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Question écrite concernant la sécurité et les mesures de mise en sécurité phytosanitaire des espaces verts.

de
Christophe Magdalijns
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°571)

 
Date de réception: 17/11/2020 Date de publication: 22/01/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 18/01/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
01/12/2020 Recevable p.m.
 
Question    Le 23 octobre 2019, vous répondiez à une question orale et stipuliez que :
- Bruxelles Environnement n’ordonne l’interdiction temporaire des parcs qu’en dernier recours, lorsque la sécurité des usagers est en péril. Toute décision de fermeture est prise sur la base des avertissements de l'Institut royal météorologique ;
- Fin 2018, l’IRM a rabaissé son propre seuil d’alerte de 10 km/h. La norme actuellement en vigueur est donc celle de vents ou rafales à partir de 70 km/h pendant la saison de végétation et à partir de 80 km/h hors saison de végétation.
- Bruxelles Environnement a abaissé ce seuil à 60 km/h pour certains parcs et bois considérés comme plus sensibles.
- Ces parcs font l’objet de mesures de mise en sécurité phytosanitaire et sortiront, à terme, de cette liste lorsque leur situation phytosanitaire aura été améliorée.

Parmi les parcs et bois qualifiés de sensibles, certains peuvent accueillir des infrastructures HORECA et/ou sportives. Les fermetures à répétition, résultant notamment de mesures plus strictes que la normale, emportent des désagréments supplémentaires pour les usagers et les acteurs économiques qui y sont actifs.

Je souhaiterais, dès lors, vous poser les questions suivantes :

- Disposez-vous de statistiques concernant les chutes d’arbres ou de branches ayant causé des dommages corporels et/ou matériels dans les parcs, les bois et la Forêt de Soignes ? Si oui, quels sont les chiffres pour 2019 et 2020 (10 premiers mois) ? Dans quelle proportion, ces événements se sont-ils déroulés pendant les périodes de fermeture ? Dans la durée, ces évènements sont-ils en hausse ?

- Quand les mesures de mise en sécurité phytosanitaire des espaces verts les plus vulnérables porteront-elles leurs fruits ? Y a-t-il un plan, une chronologie de sortie prévue pour les parcs set bois repris dans la liste des espaces les plus dangereux ?

- En quoi consistent les mesures de mise en sécurité phytosanitaire ?
 
 
Réponse    1/

Durant les tempêtes de mars et juin 2019 ainsi que de février 2020, évènements venteux principaux de ces deux dernières années, le personnel de terrain de BE a rapporté 299 arbres déracinés ou à branches maîtresses (charpentières) rompues.
- 63% de ces 299 cas concernent les 6 parcs sensibles concernant la stabilité des arbres qu'ils contiennent (Kauwberg, parc de Woluwe, parc Bon Pasteur, parc du Wilder, parc Duden et le site Nestor Martin) ;
- 23% de ces 299 cas concernent les 2 parcs sensibles à infrastructures HORECA et/ou sportives (parc Duden avec sa guinguette temporaire et le parc de Woluwe avec son infrastructure permanente, le Wolu Sports Park).

Cette sensibilité est due à :
- La présence de vieux sujets en déclin (hêtres du parc Duden ou peupliers des sites Nestor Martin et Wilder) ;
- des sites nouvellement repris en gestion dont la strate arborée est instable (Kauwberg et Bon Pasteur) ;
- des retards d’interventions d’éclaircies sanitaires et sylvicoles (parc de Woluwe, actuellement en cours de stabilisation).

Depuis le 01/01/2019, 19 incidents ont été rapportés ayant entrainés des dommages corporels et/ou matériels dans les parcs gérés par BE dont 1 seul, non létal, impliquant une personne (hors événement tempêtueux).

Des 19 incidents relevés, 18 ont eu lieu durant des évènements tempétueux. Ils concernent des chutes d’arbres et de branches sur des voitures, bâtiments et clôtures.

Ces relevés n’ont lieu que depuis 3 ans et ne permettent pas de tirer des conclusions quant à l’évolution du nombre d’événements dans la durée.

Si les projections climatiques ne prévoient pas à ce jour d’augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes, l’état sanitaire global des massifs boisés semble diminuer à cause du changement climatique (ex : nouveaux parasites, augmentation des épisodes de sécheresse). Cette évolution structurelle pourrait aggraver le risque de chutes lors des événements tempétueux. Il est dès lors important de maintenir les efforts de gestion proactive menée par BE ces dernières années ainsi que de renforcer la résilience des massifs boisés aux changements climatiques en cours et à venir par la mise en œuvre d’une gestion sylvicole favorisant la régénération naturelle et des plantations d’âges et d’essences diversifiées et adaptées aux changements annoncés.


2/

Concernant le parc Duden, la peupleraie Nestor Martin, et dans une moindre mesure le parc du Wilder, les arbres vétérans en déclin seront renouvelés progressivement, lorsque l’état sanitaire de l’individu le justifiera. Pour le parc Duden, le renouvellement se fera par phase sur une durée de 13 ans débutée en 2017 conformément au contenu du plan de gestion forestier.

Concernant le parc Bon Pasteur et le site du Kauwberg, ils font actuellement l’objet de coupes de sécurisation. Ces deux sites pourraient sortir de la liste des parcs sensibles d’ici 2 ans.

Quant au parc de Woluwe, il fait actuellement l’objet de coupes de sécurisation et d’éclaircies de dédensification/de régénération. Il est difficile à ce stade de se prononcer sur la stabilisation de ces massifs boisés tant l’effet de ces trois dernières années de sécheresse a impacté certaines essences (dont épicéas et érables sycomores). Le suivi, en cours, de l’évolution du nombre d’arbres tombant par tempête permettra de déceler le moment à partir duquel le parc pourra être considéré comme stabilisé.


3/

Différentes mesures sont prises parmi lesquelles :
- abattage ou sécurisation de l’arbre par réduction de sa couronne ;
- élagage de branches mortes ou déstabilisées ;
- haubanage de fourche à risque de rupture ;
- installation de béquille de soutènement sur arbre patrimonial ;
- mise en défens individuelle ou de groupes d’arbres par établissement d’un périmètre de sécurité durant plusieurs années.