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Question écrite concernant le pôle formation-emploi aux métiers du numérique Digitalcity

de
Hasan Koyuncu
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°1165)

 
Date de réception: 20/04/2023 Date de publication: 06/06/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 31/05/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
25/04/2023 Recevable Bureau élargi du Parlement
31/05/2023 Annexe à la réponse p.m. Annexe
 
Question    Dans un article publié récemment par la presse, on apprend que le pôle formation emploi des métiers du numérique à Bruxelles « Digitalcity.brussels » souhaite s’investir davantage dans le secteur du jeu vidéo et ses différentes sous-branches pour offrir ainsi de nouvelles opportunités d’emplois pour le secteur du gaming à Bruxelles.
  • Pouvez-vous nous communiquer la tendance d’évolution du secteur du jeu vidéo et ses différentes sous branches à Bruxelles ?

  • Avez-vous des chiffres sur l’évolution des offres et demandes d’emplois dans le domaine du numérique et plus précisément du gaming ?

  • Quel est le budget alloué à cet investissement ? De quelle manière ce budget sera investi (soutien, création de logiciels, etc) ? Quels sont les objectifs opérationnels de Digitalcity.brussels?

  • Quelles sont les aides déjà existantes pour ce secteur ? lesquelles ? et quels sont les montants alloués ?

  • Quelles sont les formations existantes ? De nouvelles formations sont-elles envisagées ?

 
 
Réponse    Je vous remercie pour votre question.

1.
Il faut préciser que le secteur de l’IT (ou du numérique) et le secteur de l’audiovisuel, dans lequel on retrouve le développement de jeux vidéo, sont deux secteurs distincts qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre tant en termes d’activités, de formation, de métiers ou d’emploi, par exemple. Aussi, dès ses débuts, la vocation du Pôle Formation Emploi des métiers du numérique Digitalcity.brussels est de s’intéresser en priorité au premier, plutôt qu’on second.
En 2022, le rapport de veille de Digitalcity.brussels était justement consacré à une étude sur le « Gaming ». On peut y lire que le secteur du jeu vidéo en Belgique et à Bruxelles est relativement neuf. Cependant, on a vu une croissance rapide ces dernières années sur la création et le développement d’entreprises, plus communément appelées « studios » dans le secteur. Ces studios sont principalement dédiés au développement de jeu vidéo et étaient d‘après les derniers chiffres disponibles qui remontent à 2021, au nombre de 110 sur l’ensemble de la Belgique, soit 12 à Bruxelles, 76 en Flandre et 22 en Wallonie.
Il s'agit d'un secteur en évolution puisque le nombre de studios était de 84 en 2020 et composé à un peu plus de 50% de TPE (2 à 10 employés) et à près de 35% d’indépendants. Il existe une seule grande entreprise de plus de 250 employés (en Flandre).
La force de ce secteur à Bruxelles et en Belgique est sa communauté, avec par exemple :
· La création en 2021 de Games.Brussels une association qui promeut, structure et dynamise l’écosystème du jeu vidéo en région bruxelloise,
· La toute récente création d’un espace de coworking visant à dynamiser le secteur du jeu vidéo à Bruxelles sous l’égide de l’échevin des Affaires économiques à la Ville de Bruxelles ; Qui a déjà vu 21 co-workers s’y installer dont 5 créations d’emploi ;
· Une série d’évènements réguliers autour du secteur qui donne de la visibilité aux acteurs et entreprises du monde du jeu vidéo bruxellois : tel que le Brotaru, le Big Brotaru, des festivals et évènements professionnels (entre autres le zinne games festival et le games 1&1), etc.
Au vu de ces constats, des volontés diverses et du cercle vertueux qu’ils entraineront, le secteur tend à se structurer et évoluer progressivement vers une visibilité accrue et un volume d’entreprises plus important.
C’est dans ce sens et pour appuyer cette dynamique que je soutiens Digitalcity et ses partenaires dans leur volonté d’être partie prenante dans le développement de ce secteur.

2.

Cette une question à laquelle il est difficile de répondre.
De manière générale, le gaming est un domaine d’activité économique mettant en œuvre un écosystème professionnel relativement vaste et complexe. Au cœur de cet écosystème, on retrouve des personnes disposant de certaines compétences spécifiques (par exemple : le moteur de rendu Unity, le game design…). Concrètement, ces compétences relèvent essentiellement de la spécialisation ou de la formation continue et nécessitent surtout un socle généraliste solide. Il ne s’agit donc pas de profils professionnels entièrement nouveaux. Par ailleurs, autour de ce petit noyau gravitent un grand nombre de fonctions de soutien, essentiellement dans le domaine de l’IT (administrateur.trice réseau, administrateur.trice système, Devops specialists, security specialists, technicien.ne support PC/réseau, front-end developer), mais aussi dans le domaine des médias digitaux (graphic designer, motion designer, compositor VFX, UX/UI designer…) ainsi que de la communication et de l’e-marketing.

