Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant les passages pour piéton 3D.

de
Christophe De Beukelaer
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°231)

 
Date de réception: 07/02/2020 Date de publication: 28/04/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 23/04/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
17/02/2020 Recevable p.m.
 
Question    Depuis quelques années on voit apparaître aux quatre coins du monde une idée novatrice : le passage piéton 3D.

Les Indiens, les Islandais et les Français ont pu voir apparaître ce passage piéton 2.0. Si son design innovant donne l’impression aux piétons de traverser sur des nuages, il offre également l’avantage d’attirer l’attention des conducteurs. L’effet 3D de la peinture interpelle les chauffeurs qui ne manquent pas de diminuer leur vitesse à la vue des rayures qui donnent une impression de relief.

Vu son faible coût (environ 1.300€ pour 15.000€ pour un coussin berlinois), et vu qu’il est jugé moins contraignant qu’un ralentisseur (notamment en termes de vibrations), il convient d’envisager le dispositif et d’étudier son efficacité.

A la vue de ce nouveau système, Madame la Ministre, voici mes questions sur le sujet :

- Avez-vous connaissance de ce système ? Votre cabinet et vos administrations ont-ils déjà étudié ce passage piéton 2.0 ?
- Est-il envisageable de le voir apparaître dans notre Région ? Si oui, quels sont les lieux visés par ce projet ?
 
 
Réponse    Mon cabinet et administration oont comme tout le monde pris connaissance de marquage en effet 3D.

Bruxelles Mobilité suit de près les tests et leurs évaluations qui ont eu lieux en France en 2019 et pour lesquelles les rapports définitifs seront finalisés dans le courant 2020.

A ce stade, les premiers enseignements qui peuvent est tirés de ces tests sont les suivants :

- La perception de l’effet 3D est très variable suivant
· la hauteur du conducteur par rapport à la route ;
· les conditions de visibilité (jour/nuit, éclairement, pluie…) ;
· la topographie des lieux (profil transversal et longitudinal de la voirie).

- Pas d’effet constaté sur les vitesses pratiquées à l’approche des passages piétons (mesures effectuées avant et après la mise en place de l’effet 3D), alors qu’il s’agit pourtant de l’effet principal supposé de ce marquage

- Certains conducteurs interrogés signalent qu’ils perçoivent bien le passage piéton, mais ceci ne s’accompagne pas d’une modification de comportement en termes de vitesse.

- La perception par l’automobiliste tend à diminuer avec le temps.

Bruxelles Mobilité émet également les considérations complémentaires suivantes :

- Ce marquage augmente fortement la surface peinte en chaussée avec une diminution de l’adhérence. Il y a donc un risque accru de chute pour les deux roues qui doit être mesuré ou pris en compte par le biais de marquages aux propriétés particulièrement adhérentes. Ceux-ci noircissent cependant plus vite ce qui implique un entretien plus fréquent pour rester visible.

- Le coût est environ 4 fois supérieur au coût d’un passage piéton « traditionnel ».

- La durabilité des marquages est également moins longue que celle d’une infrastructure type coussin ou plateau ralentisseur.

En termes de sécurisation de passages piétons, les mesures infrastructurelles telles que la réduction du nombre de bandes à traverser, la maitrise des vitesses d’approche, le dégagement de la visibilité mutuelle et l’éclairage correct de la zone de traversée, sont à privilégier.