidons, canettes et sacs plastiques, de la frigolite (polystyrène expansé), du bois, caoutchouc, tissus (y compris des matelas) et autres déchets organiques. Des campagnes sont dédiées au ramassage des métaux récupérés par la pêche à l’aimant. Ces déchets étaient collectés de manière globale dans des big bags, jusqu’en juin 2022, mais sont déchargés à présent dans des containers de 10 m
3 depuis l’arrivée du nouveau bateau électrique du Port, le Damona.

Le Port de Bruxelles ne dispose pas de la ventilation par types de déchets.

Ces déchets sont actuellement confiés au centre de tri de Veolia situé à Neder-Over-Heembeek. Le marché public sera renouvelé cette année.

3.
Les bateaux nettoyeurs sortent en moyenne 3 jours par semaine. Les équipes tournent principalement entre l’Avant-Port et le bassin Béco mais la zone est également traitée plusieurs fois par semaine.

Ils alternent entre le ramassage des déchets flottants, la récupération des déchets collectés par les barrages et le ramassage des sacs poubelle des poubelles du Port de Bruxelles.


Par ailleurs, une étude sur la gestion des déchets flottants devrait se terminer fin 2023. Basée sur une analyse multicritère, elle permettra de déterminer si des mesures complémentaires aux mesures existantes sont nécessaires.
4.
Les déchets flottants sont considérés comme des déchets de classe II, c’est-à-dire des déchets industriels non dangereux qui par leur nature et leur composition sont comparables aux déchets ménagers. Comme indiqué précédemment, ces déchets sont actuellement acheminés vers le centre de tri de Veolia à NOH.

Les sédiments dragués sont retirés de la Région bruxelloise. Les sédiments sont déshydratés et assainis dans un site de lagunage agréé. Ils sont ensuite réutilisés comme matériau de construction secondaire (amendements du sol) ou stockés en toute sécurité dans une décharge, si la gravité de la pollution ne permet pas de les assainir. Les sédiments très fortement pollués sont incinérés.
5.
En RBC, le Canal subit des rejets ponctuels et diffus qui exercent une pression significative sur la qualité de la masse d’eau (principalement via les déversoirs d’orage…).

Pour le Canal, en 2018, plusieurs polluants problématiques sont identifiés dont les HAP (Benzo(a)pyrène et Fluoranthène), certains métaux (Zinc et Plomb) des intrants physico-chimiques (azote et nitrates) ainsi que d’autres substances telles que des acides perfluorooctane-sulfonique et ses dérivés, des hexabromocyclododécane ainsi que des Tributylétain-cation (sans doute la substance la plus alarmante car dépassement recensé de la norme maximale admissible), des Diphényléthers bromés et polluants organiques persistants.

Si on s’en tient au score selon les paramètres de la directive-cadre eau pour répondre à la question de qualité de l’eau, le Canal présente un état global mauvais, dans la mesure où il connait des dépassements de normes pour certaines substances chimiques. En effet, tenant compte de l’application du principe « one out – all out », c’est l’élément le plus mauvais qui détermine le score global de la masse d’eau.

Une actualisation du potentiel écologique est en cours par Bruxelles Environnement et il semblerait suite aux premières analyses que la situation se soit globalement améliorée.

Par ailleurs, le Port de Bruxelles procède actuellement à la révision de son règlement de Police pour renforcer les mesures prises pour éviter les rejets ponctuels dans le canal.

Une étude en cours de réalisation sur la gestion des eaux usées des bateaux permettra de définir si des mesures complémentaires sont à prévoir afin de limiter au maximum les rejets problématiques.
Un inventaire et une cartographie du réseau écoulement du domaine portuaire a été finalisée par Vivaqua en 2022. Un avenant à la convention est à l’étude avec Vivaqua afin de poursuivre la collaboration.
Celui-ci permettra d’examiner et définir les solutions techniques les plus adéquates pour les zones du domaine portuaire non équipées de dispositifs de gestion d’eaux usées adaptés. Cette collaboration doit déboucher sur des options techniques réalisables ainsi que sur la rédaction d’un cahier des charges en vue de l’exécution de celles-ci (pour la partie à réaliser par le Port) ou l’imposition d’impératifs techniques (pour les concessionnaires).