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Question écrite concernant les mesures mises en place afin de faire face à une potentielle deuxième vague de Covid-19.

de
Ibrahim Dönmez
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°163)

 
Date de réception: 09/07/2020 Date de publication: 02/10/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 17/09/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
13/07/2020 Recevable p.m.
 
Question    J’apprends par un article de la RTBF1 que la ministre fédérale de la Santé publique Maggie De Block a mandaté le cabinet d’audit et de conseil Deloitte pour se pencher sur la préparation d’une éventuelle deuxième vague de contamination au COVID-19 en Belgique.

Je m’inquiète car dans son dernier rapport à l’attention du kern et du Conseil de sécurité, le Groupe d’experts, qui prépare la stratégie de sortie de crise du Covid-19 (GEES), s’est montré extrêmement critique à l’égard des autorités politiques.

Tant en matière de tests, que de suivi de contacts, et de management en vue d’une deuxième vague d’infection, ils affirment que les autorités ne sont pas suffisamment préparées et soulignent qu’un nombre important de recommandations du Groupe n’ont pas été suivies.

A la lumière de ces informations inquiétantes, je souhaiterai vous poser les questions suivantes :

- Existe-t-il un audit ou un bilan, même succinct, dressé à l’issue de cette première phase de la crise sanitaire ?

- Y a-t-il un plan, ou des adaptations, dans le cadre des compétences régionales en matière de santé, prêtent à être mises en œuvre dans le cadre d’une deuxième vague ?

- Est-ce que les hôpitaux de la région sont en mesure de garantir une meilleure continuité des soins et consultation que celle qui a été adoptée durant la première phase ? Y a-t-il une coordination sur cette question entre les hôpitaux de la région ?


1 https://www.rtbf.be/info/dossier/epidemie-de-coronavirus/detail_coronavirus-preparation-d-une-2e-vague-on-prend-les-memes-et-on-recommence?id=10520833
 
 
Réponse    1.
Au sein des Services du collège réuni et notamment du service d’inspection d’hygiène, un recueil des « lessons learned » est mis à jour en continu et a donné lieu à des propositions de réorganisation et de renforcement du service, notamment dans la perspective d’une deuxième vague de l’épidémie (voir question suivante).

Par ailleurs, chaque administration de la santé et de l’aide aux personnes a rassemblé des éléments d’évaluation qui ont guidé la préparation de la seconde vague et notamment l’élaboration des plans par secteur (voir question suivante).

Concernant le secteur des maisons de repos et maison de repos et de soins, une évaluation de la gestion de la crise a été effectuée par les 2 administrations de la COCOM et le cabinet du Ministre Maron. Cette évaluation a conduit à l'élaboration de la circulaire "Consignes aux maisons de repos et maisons de repos et de soins agréées et subventionnées par la COCOM concernant la prévention / réaction face à une éventuelle 2ème vague COVID-19". Ce document détaille d’abord le soutien apporté par la COCOM (Services du Collège Réuni et Iriscare) aux institutions afin de les aider dans la gestion d’une éventuelle recrudescence de cas COVID-19 et ensuite donne des consignes concernant la prévention et la gestion d'une nouvelle crise (constitution d’une cellule de gestion de crise au sein de l'établissement, mesures d'hygiène générales, mesures d'isolement et de cohortage en cas (suspicion) d'épidémie, constitution d’un stock de matériel, collaboration avec un hôpital, collaboration avec un laboratoire, établissement d'un programme de formation pour le personnel, contrat de fourniture concernant des oxyconcentrateurs) et aborde la stratégie de testing et de suivi de contacts (T&T) des résidents ainsi que les actions à entreprendre à chaque stade épidémique intra-institutionnel. La circulaire demande aussi aux institutions d'élaborer un plan d'action pour la gestion de crise. Cette circulaire est disponible sur le site d'Iriscare.
L'élaboration du même type de document est en cours pour les autres secteurs de la COCOM.
2.
Un plan global est en cours de préparation et est élaboré en concertation avec toutes les parties concernées : cabinets, administrations, secteurs, communes.

