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Question écrite concernant ChatGPT et ses conséquences

de
Christophe De Beukelaer
à
Barbara Trachte, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Transition économique et de la Recherche scientifique (question n°688)

 
Date de réception: 06/02/2023 Date de publication: 13/04/2023
Législature: 19/24 Session: 22/23 Date de réponse: 23/03/2023
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
09/02/2023 Recevable p.m.
23/03/2023 Annexe à la réponse p.m. Annexe
 
Question    Le 22 décembre 2022 fera date dans l’Histoire. C’est l’avènement au grand public de l’intelligence artificielle via la mise en ligne de ChatGpt.

Alors que nous en sommes encore au début, « Chatgpt » et « Claude » viennent de réussir les examens du barreau américain, examen de médecine ou encore un MBA.

« ChatGPT » va impacter tous ceux qui produisent des textes, y compris du code, comme les journalistes, les Community Managers, les professionnels du marketing, les avocats, les codeurs, etc. Mais il est également possible de l’utiliser pour tout ce qui touche au traitement de données, à la création visuelle, aux levées de fond, au secrétariat, et j’en passe.

Les métiers bureaucratiques, « intellectuels » et créatifs seront complètement chamboulés. L’intelligence artificielle sera pour l’intelligence ce que la machine à vapeur a été pour le travail manuel : une révolution.

Nous avons deux choix face à l’arrivée de l’intelligence artificielle dans nos vies :

  • Nous replier sur nos petites habitudes, ne dénoncer que les limites et les dangers, tenter de freiner le changement et de s’accrocher au monde tel qu’on le connait. C’est trop souvent là posture du monde politique.

  • Partir du principe que la technologie n’est en soit ni bien ni mal mais que tout dépend de ce qu’on en fait. Ça peut être une opportunité si on anticipe et qu’on accompagne, dès le début, ces changements. Respecter l’ancien en greffant le nouveau plutôt que de gaspiller de l’énergie et du temps précieux à le combattre. Anticiper et prendre ces sujets à bras le corps afin de veiller à ce que ces changements soient forces de biens pour notre société et les hommes et femmes qui les composent.

Dès lors, Madame la Secrétaire d’État, dans le cadre de vos missions liées à la transition économique et la recherche scientifique, j’aurais quelques questions à vous poser :

  • Comment soutenez-vous les projets actifs dans l’intelligence artificielle sur le sol bruxellois afin que Bruxelles soit en mesure d’attirer les talents et projets d’avenir ? Quelles sont les actions que vous mettez en place afin que notre tissu économique profite de cette révolution technologique?

  • Avez-vous rencontré les entreprises et les acteurs clés actifs dans ce domaine ? Pouvez-vous nous faire part des conclusions de ces rencontres?

  • En tant que capitale européenne, est-ce que Bruxelles a les infrastructures nécessaires tant aux niveaux technologique, réseau qu’au niveau du bâti afin d’accueillir cet écosystème de l’intelligence artificielle ? Quelles sont nos avantages et quelles sont les points qu’il faudrait développer ? Avez-vous fait un cadastre de ces infrastructures ?

  • Comment soutenez-vous la recherche dans les domaines de l’intelligence artificielle ? Augmentez-vous les moyens alloués à ce secteur ?

  • Dans les administrations dont vous avez la tutelle, avez-vous mis en place un groupe de travail qui étudie comment l’IA va transformer le travail de ces administrations ? Quels postes vont être affectés ? Avez-vous nommé un référent IA? Avez-vous un plan afin de former le personnel à ces nouvelles technologies et à rendre les administrations plus efficiente grâce à celles-ci ?

 
 
Réponse    Le 14 décembre 2022, la Région de Bruxelles-Capitale a conclu la convention avec sustAIn.brussels (voir : https://innoviris.brussels/fr/node/919), le European Digital Innovation Hub (EDIH) porté par l’ULB, la VUB, Sirris, Agoria et BeCentral. sustAIn se positionne comme un fleuron en Intelligence Artificielle (IA) au service de la transition. Toutes les entreprises (y compris les organisations sans but lucratif) présentant une certaine ambition digitale seront éligibles aux services offerts par le hub et ceci, tous secteurs confondus. En plus de l’expertise en IA à la pointe de l’état de l’art, l’EDIH bruxellois sera également à la pointe de la technique en cybersécurité et dans les autres technologies digitales telles que l’Internet-of-Things (IoT), le Cloud/Edge computing ou le big data. La marque distinctive de sustAIn.brussels réside dans le fait qu’il entend proposer des solutions digitales, au regard de la transition climatique et environnementale. Il considère en effet que les ambitions climatiques représentent une opportunité pour développer des solutions digitales qui aideront à répondre à ce défi.

