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Question écrite concernant un plan de lutte contre le chômage suite à la crise du coronavirus.

de
Farida Tahar
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°274)

 
Date de réception: 18/05/2020 Date de publication: 22/06/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 22/06/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
19/05/2020 Recevable p.m.
 
Question    Le lundi 4 mai dernier, Actiris a annoncé qu'après 65 mois consécutifs (soit près de 6 ans) de diminution du taux de chômage à Bruxelles, celui-ci est maintenant reparti à la hausse1. Avec 87.271 chercheurs d’emploi, le taux de chômage dans notre Région s'élève aujourd'hui à 15,5%. La communication d'Actiris le souligne également de manière interpellante: les jeunes sont particulièrement touché.e.s par cette augmentation. En avril, Bruxelles comptait 8.418 jeunes chercheurs d’emploi de moins de 25 ans, soit 354 de plus que l'année passée (ce qui représente une augmentation de 4,4%). Chez les jeunes, le taux de chômage s'élève à 23%.

Ces chiffres ne sont sans doute que les prémisses de l'impact à court et moyen termes de la crise du coronavirus sur l'emploi en Région bruxelloise. Beci, a récemment estimé que le nombre de demandeurs d’emplois pourrait augmenter de 52.000 dans les mois à venir
2. Le ministre du Budget, M. Sven Gatz a annoncé lors de la Commission Finances du lundi 11 mai dernier qu'un plan de relance était en préparation. Mes questions portent sur les aspects emploi et lutte contre le chômage de ce plan:

- La lutte contre le chômage fait-elle bien partie des préoccupations prioritaires des ce plan de relance?

- Un plan d'action de lutte contre le chômage est-il également en préparation?

- Quelles sont les étapes de l'élaboration de ce plan? Quels acteurs y participent ou sont consultés pour l'alimenter?

- Des priorités d'action ont-elles déjà été identifiées (chômage des jeunes, formation, validation des compétences et réorientation vers des secteurs durables et/ou en pénurie de main d'oeuvre, ...)?

- Le soutien au redéploiement économique, devra aussi s'inscrire dans la transition vers une économie plus de durable, tant sur le plan  écologique que social. Ce qui impliquera notamment le soutien prioritaire aux entreprises créatrices d'emplois durables et non-délocalisables. Dans ce sens, les mesures de relance économique seront intimement liées aux mesures de lutte contre le chômage. Comment concevez-vous l'articulation nécessaire entre les mesures de lutte contre le chômage et les autres mesures du plan de relance? Comment cette articulation peut-elle être mise en oeuvre?


1 Communication Actiris du 04 mai 2020: https://press.actiris.be/le-nombre-doffres-demploi-recues-par-actiris-a-diminue-de-44-en-avril#
2 Communiqué Beci du 08 mai 2020: https://www.beci.be/2020/05/08/le-covid-19-desastreux-pour-le-marche-du-travail-bruxellois/
 
 
Réponse    Le Gouvernement de la Région Bruxelles-Capitale s’est accordé, le 14 mai dernier sur la méthodologie d’un plan de relance et de redéploiement pour faire face aux conséquences de la pandémie de Covid-19.

Afin de répondre de manière adéquate aux défis socio-économiques d’après-crise, les mesures devant être mises en œuvre seront concertées aussi bien avec les administrations pour leur opérationnalisation, qu’avec les interlocuteurs sociaux dans le cadre de la Stratégie GO4Brussels 2030 pour qu’elles soient effectives au plus tôt.

Il est, de plus, primordial d’avoir une bonne compréhension des constats et conséquences de la crise que nous traversons. C’est la raison pour laquelle un groupe de travail pluridisciplinaire a été chargé de poser un diagnostic sur la situation de la société bruxelloise.

En matière d’emploi, trois situations critiques d’après crise ont été mises en évidence :

- Un afflux important de nouveaux chercheurs d’emploi en demande d’un accompagnement
- Une contraction de l’offre d’emploi qui risque de prendre du temps avant de s’améliorer.
- Une hausse importante du nombre de faillites

Face à ces premiers constats, 3 mesures urgentes à mettre en œuvre rapidement ont été validées par le Gouvernement bruxellois :

Le renforcement du partenariat d’Actiris afin que ceux-ci puissent prendre en charge l’accompagnement d’une partie des nouveaux chercheurs d’emploi.

Le renforcement de l’offre de formations car l’augmentation du nombre de chercheurs d’emploi sur le marché doit s’accompagner de l’augmentation de l’offre de formation. Cette nouvelle offre de formation sera orientée en fonction des mesures prises dans le cadre du plan de relance régional.

La création d’un fonds régional d’accompagnement des travailleurs en cas de faillite. Ce fonds permettra d’une part, de financer l’accompagnement professionnel des travailleurs victimes de faillite à charge de la Région, soit via une cellule emploi d’Actiris, soit via des partenaires et d’autre part de financer l’accompagnement social de ces travailleurs via les organismes syndicaux.

Pour assurer la cohérence de l’action gouvernementale, le plan de relance et de redéploiement sera ainsi intégré aux outils planologiques stratégiques existants, en particulier, la stratégie GO4Brussels 2030, le Plan Régional de Développement Durable (PRDD), le plan Good Move et le Plan Air-Climat-Energie, ces 4 outils ayant été élaborés et concrétisés en concertation avec l’ensemble des interlocuteurs sociaux et des acteurs publics de la Région ou suite à large consultation citoyenne.

L’articulation entre les différentes mesures sera assurée par un comité de pilotage, reprenant l’ensemble des cabinets sous la coordination du cabinet du Ministre-Président.

Par ailleurs, outre la mise en œuvre de mesures urgentes à court terme explicités ci-dessus, une réflexion globale sur l’orientation des priorités en matière de lutte contre le chômage sur un plus long terme, au regard des enjeux qui continueront d’émaner suite à la crise sanitaire est en cours entre mon cabinet et les services publics d’emploi et de formation afin d’alimenter le plan de relance et de redéploiement.

Cette réflexion porte entre autres sur le chômage des jeunes, la question de l’offre de formation qui sera bien évidemment en lien avec les mesures qui seront prises au niveau du redéploiement économique, les procédures d’accompagnement à mettre en place…