Le dispositif actuel, qui est en vigueur depuis le mois de mai 2020, sera maintenu au moins jusqu'à la fin du mois d'octobre. Les différentes actions à court terme jusqu'à début septembre, nécessaires pour maîtriser au mieux la situation, ont été définies et sont progressivement mises en œuvre.
Toutes les actions et initiatives mises en place pour la COVID-19 doivent s'inscrire dans une perspective à long terme, en particulier le développement de politiques et de services de prévention et de gestion de la santé plus efficaces dans la région bruxelloise, axés sur les risques sanitaires. Elles seront mises en place selon un modèle évolutif, avec une base solide au sein de l'équipe de l'Inspection d’Hygiène des Services du Collège réuni, avec des partenariats actifs et rapidement activables qui peuvent être déployés là et quand cela est nécessaire.
En d'autres termes, la crise actuelle de COVID-19 crée l'opportunité de développer de bons soins de santé préventifs et curatifs à Bruxelles.



Ce faisant, nous travaillons en fonction de quatre phases de risque :
- niv 0 : phase de veille : gestion au cas par cas ;
- niv 1 : phase d'activation : clusters disperses et limités ;
- niv 2 : phase d'intervention : divers clusters importants et concentrés ;
- niv 3 : phase de crise, secteur(s) en danger ;

Où :
- Dans les phases 0 et 1, l'équipe interne se concentre principalement sur la prévention et la sensibilisation ; dans les phases 2 et 3, elle s'occupe principalement de la gestion de crise ;
- Les partenariats externes sont progressivement activés à partir de la phase 1.

À partir de septembre 2020, les actions suivantes seront mises en œuvre :
- renforcer structurellement l'équipe interne afin que ces personnes puissent reprendre le travail des travailleurs temporaires externes et l'ancrer en interne ;
- établir des partenariats pour les OST (Outbreak Support Teams) et les équipes mobiles déployables par le biais d'appels d'offres publics et de dossiers de subvention ;
- fournir les capacités de test structurels et les partenariats nécessaires pour pourvoir l'ensemble de la chaîne d’approvisionnement à cet égard ;
- élaborer un plan régional de lutte contre la pandémie, sur la base des plans par collectivité et par secteur pour la COVID-19.

Concernant le matériel de protection, un stock stratégique de matériel de protection a été constitué au sein d’Iriscare pour les institutions bruxelloises (COCOM et COCOF) à partir du 1er juillet 2020. Ce stock a pour objectif de tenir 3 mois avec rotation et vente des surplus aux MR-MRS et hôpitaux. Par ailleurs, Iriscare pourrait prendre le rôle de centrale d’achat pour les différents secteurs, ce qui présente différents avantages : économie d’échelle, limitation des pertes, …
3.
Le comité Hospital & Transport Surge Capacity, composé des représentants de toutes les entités, de la Défense, des Fédérations hospitalières, du Comité scientifique et des experts se réunit plusieurs fois par semaine afin de suivre la situation du secteur hospitalier et de prendre les mesures nécessaires en termes de régulation. Au sein de ce comité, des consignes d’organisation et des réserves de capacité ont été déterminées. Des instructions ont été données aux hôpitaux concernant un éventuel flux probable de patients.

En ce qui concerne la préparation à une deuxième vague, tous les hôpitaux ont été invités à réserver une capacité de lits à caractère intensif et à caractère non intensif pour accueillir les patients Covid. Cette capacité reflexe supplémentaire et permanente peut être augmentée rapidement en fonction de l’augmentation du nombre d’hospitalisations. La capacité restante agréée est réservée aux patients non Covid.

Ainsi, chaque hôpital bruxellois connait précisément le nombre de lits à mettre à disposition des patients Covid et non Covid dans le cadre d’une seconde vague et peut collaborer par exemple au sein d'un réseau loco-régional pour assurer les capacités requises. Cette collaboration au sein du réseau peut également permettre d’éventuels transferts de patients quand la saturation au sein d’un hôpital est proche ou atteinte ou encore lorsqu’un hôpital est confronté à des patients dont le degré de gravité dépasse son expertise ou qui présentent un profil spécifique. Ces collaborations sont notifiées aux autorités qui en assurent la coordination.



Concernant le soutien des hôpitaux au secteur des maisons de repos, des principes avaient déjà été mis en œuvre dès avril. Ils sont en cours d'adaptation pour apporter certaines précisions suite à l'expérience de la 1ère vague. Par ailleurs, tous les hôpitaux sont invités à fixer un cadre de collaboration avec les MR-MRS ; ces dernières ont d’ailleurs reçu l’instruction de s’assurer de leur côté qu’une convention soit établie avec un hôpital.


Ces différents dispositifs visent à assurer une prise en charge la plus continue et la meilleure possible, aussi bien des patients Covid que non Covid et également à garantir la meilleure continuité des soins possible au sein des hôpitaux en cas de seconde vague.