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Question écrite concernant les types de vaccin Covid19 et leurs mises en oeuvre.

de
Sevket Temiz
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°335)

 
Date de réception: 08/01/2021 Date de publication: 02/04/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 02/04/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
16/02/2021 Recevable p.m.
 
Question    Notre région a débuté la vaccination contre le coronavirus qui est la cause de la maladie infectieuse respiratoire appelé la Covid19. Dans la presse récemment, il a été annoncé que le calendrier de la vaccination est divisé en deux phases1 : la première vise les populations des maisons de repos et de soins ainsi que le personnel affecté qui seront vaccinés de janvier à février 2021, ensuite les personnels des hôpitaux ainsi que les professionnels de santé (médecin, kiné, pharmacien, infirmière à domicile, etc..) dans le courant de mars et en avril-mai les personne âgées de plus de 65 ans et les personnes présentant des maladies chroniques ; la phase 2 qui concerne le reste de la population débuterait vers juillet 2021 si tout va bien…

L’injection globale du vaccin se déroule à un intervalle de 3 semaines entre la première et la deuxième injection afin qu’il soit efficace, en tout cas concernant le vaccin produit par l’entreprise Pfizer/Biontech…

Aussi, je voudrais vous poser les questions suivantes :

· A ce jour combien de types de vaccin (Pfizer/Biontech, Moderna, AztraZeneca, autres ?) ont été retenus pour injection en région bruxelloise pour la première et deuxième phase de vaccination ? Existe-t-il d’autres demandes de licence d’entreprises à part celles citées plus haut ? Si oui, pouvez-vous en dire plus ?
· Quel budget est prévu pour cette opération de vaccination phase 1 et 2 ?
· Y a-t-il un risque d’être contaminé par le coronavirus après la première injection de vaccin en attendant la deuxième injection ?
· Pouvez-vous me dire sur quelle base ou conditions l’inoculation du vaccin devient obligatoire pour les personnes ?
· Plusieurs sites de vaccination sont évoqués dans la presse (Heysel, centre de Bruxelles, sites périphériques, etc..), qu’est-il prévu pour les personnes à mobilité réduite de tout âge ? Y aura-t-il des « maraudes » à cet effet ?
· Au vu de la diversité de nationalité à Bruxelles, existe-t-il un travail de communication dans différentes langues afin de mener à bien la campagne de vaccination sous tous ses aspects (risque, temps attente, priorité, etc...) ? Si oui, pouvez-vous en dire plus ?
 
 
Réponse    1)
Actuellement les trois vaccins précités (AstraZeneca, Pfizer et Moderna) sont utilisés en région bruxelloise. Cette utilisation dépend du calendrier des livraisons et des caractéristiques spécifiques de chacun d'eux tant logistiques que scientifiques.
Concernant les vaccins encore à venir, une demande d'autorisation de mise sur le marché a été introduite pour le vaccin de Janssen Pharmaceutica (vaccin à vecteur viral, sans dose de rappel) la semaine passée à l'EMA. Il figure également dans notre portefeuille vaccinal. Les premières livraisons sont prévues au 2
ème trimestre. Le vaccin de Curevac (vaccin à ARN) y figure également mais nous n'avons pas encore d'information précise quant à une date de disponibilité.

2)
Selon les estimations actuelles, les coûts opérationnels que la COCOM devra avancer sont estimés à 55 millions d’euros. En extrapolant les coûts estimés pour Bruxelles aux autres entités et en incluant les coûts déjà déclarés par le Fédéral pour l’achat des vaccins, le coût global à l’échelle de la Belgique devrait s’élever à 860 millions. Selon l’accord de la CIM, la part de la région bruxelloise (2,4%) serait de 21 millions et nous devrions être remboursés à hauteur de 34 millions.

3)
Actuellement, nous savons que le vaccin diminue le portage et la transmission du virus, mais nous ne savons pas encore dans quelle mesure précisément. Ce risque de contamination existe donc bien après la vaccination. Comme pour la protection contre la maladie, la diminution du portage est probablement plus importante après la deuxième dose qu'après la première. Ce risque nous amène à maintenir la même stratégie en termes de testing, de tracing, d'isolement et de quarantaine.
Néanmoins, après la première dose, chacun des vaccins diminuent significativement le risque de développer des formes sévères de la maladie et in fine, du risque d’hospitalisation.

4)
Il n'y a pas de base prévue pour une administration obligatoire d'un point de vue légal ni aucune décision politique prise actuellement. Nous pouvons cependant nous référer à l'avis du comité consultatif de bioéthique sur la campagne de vaccination(1) qui précise qu'il serait éthique d'envisager une obligation vaccinale dans le cas où l'objectif visé par la vaccination en termes de santé publique et de protection de la population ne serait pas atteint. Cette partie de l'avis n'est pas encore à l'agenda pour une traduction en disposition politique ou légale.

5)
Tous les sites de vaccination sont accessibles par transport public, et tous les accès aux centres sont prévus pour les PMR.
Pour les personnes à mobilité réduite, des initiatives sont prises au niveau des communes pour amener les personnes au centre de vaccination. Toutes les 2 semaines, les Services de Collège réuni organisent une réunion avec les différentes communes bruxelloises afin de suivre la situation et de partager les meilleures pratiques.
Des solutions opérationnelles ont également été discutées et officialisées telles que la collaboration avec la STIB pour la gratuité de ses transports en commun et ses services taxibus pour les personnes inscrites. Les mutuelles proposent également une possibilité d'accompagnement et de transport de certaines catégories de population vers les centres de vaccination pour leurs membres.

6)
En effet, la région bruxelloise est riche de nombreuses nationalités. Beaucoup des citoyens d'origine étrangère présents à Bruxelles parlent le français ou le néerlandais usuel mais n'en ont pas toujours une maîtrise parfaite (orale et écrite).  C'est pourquoi dans le cadre de la campagne de sensibilisation à la vaccination, des communications en plusieurs langues sont programmées.
Parmi celles-ci:
- Des spots radios en turc et arabe sur les radios communautaires turque (Gold FM) et arabophone (Arabel) ;
- Un flyer didactique accompagnant la lettre de convocation à la vaccination traduit dans les langues les plus souvent parlées en région bruxelloise (anglais, arabe, turc, roumain, espagnol, italien, polonais, allemand…) ;
- Le site web coronavirus.brussels dispose de matériel de sensibilisation aux gestes barrières, au testing & tracing, et à la vaccination, disponible dans ces différentes langues. Le site web bruxellois référence par ailleurs la documentation multilingue du centre de crise national où les outils de sensibilisation sont disponibles en 40 langues ;
- Des campagnes de communication sur les médias anglophones destinés aux expats (Brussels Times, The Bulletin) ;
- Enfin, pour certaines populations de nationalités étrangères ne s'informant pas sur les médias traditionnels (TV, réseaux sociaux, journaux), des actions de sensibilisation de terrain sont en cours avec le soutien des associations. Un groupe de travail alliant la Cocof, la Vlaamse Gemeenschapscommissie et la Cocom travaille spécifiquement à la sensibilisation notamment des groupes-cibles issus de diverses cultures présentes à Bruxelles.

(1) Comité consultatif de bioéthique de Belgique, Avis n° 75 du 11 décembre 2020 relatif aux repères éthiques en vue du déploiement de la vaccination anti-COVID-19 au bénéfice de la population belge.