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Question écrite concernant l'annonce de la fermeture de la Sister's House.

de
Véronique Jamoulle
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°169)

 
Date de réception: 17/02/2020 Date de publication: 26/05/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 25/05/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
13/03/2020 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    Dans un contexte déjà difficile et préoccupant en matière d’hébergement des migrants, la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés a publié le 11 février 2020 un communiqué de presse dans lequel elle adresse un appel aux citoyens et au secteur privé pour trouver en urgence un bâtiment afin d'accueillir les femmes migrantes sans-abri de la Sister's House1.

En effet, ce dispositif d'accueil pour femmes migrantes en transit fermera ses portes le 29 février prochain en raison d'une convention d'occupation précaire avec la commune d’Ixelles. De 70 à 100 femmes se trouveront alors sans solution d'hébergement et sans possibilité de bénéficier d’une prise en charge adaptée à leurs besoins.

Monsieur le Ministre-Président,

D’après vos informations, la plateforme citoyenne a-t-elle trouvé une solution à cette situation inquiétante ?

Dans l’accord de gouvernement, il est dit que : « Pour répondre concrètement à la situation spécifique des femmes migrantes isolées ou accompagnées de mineurs, le gouvernement mettra rapidement un espace d’accueil à disposition afin de leur permettre, avec leurs enfants, d’échapper aux difficultés particulières qu’elles rencontrent ».

Êtes-vous à la recherche, en collaboration avec les différentes communes bruxelloises, d’un nouveau lieu d’accueil, de bâtiments vides à occuper pour héberger et soutenir ces femmes extrêmement vulnérables, isolées et méfiantes ? Nombre d’entre elles sont mineures et/ou enceintes, ce qui demande des soins.

Un espace pour ce public spécifique est-il imaginé quand il s’agira de mettre à disposition des transmigrants, comme mentionné dans l’accord de majorité, un centre d'accueil et d'orientation définitif, installé de manière pérenne et géré par le même opérateur ?

Avez-vous eu des contacts avec la commune d’Ixelles concernant la convention d’occupation précaire avec l’asbl Sister’s House ?

En commission du 13 février 2020, vous nous avez indiqué que la priorité en matière de sans-abrisme était donnée au public le plus vulnérable, à savoir les femmes seules ou les familles, qui ne se voient, avez-vous affirmé, opposer aucun refus d’hébergement. Avec la fermeture de la Sister’s House, est-ce que ce sera toujours le cas ?


1 Depuis novembre 2018, la prise en charge des femmes migrantes en transit est organisée autour d'un dispositif d'accueil – la Sister's House – géré par la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés, en collaboration avec les organisations partenaires regroupées au sein du hub humanitaire (Médecins du monde, Médecins sans frontières, SOS jeunes, Croix- Rouge), avenue du Port à 1000 Bruxelles. 
 
 
Réponse    Vous me posez des questions au sujet de l’annonce de fermeture de la Sister’s house à Ixelles.

Tout comme moi, vous avez appris par la presse que la Sister’s House a trouvé un nouvel endroit d’accueil, notamment à Etterbeek et pour une période de 6 mois seulement.

Si je peux m’en réjouir, il n’en est pas moins que le Gouvernement n’en a pas été informé formellement et officiellement. Et non plus officieusement.

Il a toujours été dans l’intention du Gouvernement régional de plaider auprès du fédéral
la création d’un centre d’accueil et d’orientation définitif. Le gouvernement régional – pour rappel – soutient le hub humanitaire qui, en collaboration avec l’ASBL Bxl Refugees , Médecins du Monde, Médecins sans frontières , le CIRE et la CAW Brussel, sert d’office d’un centre d’accueil et d’orientation.

Je vous rappelle que le hub humanitaire oriente et informe les personnes qui s’y présentent tant au niveau des statuts de séjour, les informations juridiques, les consultations médicales, psychologiques et autres. Il collabore avec les équipes de Fedasil. Comme vous savez, il y a aussi des consultations spécifiques pour femmes.

Permettez-moi de rappeler aussi que les mineurs, s’ils sont non accompagnés, n’ont pas leur place dans un centre d’accueil. Il existe des endroits spécifiques d’accueil. Séparés de leurs parents et privés de soutien éducatif et matériel, les mineurs étrangers non accompagnés sont en situation difficile. Ils ont des besoins particuliers :


- ils doivent être 
accueillis dans un hébergement adapté
- ils doivent bénéficier d’une 
protection sociale, une aide juridique et psychologique.
Qu’ils soient ou non demandeurs d’asile, ces mineurs sont d’abord accueillis dans l’un des deux centres d’observation et d’orientation de Fedasil, situés à Neder-over-Hembeek et Steenokkerzeel.

Une solution d’hébergement adéquate doit être trouvée par les
autorités compétentes en matière d’accueil  soit le Service d’aide à la jeunesse des Communautés.


Nous avons eu contact avec le CPAS d’Ixelles et la société de logement Binôme d’Ixelles. Mon collègue le Ministre Maron vous en a parlé à la commission des affaires sociales Cocom juste avant le congé de carnaval.

Pour ce qui concerne votre question sur le public fragilisé des sans-abris, je vous renvoie vers le Ministre Maron, compétent en Cocom pour cette matière.

Pour ce qui concerne la compétence de l’Union européenne, celle-ci a pour objectif de veiller à une approche équilibrée de la migration légale et de la lutte contre l’immigration clandestine. Cela implique notamment une collaboration étroite avec des pays tiers ainsi que la lutte contre l’immigration clandestine. L’Union européenne poursuit également l'objectif d'un juste équilibre de droits et d'obligations comparables à ceux des citoyens européens.

Vos questions doivent être posées au ministre fédéral responsable.