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Question écrite concernant la mise en oeuvre du plan social-santé bruxellois intégré à la lumière du dernier baromètre social.

de
Stéphanie Koplowicz
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°64)

 
Date de réception: 12/03/2020 Date de publication: 04/05/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 29/04/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
13/03/2020 Renvoi en séance plénière p.m.
17/03/2020 Recevable p.m.
 
Question    Le Soir du 7 mars dernier consacrait un article au nouveau Baromètre social de l’Observatoire de la santé et du social. Le constat est sans appel : la pauvreté croît et les inégalités sont de plus en plus marquées. Le coefficient GINI est plus élevé dans notre ville que dans toutes les autres grandes villes de Belgique, alors que celle-ci est l’une des plus riches d’Europe.

Quelques chiffres pour être plus concret : 33% de la population bruxelloise vivent avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté. Soit plus du double de la moyenne nationale. 25% des moins de 17 ans vivent dans un ménage sans aucun revenu du travail. Le nombre de personnes âgées bénéficiant de la GRAPA explose également… Et pourtant, l’équipe scientifique rappelle que les chiffres de la précarité sont encore sous-estimés puisqu’ils ne prennent pas en compte les « pauvres cachés » que sont les sans-abri et les hommes et femmes en situation irrégulière, en situation de très grande pauvreté.

Et ce n’est pas tout : vu les prix sur le marché locatif, les bénéficiaires d’un revenu d’intégration sociale doivent consacrer la moitié, voire plus de deux tiers de ce RIS au loyer. Sans parler de la mauvaise qualité de ces logements : 22% des ménages bruxellois rapportent des problèmes d’exiguïté de leur logement, d’humidité, de chauffage, ce qui alourdit encore les problèmes de santé.

Dans votre déclaration de politique générale, vous disiez vouloir mettre sur pied un grand plan santé/pauvreté pour endiguer la précarité à Bruxelles et, par la même occasion, les inégalités liées à l’accès à la santé. A l’heure actuelle, aucun changement concret n’a encore été apporté à cette situation qui s’aggrave tous les jours, entre autres à cause de mesures structurelles permettant d’agir sur les déterminants sociaux.

Qu’en est-il de ce grand plan santé/pauvreté ? Dans quel délai verrons-nous l’application des premières mesures ? Même si, comme vous le dites dans l’interview publiée en même temps que l’article, certaines mesures mettent du temps à produire leur effet, nous sommes curieux d’avoir le détail de ces mesures.
 
 
Réponse    Qu’en est-il de ce grand plan santé/pauvreté ?

L'Observatoire de la santé et du bien-être et le Cabinet travaillent à l'élaboration du Plan social-santé intégré (PSSI).

Ce plan rassemblera les conclusions des processus de concertation expliqués ci-dessous, ainsi que les plans existants au niveau social et de santé (plan bruxellois de lutte contre la pauvreté, plan santé bruxellois, plan de promotion à la santé).

Les États généraux se composent de trois structures de concertation :

- Un Comité stratégique, composé de représentants du cabinet, des administrations, d’acteurs du terrain et d’universitaires. Ce Comité a les tâches suivantes : validation des thèmes (maximum 8) à approfondir, composition des différents groupes de travail, échange sur les résultats des consultations et validation du plan final.

- Les groupes de travail thématiques (cités ci-après), composés de personnes issues du terrain, experts et administrations.

- Enfin, un panel de citoyens se penchera sur les attentes des habitants de Bruxelles en matière d'organisation et d'offre de services de soins et sociaux au niveau de leur quartier

L'observatoire, en collaboration avec le cabinet, a identifié six thèmes à traiter par les groupes de travail, ceux-ci passeront en comité stratégique, qui pourront les orienter, et ajouter jusqu’à deux nouveaux thèmes :

1. Santé et inégalités environnementales;
2. Contrats locaux social-santé ;
3. Accès aux soins et services socio-sanitaires ;
4. La santé mentale ;
5. Autonomie
6. Prévention et promotion de la santé

Enfin, la question du genre et l'approche de la promotion de la santé en tant qu'axes transversaux seront dûment pris en compte tout au long du plan et dans chaque thème.


Dans quel délai verrons-nous l’application des premières mesures ? Même si, comme vous le dites dans l’interview publiée en même temps que l’article, certaines mesures mettent du temps à produire leur effet, nous sommes curieux d’avoir le détail de ces mesures.

La publication du plan était prévue pour la fin décembre 2020.

Vu les circonstances, nous avons dû reporter une partie du processus de concertation.

Il est donc prévu que la rédaction du plan aboutisse en avril 2021.

Nous n’attendions cependant pas que le plan soit rédigé pour avancer sur certains sujets et nous attelons à la mise en œuvre de la déclaration de politique générale sur les différents sujets.

Les évènements que nous vivons aujourd’hui ont évidemment une influence importante sur les capacités de l’ensemble des services (du cabinet et administrations) à faire avancer ces projets.