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Question écrite concernant la réforme du dispositif Impulseo.

de
Gladys Kazadi
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°212)

 
Date de réception: 27/08/2020 Date de publication: 12/11/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 06/11/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
24/09/2020 Recevable p.m.
 
Question    Depuis le début de la crise du COVID-19, la première ligne de soins n’a jamais aussi bien porté son nom et nos médecins généralistes ont fait preuve d’un courage sans relâche pour soutenir à distance leurs patients inquiets face à la crise.

Comme bien d’autres professions, ces médecins généralistes ont vu leurs revenus fondre suite à une diminution de leurs consultations « physiques ». Ainsi, une étude de l’Hôpital universitaire d’Anvers sur le report de soins non COVID-19 montre que 52 % des personnes sondées pensaient lors du confinement qu’il n’était pas possible de consulter un médecin pour quelque raison – essentielle ou non – que ce soit.

On le sait : le risque de pénuries de médecins généralistes dans certains quartiers de la Région est déjà grand. Vous aviez ainsi commencé la réforme du dispositif Impulseo qui vise à encourager l’implantation de médecins généralistes dans les zones peu couvertes. Il faut plus encore continuer à soutenir davantage les jeunes médecins généralistes souhaitant s’installer à Bruxelles.

Votre ambition est que les mesures de soutien évoluent afin de mieux soutenir les pratiques de groupe multidisciplinaires et l’installation dans les quartiers prioritaires et, de facto, mieux répondre aux attentes d’une nouvelle génération de médecins généralistes.

J’aimerais à nouveau faire le point sur la réforme en cours, d’autant plus après la crise que nous venons de traverser. J’en viens à mes questions :

- Où en est la réflexion sur la révision de l’ordonnance organisant le dispositif Impulseo ? Quelles sont les dernières avancées ?

- Une réflexion a-t-elle été menée sur le terrain sur la meilleure manière de soutenir la fonction d’accueil dans les pratiques multidisciplinaires ?
 
 
Réponse    Les différents éléments repris dans l’introduction de votre question reprennent effectivement certains objectifs de la réforme.

Au sujet du soutien à l’installation de la médecine générale, en effet l’étude de l’observatoire de la santé et du social sur l’offre en médecine générale datant de 2018 montre une pénurie présente dans de nombreux quartiers.

Cette étude montre différents autres éléments :
- 45% de médecins généralistes à Bruxelles ont plus de 55 ans. L’étude extrapole donc le risque de pénurie à 10 et 20 ans.
- 86% des MG de 25 à 34 travaillent dans des pratiques de groupe (mono ou multi disciplinaires), 61% des 35-44, et ce nombre chute à 39, puis 30, puis 22% à chaque décennie supérieure. On peut donc en conclure que les jeunes médecins sont attirés par les pratiques de groupe, particulièrement multidisciplinaires.

La médecine générale implique un accompagnement psycho-médico-social des personnes. Avoir des centres pluridisciplinaires de première ligne a encore plus de sens en RBC vu le contexte socio-économique et sanitaire de notre région, d’autant plus avec la crise que nous vivons.

C’est pourquoi, pour attirer de jeunes médecins, et assurer un accompagnement de qualité de la population bruxelloise nous souhaitons diriger la prime impulseo vers des pratiques de groupe, pluridisciplinaires de préférence.

Malheureusement vu les évènements depuis le mois de mars nous n’avons pas pu avancer sur l’adaptation de la prime impulseo 1, mais celle-ci figure dans nos priorités de ces prochains mois.

La fonction d’accueil en maison médicale est financée via l’agrément de la COCOF prévu dans le décret ambulatoire. Cette fonction est primordiale pour le bon fonctionnement des services, et un accueil de qualité de la population. D’autres mécanismes, comme la prime Impulseo II, permettent également le financement d’un secrétariat. Le travail d’accueil est bien plus large que ce qui pourrait être considéré derrière le terme secrétariat, la prime permet néanmoins de financer cette fonction également.

Plus que renforcer les systèmes existants, il nous semble aujourd’hui important de développer l’agrément de nouvelles maisons médicales afin de nous assurer que les services qui en ont le droit puissent en bénéficier. Ceci est prévu pour cette année avec l’agrément de deux structures, et un budget est également prévu pour 2021 à cet effet.