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Question écrite concernant la lutte contre le cerisier d'automne.

de
Ariane de Lobkowicz
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°373)

 
Date de réception: 22/06/2020 Date de publication: 07/09/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 27/08/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
30/06/2020 Recevable p.m.
 
Question    Le Cerisier d'automne, Cerisier noir ou Cerisier tardif, dont le nom scientifique est prunus serotina, est un arbre qui peut atteindre une hauteur de 20 mètres. Son écorce est gris foncé et se fissure avec les années.

En pinçant la tige des feuilles on obtient un jus dont le goût acide est très caractéristique et facilite son identification par les profanes.

Le fruit, rouge foncé, est comestible … malheureusement.

Malheureusement, car il s’agit d’une espèce invasive et donc ceux qui en voient pousser chez eux peuvent être tentés de les conserver.

Cet arbre a été introduit en Europe au XVIIème siècle, en provenance d’Amérique, pour son bois. Mais il est devenu ces quarante dernières années une des plus importantes plantes envahissantes du nord de l’Europe de l’Ouest, à tel point que les spécialistes en conseillent systématiquement l’abattage tout en précisant qu’il faut après son évacuation continuer à en surveiller la souche car cet arbre a la repousse facile.

Est-ce que votre administration partage cette appréciation ?

Est-ce que ces arbres sont systématiquement supprimés dès leur identification dans les parcs et bois gérés par Bruxelles-Environnement ?

Des conseils d’abattage sont-ils donnés par votre administration aux particuliers qui la consultent à ce sujet ?
 
 
Réponse    1)
Le cerisier tardif est en effet en Région de Bruxelles-Capitale une espèce invasive qu’il convient de contrôler.

Elle est reprise dans la liste des espèces invasives de l’annexe IV de l’Ordonnance du 1er mars 2012 relative à la conservation de la nature.

Par espèce invasive, il faut comprendre une espèce exotique qui a tendance à se propager ou à se répandre en grand nombre, de manière excessive ou menaçante pour la préservation de la diversité biologique.

2)
L’espèce se rencontre surtout dans le Sud et l’Est de la Région. Elle a colonisé massivement certains sites sur sols sableux comme le Kauwberg ou le plateau de la Foresterie, contribuant à réduire la diversité biologique et paysagère de ceux-ci. On la rencontre aussi en forêt de Soignes, non seulement sur les sols sableux mais également sur limons, comme par exemple dans les chênaies présentes aux environs du Rouge-Cloître. L’espèce est enfin présente ici et là dans le nord de Bruxelles comme au bois du Laerbeek.

Compte-tenu de son niveau d’occupation du sol régional, il est difficile de l’éradiquer. BE œuvre à contrôler la propagation de l’espèce par les mesures suivantes :
- Ne pas planter dans les jardins et les espaces verts.
- Rechercher et couper prioritairement les semenciers pour éviter la dispersion des fruits.
Limiter le développement de rejets par une coupe à 1 m du sol et un écorçage soigneux des souches. Un suivi des rejets de souche est nécessaire durant plusieurs années.
- Dans les massifs boisés, limiter autant que possible les mises en lumière brutales propices au développement de l’espèce par des éclaircies modérées en prélevant en priorité absolue les cerisiers tardifs.
- Arracher manuellement les jeunes semis rencontrés.

3)
Bruxelles Environnement reprend sur son site Internet une page dédiée à la flore envahissante (https://environnement.brussels/thematiques/espaces-verts-et-biodiversite/la-biodiversite/problemes-ecologiques-et-sanitaires/les-4) et dans laquelle est traité le cas du cerisier tardif.

Une info-fiche relative à cette espèce y est téléchargeable et fournit les informations essentielles à connaître sur cette plante dont les moyens de lutte. Il y est notamment noté ceci : «
Dans les jardins des particuliers, ne pas planter cette espèce, et si elle est présente, éliminer les arbres dans le respect des procédures légales, recouper systématiquement les rejets à partir de la souche, arracher les jeunes plantes ». 

Cette info-fiche est actuellement en cours de révision afin de notamment y intégrer la législation actuelle relative à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable en Région de Bruxelles-Capitale.