Selon le référentiel métier utilisé par Actiris, l’ensemble de ces fonctions correspondent à 13 métiers relevant du domaine du numérique.
Sur la période octobre 2021- septembre 2022, Actiris a reçu 2156 offres concernant ces 13 métiers. Mais il n’est pas possible de distinguer parmi ces offres d’emploi celles qui relèvent plus particulièrement du segment « gaming ».
En ce qui concerne l’évolution du marché du travail, à l’instar de la création d’entreprises, il augmente significativement. On passe de 825 travailleurs du secteur en 2020 à 935 en 2021. Malgré l’absence de données chiffrées pour le confirmer, il est évident que le secteur évoluera dans le même sens en 2022.

3.
Il ne s’agit pas à proprement parlé d’un investissement. Digitalcity.brussels en tant que pôle Formation-Emploi des métiers du numérique n’a pas vocation à financer et développer des projets d’investissements ou des activités commerciales pour le secteur de l’IT, et encore moins pour le secteur du Gaming.
C’est dans le cadre de ses missions, priorités et objectifs que Digitalcity.brussels envisage de mettre plus en avant le gaming. Mais en gardant à l’esprit que puisque la majorité des profils recrutés dans ce secteur sont issus de formations digitales, cela ne nécessite pas de réaliser un focus spécifique.
En 2022, les 6 missions opérationnelles suivantes ont été identifiées comme prioritaires pour remplir les objectifs visés par les statuts de l’ASBL et par l’accord-cadre sectoriel :
1. Mise à disposition et location des infrastructures
2. Formations des chercheurs d’emploi, des travailleurs, des étudiants et des enseignants
3. Accompagnement, matching et recrutement des chercheurs d’emploi
4. Validation des compétences et certifications sectorielles
5. Relations sectorielles et entreprises
6. Veille sectorielle.

Aux missions opérationnelles s’ajoutent les missions de support gérées par l’ASBL. Elles soutiennent le bon fonctionnement des équipes opérationnelles et le bon déroulement des activités de l’ensemble des partenaires de Digitalcity et sont au nombre de 4 :
1. Les services généraux qui vont de l’accueil à la gestion et l’entretien des infrastructures en passant par les systèmes de sécurité ;
2. La communication (interne et externe) et le marketing ;
3. Les services financiers et administratifs ;

4. L’IT et les systèmes d’information.

Les priorités qui ont été identifiées pour l’ensemble des activités du PFE en 2023 sont les suivantes :
- Positionner le PFE comme le partenaire-solution des entreprises et employeurs
- Définir une stratégie de partenariat autour de plusieurs axes :
• Les partenariats public-privé
• Le sponsoring
• Les entreprises
• Les universités et hautes écoles
- Créer des projets inter-piliers innovants orientés vers l’emploi
- Développer une vitrine sur les infrastructures disponibles
- Optimiser la gestion des ressources et finaliser les procédures internes.

Concernant les objectifs de 2023, je vous transmets ceux-ci en annexe.

4.
Il existe en Belgique et à Bruxelles une série d’aides financières pour les entreprises dans le secteur de l’audiovisuel (screen.brussels, mais aussi l’ouverture récente du tax shelter au secteur du jeu vidéo) qui ouvre des perspectives d’évolution aux entreprises du jeu vidéo belge. Bien sûr, ni Digitalcity.brussels, ni mon portefeuille de compétences, ne sont voués à dispenser des aides financières au secteur. Les seuls objectifs sont les formations et la mise à l’emploi dans le(s) secteur(s) du digital en région bruxelloise.

5.
Concernant la liste complète des formations organisées à Digitalcity, je vous renvoie vers leur site web qui reprend l’ensemble de l’offre disponible pour ses différents publics.
La liste des formations organisée à Digitalcity en lien avec l’écosystème du gaming et les 13 référentiels métiers auxquels je faisais référence ci-avant, est la suivante
· Motion designer 3D
· Compositing VFX
· Développeur .Net
· Développeur Java
· Développeur PHP
· Développeur Full Stack Javascript
· Développeur d’applications mobiles
· Front-end Developer
· Administrateur systèmes
· Administrateur Linux
· Administrateur réseaux
· Spécialiste en DevOps
· Les fondamentaux de Java pour le Web
· Les fondamentaux Windows Server 2019
· Les fondamentaux d’ASP.Net Core
· Les fondamentaux de JavaScript
· Les fondamentaux de Python
· Graphic Designer (avec spécialisation numérique)
· Vidéo numérique et montage
· After Effects – les principes de l’animation
· Pratique du référencement SEO-SEA
En parallèle, je vous indique également q’une nouvelle formation de Unity app & Game developer sera organisé en 2024 en collaboration avec Interface 3 et que ces deux formations sont à l’étude :
· Conception de contenus multimédias et de jeux vidéos
· Les fondamentaux de Unity 3D