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Question écrite concernant l'augmentation des cas de cancer de la peau.

de
Ibrahim Dönmez
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°426)

 
Date de réception: 12/05/2021 Date de publication: 19/07/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 08/07/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
26/05/2021 Recevable p.m.
 
Question    Aujourd’hui, environ 40% des cancers détectés sont un type de cancer de la peau. L’une des causes principales est l’exposition excessive aux rayons ultraviolets (UV). Ces rayons UV viennent principalement du soleil, ou alors des lampes UV des bancs solaires. Mais ce cancer a également une cause héréditaire. C’est-à-dire que malgré une faible exposition, certaines personnes présentent ces mélanomes suite à des antécédents familiaux.

Les dermatologues prévoient des dépistages pour les personnes de peau très claire, ou encore celles ayant beaucoup de grains de beauté.

À la lumière de ces éléments interpellant, je souhaiterais vous poser les questions suivantes :

· Est-ce que cette proportion de 40% des cancers de la peau parmi l’ensemble des cancers se confirme à Bruxelles ?
· Quels sont les dispositifs mis en place en termes de prévention face aux problèmes de cancer de la peau ?

Article : L’avenir, « Les cancers de la peau en plein boom », Anne Sandront
 
 
Réponse   

Q1

La Fondation contre le Cancer a publié en avril 2021 en collaboration avec la Fondation Registre du Cancer le rapport "Le cancer de la peau en Belgique"1. Ce rapport se base sur les données épidémiologiques de la Fondation Registre du Cancer (FRC)2, qui depuis 2004 (et en Flandre depuis 1999), recueille des informations concernant le cancer de la peau à l’échelle nationale.

Les éléments de réponse ci-dessous sont basés sur ce rapport et sur les données disponibles sur le site de la Fondation Registre du Cancer (FRC) .

Différents types de cancers de la peau existent, avec des fréquences et des risques associés qui diffèrent. Selon le rapport, on distingue :

1) les carcinomes basocellulaires (CBC),

2) les carcinomes spinocellulaires (CSC),

3) les mélanomes,

4) les "autres cancers de la peau non mélanomes".

Types de cancers de la peau selon le sexe. Belgique, chiffres de 2018. Source des données: rapport "Le cancer de la peau en Belgique".

Selon ce rapport, il ressort des recherches les plus récentes que le carcinome basocellulaire (CBC), le carcinome spinocellulaire (CSC) et le mélanome représentent 40 % de tous les cancers développés en Belgique. D'après les chiffres du rapport et les chiffres de la FRC et les calculs que nous avons effectués, cette proportion de 40% correspond au nombre de CBC, de CSC et de mélanomes diagnostiqués en 2018 rapporté à l'ensemble des cancers diagnostiqués cette même année 2018, cet ensemble incluant tous les cancers invasifs et tous les cancers de la peau y inclus les cancers de la peau non mélanomes, et y inclus les carcinomes basocellulaires (voir tableau ci-dessous).

[1]https://www.cancer.be/sites/default/files/fcc_cancer_de_la_peau_2021.pdf

2 Fondation Registre du Cancer. Les chiffres du cancer. https://kankerregister.org/Les_chiffres_du_cancer

% de cancers de la peau diagnostiqués en 2018 par rapport au nombre total de cancers diagnostiqués en 2018. Source des données: rapport "Le cancer de la peau en Belgique" et chiffres de la FRC

Le nombre de carcinomes basocellulaires (CBC) diagnostiqués à Bruxelles en 2018 n'est pas présenté dans le rapport "Le cancer de la peau en Belgique" et n'est pas disponible en ligne sur le site de la FRC. En effet, comme mentionné dans la brochure " Les cancers de la peau: non-mélanomes"3, les CBC ne sont pas recensés dans le Registre du Cancer qui reprend uniquement les tumeurs invasives, c’est-à-dire les tumeurs qui envahissent les tissus environnant la tumeur proprement dite. Les données qui sont disponibles sur le site de la FRC concernent le nombre de mélanomes malins de la peau (C43) et le nombre d'autres tumeurs malignes de la peau (C44). Par ailleurs, les chiffres relatifs au nombre total de cancers diagnostiqués par année et disponibles sur le site de FRC concernent les tumeurs invasives et n'incluent pas (cf. raison ci-dessus) les CBC. Il n'est donc pas possible de faire pour Bruxelles le même calcul que celui fait ci-dessus pour la Belgique. Nous pouvons par contre calculer ce que représentent les mélanomes malins de la peau et les autres tumeurs malignes de la peau par rapport à l'ensemble des cancers diagnostiqués (tumeurs invasives) pour Bruxelles en 2018 et en 2004 - nous présentons également ces chiffres pour la Belgique (voir tableau ci-dessous).

% de mélanomes malins de la peau et d'autres tumeurs malignes de la peau par rapport à l'ensemble des cancers diagnostiqués (tumeurs invasives) - Bruxelles et Belgique, 2004 et 2018. Source des données: FRC.+

Il faut noter que les chiffres relatifs aux nombres de mélanomes malins, d'autres tumeurs malignes de la peau, et de cancers diagnostiqués repris dans le tableau ci-dessus sont des chiffres bruts et non des chiffres standardisés. Ces chiffres bruts ne peuvent pas être utilisés pour faire des comparaison (dans le temps ou entre régions), étant donné qu'ils ne tiennent pas compte des différences pouvant exister en terme de structure démographique notamment4.

[1] Fondation contre le Cancer. Les cancers de la peau: non-mélanomes. https://www.cancer.be/sites/default/files/publication/7-fr_stk_cancers_de_la_peau-non_melanomes_-_11-01-2019.pdf

[1] Fondation Registre du Cancer. Les chiffres du cancer: chiffres. https://kankerregister.org/Statistiques_chiffres

Q2

La COCOM n’a à ce stade pas de projet de dépistage relatif au cancer de la peau. Les actions existantes sont essentiellement portées par l’autorité fédérale et les médecins dermatologues eux-mêmes. Il y a notamment eu des réglementations prises pour réduire l’accès au banc solaire et avertir sur ses danger, pour faire la promotion de l’usage de protection solaire et réduire l’exposition au soleil, pour consulter un dermatologue régulièrement lorsque l’on a une peau à risque etc.