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Question écrite concernant la coopération au développement avec des pays du continent américain.

de
Emin Özkara
à
Pascal Smet, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de l'Urbanisme et du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur et de la Lutte contre l'Incendie et l'Aide médicale urgente (question n°37)

 
Date de réception: 25/11/2019 Date de publication: 17/12/2019
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 13/12/2019
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
27/11/2019 Recevable p.m.
 
Question    Comme vous le savez, les enjeux de la mondialisation et le respect de nos engagements en matière de solidarité internationale exigent que nous puissions, à la hauteur de nos moyens et à tous les niveaux du pouvoir, aider à l’émancipation des populations et des conditions de vie des populations de pays parfois très lointains. Les programmes de coopération et les partenariats avec des régions, villes et communes de par le monde ne sont pas uniquement créateurs de liens et de solutions locales, mais aussi créent de véritables liens d’amitié. Chaque année, les communes bruxelloises et leurs échevins de la coopération respectifs se réunissent lors d’une table ronde organisée par la Région pour voir comment renforcer les efforts en matière de coopération au développement. Les relations entre la Région et les communes en matière de solidarité internationale continuent à se développer.

Je souhaiterais vous poser les questions suivantes concernant
la coopération au développement avec des pays du continent américain :

1. Quels sont les programmes de coopération / partenariats en cours d'étude ou déjà engagés par la Région de Bruxelles-Capitale ? Quels sont les pays, régions et villes concernés et/ou prioritaires ? Quels sont les secteurs et thématiques abordés ? Quels sont les Ministres et Secrétaires d'État impliqués ?
2. Quels sont les réseaux dont la Région de Bruxelles-Capitale est membre ?
3. Des projets de coopération au développement avec Haïti, l’Équateur, le Brésil, le Suriname, le Venezuela, l’Argentine, le Mexique, Cuba, la Bolivie, la République dominicaine ont-ils été réalisés ? Si oui, quels sont-ils ? Dans la négative, des contacts ont-ils été pris en vue d'en développer un ?
 
 
Réponse    1.
Comme vous me l’aviez posé dans vos questions écrites n°17 concernant le continent asiatique et n°27 concernant le continent européen, je précise encore une fois qu’étant donné les moyens modestes dont elle dispose et dans l’esprit des recommandations internationales, la Région de Bruxelles-Capitale concentre ses efforts en matière de coopération au développement sur un nombre réduit de pays – et plus particulièrement de régions – dans le monde, à savoir : le Maroc (Région de Rabat-Salé-Kénitra), la République Démocratique du Congo (Ville-Province de Kinshasa), l’Inde (Municipalité de Chennai) et le Suriname (District de Paramaribo).

Selon l’ordonnance du 27 juillet 2017 établissant un cadre pour la coopération bruxelloise au développement, le choix de coopérer avec un pays prioritaire et ses pouvoirs locaux s’opère sur la base des critères suivants :

·
Degré de pauvreté et d’inégalité du pays des pouvoirs publics locaux
·
Efforts accomplis par le pays (bonne gouvernance, droits de l’Homme et de l’égalité de genre)
· Avantage comparatif de la coopération bruxelloise au développement en matière des
problématiques urbaines comparables
· Possibilité de mettre en place un
partenariat durable en vue d’un renforcement des capacités du partenaire
L’ordonnance définit également une identité claire en matière de thématiques, à savoir les zones et les enjeux urbains (
smart cities, urbanisme formel et informel, gestion des déchets, etc.).

En plus de moi-même, l’ensemble du Gouvernement peut potentiellement être impliqué en fonction des domaines d’actions et des projets concrets afin de soutenir les efforts en matière de coopération au développement ou d’aide humanitaire. Par exemple, lors de crises humanitaires, le Gouvernement bruxellois peut libérer un montant pour soutenir le consortium 1212 ou toute autre asbl active sur le lieu de crise. Néanmoins, aucun autre Ministre ou Secrétaire d’Etat n’a été impliqué en matière de coopération au développement ou d’aide humanitaire depuis le début de cette législature.

Notons toutefois que, depuis plusieurs années, le Ministre de l’environnement et du climat, à travers Bruxelles Environnement, est également impliqué dans l’organisation et le financement d’un appel à projets pour les pays du Sud lancé initialement par Brussels International, étant donné l’imbrication de plus en plus étroite entre les questions de développement et d’environnement/climat. J’espère qu’il en sera de même sous cette législature.
2.
La Région de Bruxelles-Capitale est actuellement membre de deux réseaux internationaux particulièrement pertinents en matière de coopération au développement, à savoir le Fonds Mondial pour le Développement des Villes (FMDV) et Metropolis. L’adhésion à un troisième réseau, PLATFORMA, est en cours d’étude.
3.
Etant donné l’Accord de partenariat qui a été signé en 2018 avec Paramaribo, une action est actuellement financée au Suriname à travers l’appel à projets « Sud » évoqué précédemment.

Ledit projet consiste en une collaboration entre l’ONG belge Citizenne et l’ONG surinamienne Urban House. Cette dernière travaille activement, depuis quelque temps déjà, à l’émancipation des jeunes et le projet financé s’intègre dans cette optique. Concrètement, l’objectif est de développer des infrastructures mobiles offrant des formations aux jeunes entrepreneurs, artistes, etc. à Paramaribo, en vue de diversifier l’économie et d’ouvrir de nouvelles portes aux jeunes Surinamiens. La délégation bruxelloise conduite par le Secrétaire-général avait rendu visite à l’ONG le 4 juillet 2019 lors de sa mission au Suriname.

Si l’on ne s’en tient pas uniquement à la politique de coopération au développement
stricto sensu, il peut être utile de mentionner que la Région de Bruxelles-Capitale a apporté son soutien à plusieurs initiatives à Cuba, et plus spécifiquement à La Havane, ville avec laquelle elle a conclu un accord bilatéral de coopération en 1999 et une entente sur le patrimoine culturel en 2015. Dans ce cadre, la Région bruxelloise finance des projets axés sur cette thématique, qui sont essentiellement présentés à la Semana belga et à la Biennale de l’art contemporain de la Havane.


Cette année, une aide a également été accordée à un projet du consortium composé des associations Oxfam Solidarité, Humanity & Inclusion et Care à la suite de la tornade qui a frappé La Havane le 27 janvier.