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Question écrite concernant l'intégration de l'Intelligence Artificielle dans le secteur de la santé.

de
David Weytsman
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°327)

 
Date de réception: 09/11/2020 Date de publication: 11/03/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 25/02/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
01/02/2021 Recevable p.m.
 
Question    Dans votre accord de majorité, il est indiqué qu’en termes d’intelligence artificielle, le Gouvernement entend continuer d’appuyer les secteurs stratégiques bruxellois. Est cité à ce titre notamment l’e-santé.

Contrairement aux outils d’hier, l’intelligence artificielle ne se contente pas de « complémenter» ou de « soutenir » le travail humain dans le secteur de la santé. L’IA a en effet le potentiel de démultiplier une partie de l’expertise humaine, que ce soit, par exemple, dans l’imagerie médicale, la pharmacologie, l’analyse de risques ou encore les diagnostics de l’état de santé.

En Belgique, nous estimons à 600 le nombre de chercheurs travaillant sur l’Intelligence Artificielle. Pour mieux allier leurs forces, ils ont créé le Trail (Trusted AI Labs) début septembre 2020. Il s’agit d’un institut interuniversitaire regroupant des chercheurs sur l’Intelligence Artificielle de l’ULB, l’UCLouvain, l’UMons, l’ULiège, l’Université de Namur et quatre centres de recherche.

Cette demande d’explication vise à faire un de vos projets de soutien au développement et à l’intégration de l’Intelligence Artificielle dans le secteur de la santé.

Tout d’abord, qu’a fait le Gouvernement actuel et que fait-il encore aujourd’hui pour soutenir le développement de l’IA dans le secteur de la santé ? Quelle stratégie poursuivez-vous en la matière, en collaborations avec les communes et les autres niveaux de pouvoir actifs dans le domaine de la recherche, hospitalier et de la santé ?

Partagez-vous la même vision quant à l’intégration de l’intelligence artificielle dans le secteur des soins de santé que le Gouvernement précédent ? En quoi vos visions diffèrent-elles ?

Quelle budget le Collège réuni réserve à la digitalisation de la Santé et à l’intégration de l’IA au secteur ?

Quel bilan tirez-vous de l’important travail de recherche et développement d’Innoviris, notamment au-travers de ses appels à projet baptisés « Team Up » ?

Des collaborations public/privé sont-elles en cours concernant l’IA dans le secteur de la santé ? Il est parfois inutile de réinventer la roue, si le privé dispose déjà d’outils performants.

Comment se passe la collaboration entre la Région et les chercheurs en intelligence artificielle ? Avez-vous déjà pris des premiers contacts avec le Trail, fraîchement ouvert ?

Pour revenir sur un sujet tristement d’actualité : Dans quelle mesure l’intelligence artificielle peut-elle aider dans la lutte contre le Coronavirus ? Aide-t-elle déjà aujourd’hui ? Et qu’en est-il de demain ?

Pour finir, quelle place réservez-vous à l’éthique dans les projets d’IA en lien avec la médecine ? Comment seront traitées les données créées par ces nouveaux outils ?
 
 
Réponse    En matière d’intelligence artificielle, l’accord de majorité prévoit effectivement d’appuyer les secteurs stratégiques dont l’e-santé. Malheureusement comme vous le savez, la COVID19 a singulièrement chamboulé les plans du gouvernement et particulièrement dans le secteur de la santé. Je ne compte pas m’étendre sur ce que le ministre Clerfayt a pu mettre en place dans son secteur de la transition numérique. Je vous laisse le soin de lui poser la question également.

A mon niveau, j’ai approuvé une proposition de l’asbl abrumet qui souhaite réaliser une étude sur le rôle de l’intelligence artificielle dans le développement d’applications bénéficiant à la santé de la population. Il s’agira d’étudier le cadre éthique et légal, la définition des contextes ou l’intelligence artificielle aurait une plus-value et les apports attendus.

Un budget de 53.000 euros sera alloué à cette étude.

Je compte poursuivre les travaux du gouvernement précédant relatif à l’e-santé, en particulier la capacité du réseau santé bruxellois de remplir ses fonctions en toute sécurité et en assurant la meilleure stabilité et simplicité d’utilisation pour les usagers.


Concernant les appels à projet anciennement appelés Team-up :
­ Les projets de recherche réalisés dans le cadre de ce programme (aujourd'hui "joint R&D projects call") ont la particularité d'impliquer, par nature, une collaboration entre des équipes de chercheurs et des entreprises. De ce fait, ils favorisent l'application rapide des résultats de recherche, ce qui nous semble particulièrement pertinent dans le secteur de la santé. Ces projets font tous l'objet d'une analyse portant notamment sur leur caractère innovant, ce qui permet d'éviter de "réinventer la roue" en poussant les recherches au-delà de l'état de l'Art.
­ Les projets portant spécifiquement sur des thématiques de santé sont néanmoins trop récents que pour permettre d'en établir un bilan aujourd'hui. En 2020, suite à l'appel à projets portant sur la thématique de la médecine prédictive, ce sont 4 projets collaboratifs qui ont été financés par Innoviris pour un budget de près de 4,5 millions d'euros.


En ce qui concerne TRAIL: Innoviris n'entretient pas actuellement de synergies concrètes avec TRAIL, qui est un partenariat inter-universitaire, mais entretient naturellement des contacts étroits avec DG06 Recherche, son homologue wallon.

Toutefois, un lien direct existe entre l’initiative TRAIL et Bruxelles, par la présence de l’ULB et de Sirris dans les partenaires.

Dans le cadre de la lutte contre la crise du coronavirus, ce sont effectivement des avancées qui pourraient être intéressantes par exemple pour aider dans l’identification des risques de survenue de foyers. Malheureusement, nous n’avons à ce stade pas de bases de données suffisamment fiables et nous avons peu de temps pour développer ces projets.

Le sujet de l’éthique dans les développements de l’intelligence artificielle est abordé dans le cadre du plan d’action (stratégique et opérationnel) fédéral, dans lequel sont associés les régions.