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Question écrite concernant la prise en charge précoce des enfants et adolescents ayant des troubles mentaux.

de
David Weytsman
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°376)

 
Date de réception: 05/03/2021 Date de publication: 12/05/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 11/05/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
01/04/2021 Recevable p.m.
 
Question    Le Plan Santé bruxellois brosse un portrait de la santé mentale des enfants et adolescents. Les chiffres sont interpellant : 14% des enfants entre 11 et 18 ans scolarisés en Belgique ont une faible satisfaction par rapport à leur vie. De plus, selon l’OMS chez les 15-19 ans, le suicide est la 2ème cause de décès pour les filles et la 3ème cause de décès pour les garçons. Le Plan prévoyait ainsi, pour 2019-2020, de :

· Poursuivre le soutien au Réseau Bru-Stars. Quel soutien fut accordé pour 2019, 2020 et 2021 ? S’agit-il uniquement de soutien financier ou implique-t-il d’autres formes ?
· Lancer un projet-pilote de détection précoce. Le projet fut-il lancé ? Quelles premières conclusions peut-on déjà tirer ?
· Organiser et financer 1 à 2 unités d’hospitalisation en santé mentale pour les mères et leurs enfants. De quelles unités d’hospitalisation parle-t-on ? Combien cela a-t-il coûté en 2019, 2020 et 2021 ?
· Dans quelle mesure ce travail sera-t-il continué dans les Etats-Généraux de la Santé et du Social ?

· Le Collège réuni de la COCOM lutte-t-il d’autres façons pour améliorer la santé mentale des enfants et adolescents ?
· De manière plus générale, pourriez-vous me faire l’état des lieux de la prise en charge en santé mentale infantile aujourd’hui, par rapport à hier ? Où en est-on et sur quels chiffres vous basez-vous ?

 
 
Réponse    Concernant Bru-Stars et le cadre de la politique de santé mentale chez les jeunes et adolescents, la Cocom accorde depuis 2019, un subventionnement annuel de 140.000 euros au réseau Bru-Stars, qui pour rappel dépend du fédéral, via la Plateforme de Concertation pour la Santé Mentale, comme intervention dans la mise en œuvre du programme de détection et intervention précoce ainsi que du programme de crise, notamment la mise en place du point de contact de crise.

Dans ce cadre, le programme "Connect" (détection et intervention précoce) du réseau Bru-Stars a été bel et bien lancé et depuis 2019, la COCOM soutient le développement de ce dernier.
Dans le cadre du budget alloué par la Cocom, Bru-Stars a choisi de privilégier la tranche d’âge 0-3 ans car il s’agit d’une période critique dans le développement de l’enfant. Dans le cadre de ce programme, Bru-Stars s'est concentré sur les 3 communes suivantes : Molenbeek, Saint-Josse et Koekelberg, qui ont selon une étude de Kind en Gezin, le plus d’enfants qui vivent en situation de pauvreté (à l’exception de la Ville de Bruxelles mais qui est très grande et dispose déjà de davantage de services).

Les unités d’hospitalisation dépendent du fédéral, par ailleurs, en ce qui concerne les IHP, une unité Mère-Bébé de 5 places est actuellement en cours d'ouverture au sein de l'IHP Epsylon. Les travaux de rénovation du bâtiment devraient se terminer pour septembre 2021 et l'accueil des patients est prévu pour octobre 2021. Le financement de cette unité se fera dans le cadre du prix de journée accordé aux IHP. Par ailleurs, un subside d'un montant de 250.000 euros a été engagé par le Collège réuni pour permettre la rénovation du bâtiment devant accueillir cette unité. Bien entendu, la parentalité et l’enfance en santé mentale reste une priorité transversale de nos politiques en matière de santé mentale.


Comme repris plus haut, la Cocom apporte un soutien financier dans le développement du programme de crise (Crisis-Bxl) du réseau Bru-Stars. Par le biais de ce programme, chaque prestataire de soins ou de service (médecin généraliste, police, enseignant, éducateur de rue, etc.) qui entre en contact avec un enfant ou un jeune en situation de crise peut s’y adresser pour des informations, des avis et du soutien. Crisis-Bxl renvoie l’appelant vers l’organisation appropriée, fait des interventions de crise pour apaiser une situation, peut proposer des accompagnements à domicile via des partenariats privilégiés et peut proposer des accueils de crise via des services partenaires afin de soutenir les professionnels confrontés à des situations de crise pour lesquels ils ne trouvent pas de réponse.

En outre, dans le cadre de leur mission et conformément à l’ordonnance du 17 juillet 1997 relative à l'agrément et aux subventions des services de santé mentale, plusieurs services de santé mentale bicommunautaires procèdent à des interventions spécifiques de prévention envers des groupes ciblés, notamment dans des lieux d'accueil de la petite enfance. Il est à noter que certains services de santé mentale agréés par la Cocom disposent d'une équipe pluridisciplinaire spécialisée dans la prise en charge des enfants et des adolescents, et assurent les fonctions pédopsychiatrique, psychologique et sociale.


Malheureusement, l'administration ne dispose pas d’une analyse de chiffres sur ce type de prise en charge. Les services récoltent une série de données : nombre de prise en charge, type de prise en charge et en résidentiel recueillent le Résumé Psychiatrique Minimum mais ces données doivent encore faire l’objet d’une analyse sérieuse que l’administration n’est pas en mesure de réaliser en cette période.