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Question écrite concernant le taux de vaccination contre la pneumonie.

de
Ibrahim Dönmez
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°25)

 
Date de réception: 20/11/2019 Date de publication: 06/01/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 20/12/2019
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
22/11/2019 Recevable p.m.
 
Question    Les derniers chiffres de l'institut belge de la santé, Sciensano, pointent le fait que seuls 8,6% des Belges âgés de plus de 65 ans ou de plus de 45 ans avec un risque accru (asthme, maladies cardiaques, diabète...) se sont fait vacciner l'année dernière contre l'infection à pneumocoques, l'une des formes les plus courantes de pneumonie, et ce alors que la maladie a été responsable, en 2015, de quelque 430 cas de décès.

Selon une étude conjointe du Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) et de l'université d'Anvers publiée en 2016, le pneumocoque a été responsable, en 2015, d'environ 5.800 hospitalisations et 430 décès chez les adultes de plus de 50 ans.

La professeure de médecine générale à la KU Leuven, Cathy Matheï, citée dans le communiqué du laboratoire MSD, regrette ces chiffres et affirme, je cite : « C'est regrettable car le vaccin permettrait de protéger de façon optimale les seniors. » Elle termine : « En comparaison avec le reste de l'Europe occidentale, la Belgique est un mauvais élève en termes de vaccination contre le pneumocoque. C'est le parent pauvre de la prévention chez l'adulte. Le vaccin, qui peut être administré en même temps que celui contre la grippe, n'est toutefois pas remboursé. Dans les pays où les patients peuvent prétendre à un remboursement, le taux de vaccination est bien meilleur. »

Outre le risque sanitaire, il y a également un coût à charge des contribuables qui financent notre système de soins de santé. Ce coût est d’autant plus regrettable qu’il semble évitable.

Je souhaiterais dès lors vous poser les questions suivantes :  

- Quelles sont les mesures prises au niveau des campagnes de prévention contre la pneumonie ?

- Quelles sont les mesures prises afin d’encourager les personnes à risques à se faire vacciner ?

- A-t-on déjà interpellé l’entité fédérale afin d’examiner la possibilité de remboursement ?

Article du journal LE SOIR : « La Belgique, mauvais élève en matière de vaccination contre la pneumonie » -  
https://www.rtbf.be/info/societe/detail_la-belgique-mauvais-eleve-en-matiere-de-vaccination-contre-la-pneumonie?id=10363808
 
 
Réponse    Quelles sont les mesures prises au niveau des campagnes de prévention contre la pneumonie ?

La pneumonie est causée par un grand nombre d’agents infectieux, virus, bactéries ou champignons. Parmi les pneumonies bactériennes, le pneumocoque est en effet l’agent causal principal mais d’autres bactéries peuvent aussi en être responsables (Haemophilus influenzae, Staphylococcus aureus, Moraxella catarrhalis, Streptococcus pyogenes, certaines bactéries dites « atypiques », etc.). Le virus de la grippe saisonnière est par ailleurs le virus le plus fréquemment rencontré dans les pneumonies virales. Il favorise la survenue de surinfections bactériennes, y compris de pneumonies à pneumocoque.
La prévention de la pneumonie est dès lors essentiellement liée à la vaccination contre ces différents pathogènes et au respect de certaines mesures d’hygiène.
La vaccination contre plusieurs germes responsables de pneumonies, y compris le vaccin anti-pneumococcique pour l’enfant, est intégrée dans le calendrier vaccinal de base des entités fédérées. Dans ce cadre, la Commission communautaire commune apporte sa contribution en payant les vaccins, qui sont gratuits pour les patients. Ces vaccins sont livrés aux prestataires de soins individuels ainsi qu’aux hôpitaux bicommunautaires. Certaines mutualités accordent une intervention supplémentaire à leurs membres, notamment pour la vaccination de l’adulte.

Quelles sont les mesures prises afin d’encourager les personnes à risques à se faire vacciner ?

Une campagne de promotion de la vaccination en général est en cours auprès des médecins généralistes et pédiatres. Elle est le fruit d’un travail collaboratif entre la Commission communautaire commune, la Wallonie (Agence pour une vie de qualité - AVIQ, la Communauté française (Office de la naissance et de l’enfance – ONE) et la Communauté germanophone (Kaleido). Cette campagne a comme objectif de répondre aux hésitations des patients vis-à-vis de la vaccination et aux questions qu’ils pourraient poser à ce sujet en fournissant aux médecins un support sous la forme de « fiches-outils ». Ces fiches offrent une information claire, rigoureuse et fiable afin de lever certains doutes et de convaincre les patients de l’intérêt de la vaccination.
Des initiatives ponctuelles ont également lieu dans les hôpitaux, maisons de repos et de soins, maisons médicales, pharmacies, etc. pour encourager la vaccination contre le pneumocoque (voir notamment www.stpierre-bru.be/fr/nos-actualites/la-pneumonie). Ce travail est en général réalisé en parallèle à la vaccination contre la grippe saisonnière.
Enfin, les autorités compétentes fournissent une information complète en matière de vaccination via des sites Internet tels que :
- Pour les professionnels : www.vaxinfopro.be (Communauté française) et www.zorg-en-gezondheid.be/infectieziekten-en-vaccinaties (Communauté flamande).
- Pour le grand public : www.vaccination-info.be (Communauté française) et www.laatjevaccineren.be (Communauté flamande).



A-t-on déjà interpellé l’entité fédérale afin d’examiner la possibilité de remboursement ?


Une demande de remboursement a déjà été introduite en 2011 par la firme auprès de la Commission de remboursement des médicaments de l’INAMI. Sur la base du rapport d’évaluation définitif, le remboursement n’a pas été accordé. Par ailleurs, le Conseil supérieur de la santé révise actuellement ses recommandations en matière de vaccination contre le pneumocoque chez l’adulte. La situation fera l’objet d’une nouvelle analyse après publication du nouvel avis.