Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant les composants analysés dans l'eau potable en Région bruxelloise.

de
Gladys Kazadi
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°559)

 
Date de réception: 12/11/2020 Date de publication: 18/01/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 08/12/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
18/11/2020 Recevable p.m.
08/12/2020 Annexe à la réponse p.m. Annexe
 
Question    La qualité de l’eau potable est un enjeu essentiel. C’est non seulement un enjeu relatif à la qualité de notre environnement immédiat, mais c’est aussi fondamental pour la santé de Bruxellois. Les différents dangers sont connues : pesticides, perturbateurs endocriniens, perchlorate…

Dans un monde idéal, tout ce qui peut impacter notre santé est testé, les sources de pollutions sont identifiées et traitées pour au final avoir une eau de qualité. Aujourd’hui, il me revient que certains composants présents dans l’eau ne sont pas, ou plus testés. Vivaqua teste une trentaine de pesticides et réalise plus de 240.000 tests par an. Effectivement, certains sont semblables aux autres entités fédérées, d’autres ne le sont pas, d’autres encore, sont ignorées.

Afin de m’assurer du meilleur suivi de notre qualité de l’eau, pour la santé et l’environnement de tous les Bruxellois, j’aimerais vous poser les questions suivantes :

- De manière générale, où est puisée l’eau consommée par les Bruxellois ? Quels sont les organismes qui vérifient la qualité de l’eau ? Est-ce que Vivaqua est seul à bord ? Comment est-ce que la liste de ce qui est vérifié et ce qui ne l’est pas est décidée ?

- Quelle est la liste la plus à jour des composantes testées par Vivaqua ? Est-ce que d’autres organismes analysent la qualité de l’eau en Région bruxelloise ? En quoi ces analyses diffèrent des autres Régions ? Que recommande l’OMS à ce sujet ?

- Parmi ces composants, est-ce que le Chlorate et le Perchlorate se trouvent ? Si non pourquoi ?

- Lorsqu’une analyse de l’eau révèle une situation problématique, quelle est la procédure suivie ? Est-ce que ces analyses sont publiques ?
 
 
Réponse    1/

VIVAQUA est le seul et unique fournisseur d’eau en région bruxelloise.

L'eau produite par VIVAQUA provient surtout de la Région wallonne (97%). Mais VIVAQUA possède également des captages dans la Forêt de Soignes et dans le Bois de la Cambre.


Un peu moins de 60% des eaux distribuées dans la Région de Bruxelles-Capitale sont des eaux souterraines. Souvent naturellement pures, elles ne nécessitent pas ou peu de traitement. Un peu plus de 40% des eaux recueillies par VIVAQUA sont des eaux de surface (Meuse). Un traitement complet permet de potabiliser l'eau de Meuse et d'obtenir une eau d'une qualité équivalente à celle des eaux souterraines.

Le contrôle de qualité est effectué par le laboratoire agréé « VIVAQUA ».

La liste des paramètres et les normes à respecter proviennent de la Directive européenne 98/83 « Eau potable » qui a été transposée en droit bruxellois dans le cadre de l’Arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale relatif à la qualité de l’eau distribuée par réseau du 24 janvier 2002 (Arrêté eau potable).

Comme prévu dans cet arrêté, VIVAQUA établit annuellement un programme de contrôle qui contient entre autre une liste de pesticides et de métabolites pertinents dont la présence est jugée probable ou pertinente dans les eaux bruxelloises.

Leur sélection se base sur une analyse du risque de présence dans l’eau en s’appuyant sur certaines données fournies par le SPF Santé Publique et en considérant également les cultures présentes autour des zones de captage, ainsi que la faisabilité d’une analyse chimique abordable d’un point de vue technique.


2/

Vous trouverez en annexe la liste des paramètres obligatoires qui sont, comme l’arrêté le prévoit, analysés au robinet du consommateur.

En plus des paramètres obligatoires, VIVAQUA analyse également d'autres paramètres dans leurs réservoirs : chlorite, chlorate et des substances pharmaceutiques.

La qualité de l’eau potable distribuée en Région bruxelloise n’est analysée par aucun autre organisme.

Outre les paramètres fixés dans la directive, chaque producteur établit dans le cadre de son programme de contrôle une liste contenant des paramètres spécifiques pour sa zone de captage ou sa zone de distribution. Ces paramètres peuvent donc être différents d’une région à l’autre.

Une révision de la directive européenne « eau potable », initiée en 2018, est sur le point d’être votée. La proposition de la révision tient compte des recommandations faites par l’OMS et des préoccupations croissantes du public (perturbateurs endocriniens, produits pharmaceutiques, etc.).


3/

Le chlorate et le perchlorate ne sont pas repris dans la liste actuelle des paramètres obligatoires à analyser au robinet, ce qui implique qu’ils ne disposent pas d’une valeur paramétrique et qu’il n’y a pas d’obligation de les mesurer dans l’eau potable. Pourtant, depuis quelques années, VIVAQUA analyse la présence de ces substances dans l’eau qu’elle fournit au niveau des réservoirs (voir également la question 2).

Le chlorate est repris comme un des nouveaux paramètres chimiques dans la proposition de la révision de la directive. L’analyse de ce paramètre deviendra obligatoire au robinet du consommateur, au plus tard trois ans après la date limite de transposition de cette directive.

VIVAQUA publie de manière proactive la concentration de ce paramètre chimique dans la composition de tous ses réservoirs (information disponible sur son site internet).

Pour le perchlorate, qui n’est pas repris dans le nouveau projet de directive européenne relative à l’eau potable. Les campagnes de mesure réalisées par VIVAQUA n’indiquent pas de présence de ce paramètre chimique dans l’eau au-delà de 1 microgramme par litre.


4/

L’eau distribuée doit répondre aux critères de qualité au robinet de la cuisine.

Dès qu’une valeur paramétrique n’est pas respectée, le fournisseur veille à ce qu’une enquête soit immédiatement effectuée, afin d’en déterminer la cause.

Si le dépassement est avéré et a pour origine l’installation publique de distribution, le fournisseur doit restaurer la qualité de l’eau en prenant les mesures correctives qui s’imposent aussi rapidement que possible ; VIVAQUA met en œuvre rapidement l’action adéquate selon la situation, par un rinçage du réseau, par le remplacement d’un branchement ou d’une conduite, par une désinfection plus poussée, ….

Si le dépassement est avéré et a pour origine l’installation privée, le fournisseur doit en informer et conseiller les abonnés concernés (le fournisseur est responsable de la qualité de l’eau distribuée jusqu'à la limite entre le réseau public de distribution et l'installation privée, soit généralement juste en aval du compteur d'eau). Dans ce cas VIVAQUA prodigue des conseils à l’abonné.

Si la situation de non-conformité devait être de nature à mettre en danger la santé publique, il est évident que VIVAQUA informerait bien évidemment immédiatement les autorités concernées, ainsi que les publics potentiellement concernés.

Les résultats de la qualité par réservoir sont publiés mensuellement sur le site de VIVAQUA
https://www.vivaqua.be/fr/espace-clients/durete-et-composition-de-leau