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Question écrite concernant la féminisation de l'espace public

de
Leila Agic
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1174)

 
Date de réception: 31/01/2022 Date de publication: 18/03/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 15/03/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
10/02/2022 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question   

La visibilisation des femmes dans notre espace public est essentielle à la fois pour mettre à l’honneur des femmes ayant marqué la vie de notre société, changer les mentalités, mais aussi pour l’importance primordiale des rôles modèles pour les futures générations.

C’est d’ailleurs dans ce cadre que vous avez avancé en collaboration avec la secrétaire d’État à l’égalité des chances sur le changement du nom du tunnel Léopold II. À cette occasion, nous avons pu entendre votre détermination à avancer sur la féminisation de l’espace public.

Vous le savez, l’augmentation de la visibilité des femmes dans l’espace public est l’un des leviers à mobiliser pleinement afin de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’espace public, mais seuls 6 % des rues ont aujourd'hui un nom de femme en région bruxelloise. En mars 2020, "Open Knowledge Belgium" et l'association féministe "Noms peut-être » ainsi qu'une soixantaine de citoyens ont d’ailleurs créé une carte en ligne  sur le site EqualStreetNames.Brussels où ces rues ont été recensées.

Lors de la précédente législature, une résolution pour la féminisation de l’espace public a été votée et il y a quelques semaines, nous sommes plusieurs partis à avoir également déposé un texte pour la féminisation de l’espace public via les arrêts et stations de la STIB.

Mais c’est bien une féminisation accrue et non pas timide de l’espace public qui permettra de participer à la création d’une société plus libre et plus égalitaire, où chaque bruxelloise et bruxellois pourra être conscient.e de l’importance des femmes dans notre histoire et dans notre quotidien.

Cependant, afin de pouvoir mobiliser l’outil de changement des noms de rues dans notre région, il est nécessaire de mettre en place une procédure permettant de changer les noms des voiries régionales par un projet d’ordonnance.

Le Plan bruxellois de lutte contre les violences faites aux femmes mentionnait d’ailleurs à l’action 36, mise en œuvre d’une nouvelle ordonnance bruxelloise relative au changement de nom des rues et voiries avec la participation du parlement et 2021 comme délai.

Début 2022 et à quelques semaines de l’évaluation du plan régional de lutte contre les violences faites aux femmes, il semble important de faire le point sur les avancées de ce dossier.

Madame la Ministre, mes questions sont les suivantes :

  • Où en est la réalisation du point 36 du Plan bruxellois de lutte contre les violences faites aux femmes ?

  • Quand allez-vous nous présenter cette ordonnance permettant la future ordonnance bruxelloise relative au changement des noms des voiries et rues ?

  • Votre cabinet a-t-il pris des contacts avec le parlement pour avancer sur la partie participative du point 36 ?

 
 
Réponse    Symboliquement, il est effectivement important de veiller à visibiliser la diversité dans l’espace public pour renforcer la légitimité de son usage pour tous et toutes.
Ainsi, depuis quelques temps, on pousse à la féminisation de certains lieux comme par exemple le tunnel Léopol II, En 2021, 7 nouveaux arrêts de tram et de bus ont changé de nom pour recevoir des noms de femmes.
4 arrêts existants et 3 arrêts nouvellement créés ont reçu le nom d’une femme illustre.
Les voici :
· L’arrêt Demunter, desservi par les lignes de bus 13 et 88, est devenu l’arrêt Audrey Hepburn.
· L’arrêt Ypres, desservi par le tram 51, a été rebaptisé Marguerite Duras.
· L’arrêt Stallaert, desservi par le bus 60, a été renommé Marie Depage,
· L’arrêt Outre-Ponts, desservi par les trams 62 et 93 ainsi que par le bus 57, a été rebaptisé Marie-Christine.
· La nouvelle ligne 74 qui relie Erasme à Uccle Calevoet avec un terminus à Erasme a été baptisé Clémence Everard.
· La nouvelle ligne de bus 52 créée dans le cadre du plan bus relie la Gare centrale à Forest National. Un de ses arrêts, situé rue de la Madeleine dans le centre-ville, a été baptisé Madeleine.
· L’arrêt Parc qui dessert les lignes de bus 63, 65 et 66 fût rebaptisé Rosa Parks .


Cette année, de nouveaux changements de nom sont prévus:
· L’arrêt Dieudonné Lefèvre sur la ligne du bus 88 devient Andrée De Jongh, résistante belge née à Schaerbeek, fondatrice du réseau Comète, filière d’évasion pour les aviateurs alliés.
· L’arrêt Loyauté sur la ligne du bus 53 devient Amélie Gomand, résistante de la Seconde guerre Mondiale.
· L’arrêt Reniers qui désert les bus 13 et 83 devient Fernande Volral, résistante belge de la 2e guerre mondiale. Dénoncée.
· L’arrêt Livingstone qui désert les bus 59 et 64 devient Louise-Marie, première reine des Belges, épouse de Léopold Ier.

L’année prochaine, 5 arrêts supplémentaires vont recevoir des noms de femmes.
Il s’agit de:
· Un nouvel arrêt Akarova sur la ligne 42 qui est prolongé vers Boitsfort, Akarova est le pseudonyme de Marguerite Acarin, une danseuse, chorégraphe, sculptrice et artiste peintre belge née à Saint-Josse-ten-Noode.

· Un nouvel arrêt Juliette Wytsman verra le jour sur le prolongement de la ligne du bus 72, Juliette Wytsman est une artiste peintre impressionniste belge.
· L’arrêt Pasteur sur la ligne du bus 43 deviendra Jacqueline Harpman, écrivaine belge.
· L’arrêt Invalides sur la ligne du bus 72 deviendra Ginette Javaux, peintre expressionniste belge.

Par ailleurs, les deux nouvelles passerelles qui relient Molenbeek et la Ville de Bruxelles qui ont été baptisé, en collaboration avec les communes, de noms de deux femmes exceptionnelle Loredana Marchi et Fatima Mernissi.
Pour les futurs stations de la ligne du métro 3, une réflexion est en cours et nous ne manquerons pas de mettre des femmes à l’honneur.
D'autres voiries communales ont aussi fait l’objet de féminisation. En ce qui concerne les voiries régionale (qui ne sont ni des tunnels, ni des ponts), la procédure actuelle ne permet pas à la région d’opérer des changements de noms.
La procédure encadrant le processus de changement des noms de voiries en Région bruxelloise fait l’objet d’un chapitre dans l’actuel projet d’ordonnance voirie, qui est en cours de traitement au sein de mon Cabinet. Ce projet vise à définir un cadre juridique global relatif à la voirie. En effet, dans un souci de cohérence, il nous a semblé préférable de disposer d’un texte unique reprenant toute la réglementation touchant à la voirie. La dénomination des voiries n’est qu’une partie de ce travail colossal.

Mon cabinet ainsi que le cabinet de la Secrétaire d’Etat Nawal Ben Hamou ont porté ensemble le projet de changement de nom du tunnel Leopold 2 afin d’en découler une procédure pour de futures changements de noms sur les voiries régionales et proposer une méthodologie que les communes peuvent suivre dans leurs propres démarches. Il est prévu que la commission égalité des chances et droits des femmes organise des audiences avec le monde associatif afin d’identifier une procédure inclusive et participative pour les futurs changements de noms des voiries Bruxelloises. Nous tiendrons compte des recommandations qui découleront de ce travail et complèterons si nécessaire la procédure reprise dans l’ordonnance voirie.