Concrètement, sustAIn.brussels va travailler sur cinq objectifs stratégiques, notamment :
- Encourager et faciliter l’innovation au service de la transition économique, sociale et environnementale
- Contribuer au redéploiement économique
- Renforcer le leadership bruxellois en intelligence artificielle
- Devenir une passerelle vers l’Europe pour les entreprises bruxelloises
- Faciliter la digitalisation de l’industrie bruxelloise

Au total, sustAIn.brussels vise à atteindre 1.503 entreprises ou organisations sur trois ans, réparti sur les quatre axes de services (tels que définis par la Commission Européenne) :
1. Test before invest : offrir une vitrine technologique, une source d’information et un espace d’expérimentation aux entreprises.
2. Skills and training : fournir un support au développement de compétences dans le domaine du numérique.
3. Support to find investments : soutenir les entreprises dans la préparation de business models vertueux, les aider à saisir des opportunités business et les accompagner dans leurs recherches de funding et d’investisseurs.
4. Innovation ecosystem & networking : animer l’écosystème digital bruxellois, servir d’entremetteur entre utilisateurs et fournisseurs de solutions technologiques, et assurer le contact avec les centres de compétences et autres EDIHs pan-européens.

L’EDIH est financé à 50% par le programme européen Digital Europe Programme. Les autres 50%, soit 700.000 euros par an, étant donc apportés par la Région bruxelloise via Innoviris. Innoviris, Bruxelles Economie Emploi, finance&invest.brussels et hub.brussels assureront le suivi des opérations, veilleront au bon fonctionnement du consortium, et seront également un support sur certains axes de l’EDIH (accompagnement au financement, orientation à travers l’offre numérique commerciale existante, information, animation et sensibilisation de la communauté).

Dans le cadre du plan de Relance et de Résilience, Innoviris soutient également la mise en place de l’institut FARI, l’organisme avec une vocation sociétale dont l’objectif est d’exploiter les connaissances en matière d’intelligence artificielle au service du bien commun (AI for the Common Good). Innoviris a également corédigé la publication de FARI ‘What can the Brussels Capital Region do to foster responsible AI?’ (voir :
https://issuu.com/faribrussels/docs/en.fari_conference_summary_2022).

L’institut FARI et l’EDIH travailleront en synergie et complémentarité afin de former ensemble un pôle d’innovation en Intelligence Artificielle au service de la transition à Bruxelles.

L’annexe contient un aperçu des projets de recherche en intelligence artificielle financés par Innoviris en 2022 ainsi que le soutien au montage des projets de recherche (hors EDIH et FARI).

Le dernier inventaire des initiatives publiques et semipubliques relatives à l’intelligence artificielle dans la Région de Bruxelles-Capitale – élaboré par Innoviris en collaboration avec hub.brussels – date de 2020 (voir :
http://artificialintelligence.brussels/documentation/Innoviris%20-%20Inventaire%20initiatives%20IA%20Bruxelles_v1.00.pdf). Cet inventaire constitue un ouvrage de référence complet pour les entreprises, mais aussi pour les chercheurs, les citoyens et les étudiants, qui souhaitent commencer à travailler avec l'IA ou approfondir leurs connaissances sur le sujet.

Il n’y a pas de référent IA au sein d’Innoviris mais plusieurs conseillers et conseillères scientifiques chargé.e.s d’accompagner, instruire et financer des projets de recherche et innovation, dans lesquels l’IA peut être une composante.

Concernant le rôle d’intelligence artificielle au sein des administrations de la Région de Bruxelles-Capitale, je vous conseille de prendre contact avec le Ministre en charge de la transition numérique.