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Question écrite concernant le nombre d’admissions en psychiatrie en Région de Bruxelles-Capitale

de
Bianca Debaets
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°454)

 
Date de réception: 11/06/2021 Date de publication: 21/09/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 10/09/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
07/07/2021 Recevable p.m.
 
Question    Il y a quelque temps, j’ai déjà eu l’occasion de vous interroger à plusieurs reprises sur le nombre de procédures Nixon enclenchées et d’admissions forcées en psychiatrie en Région de Bruxelles-Capitale (cf. QE n° 26 et n° 53, ainsi que la précédente question en commission santé et aide aux personnes du jeudi 14 novembre 2019).

Entre-temps, les chiffres publiés par Zorgnet-Icuro et la presse flamande ont révélé que 4.735 Flamands au total ont été admis de force en psychiatrie en 2020. En moyenne, ce chiffre augmente de 4,6% par an. Globalement, ces admissions forcées représentent 12,5% du nombre total d’admissions en psychiatrie. La crise du coronavirus est citée parmi les causes possibles, mais aussi le fait qu’il y ait, surtout chez les adolescents et les jeunes adultes, davantage d’assuétudes à l’alcool et aux drogues, de problèmes d’agressivité et de troubles alimentaires semble également jouer un rôle.

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Disposez-vous de chiffres indiquant combien d’admissions en psychiatrie ont été enregistrées en Région de Bruxelles-Capitale en 2020 ? Pouvez-vous ventiler ces chiffres entre admissions volontaires et forcées, et selon le sexe et la tranche d’âge du patient concerné ? Quelle évolution notez-vous dans ces chiffres ?
- Avez-vous déjà décidé d’examiner quels sont les principaux problèmes à la base de ces admissions en psychiatrie et de quelle façon la Cocom peut apporter un soutien à cet égard ? Dans l’affirmative, pouvez-vous en dire plus ?
- Disposez-vous d’indicateurs permettant de comparer le nombre d’admissions en psychiatrie (et les causes sous-jacentes) avec les chiffres des autres Régions et du niveau national ? Dans l’affirmative, pouvez-vous préciser ?
 
 
Réponse    Q1

Ci-dessous les chiffres d'admission en psychiatrie et de mises en observation (MEO) 2019 et 2020 (disponibles a ce jour) collectés auprès des hôpitaux bruxellois. En ce qui concerne l'année 2020, il s'agit des chiffres de mars à octobre 2020, soit 8 mois/12:

ADULTES

MEO

% MEO/

total admission

TOTAL ADMISSIONS

Total année 2019

1007

33,6%

3001

Partiel 2020

(8/12 mois)

912

33,4%

2727

JEUNES/ADOLESCENTS

MEO

% MEO/

total admission

TOTAL ADMISSIONS

Total année 2019

79

17,2%

460

Partiel 2020

(8/12 mois)

64

13,0%

491



On s’attend donc à observer une hausse des mises en observation sur 2020.

Nous ne disposons malheureusement pas d’information globale pour comparer le nombre total d’admissions volontaires et sous contraintes, ni selon le sexe et la tranche d'âge pour Bruxelles.

Le Groupe de Travail et d’Intervision de la PFCSM œuvre actuellement à l’élaboration d’un outil de monitoring pour pallier ce manque.

Par ailleurs, il convient de noter que ces données brutes sont à affiner et doivent tenir compte des facteurs suivants:
· Faible taux d'admissions en mars et avril 2020 (suite au confinement) mais pic d’admissions entre mai et août 2020 et « rentabilisation » en septembre-octobre.
· Durant la crise COVID, et principalement la première vague, les admissions volontaires en psychiatrie ont été réduites à la suite de l'activation des plans d'urgence hospitaliers. Encore aujourd'hui mais dans une moindre mesure, la nécessité de réaliser des test PCR pré-hospitalisation a un impact sur le nombre mensuel d'admissions.
· On observe également une symptomatologie plus sévère. Les violences et passages à l'acte sont en augmentation.
· Diminution du nombre de lits disponibles (isolements somatiques et mise en place d'une unité Covid).
· La fermeture ou le ralentissement des admissions des lieux de postcure a donné lieu à un prolongement des durées de séjour de certains patients. Il a alors fallu réaliser un turn-over plus important sur l'autre partie de l’unité de soins.
· Les jeunes MEO correspondent aux admissions en lits K, quel que soit l’âge du jeune.


Q2

Aucune étude visant à connaitre les causes précises des admissions en psychiatrie n'est actuellement en cours.

La région ne dispose pas non plus d'un relevé des raisons ni d'informations supplémentaires sur les raisons des MEO. Nous l’avons demandé à plusieurs reprises au cabinet fédéral de la santé mais ils nous disent ne pas être possession de ces chiffres.

Comme mentionné ci-dessus, il s'agit d'un point d'attention par rapport auquel une réflexion est en cours à Bruxelles afin de développer un outil de monitoring qui puisse pallier ce manque d'informations tant chiffrées que qualitatives.


Q3

Dans ces conditions, l’absence d'indicateurs permettant de comparer le nombre d'admissions en psychiatrie (et les causes sous-jacentes) avec les chiffres des autres régions et du niveau national est impossible ou peu constructive. Néanmoins, nous disposons des données pour les années 2014-2015 et 2019, qui doivent être interprétées avec prudence pour les raisons que nous venons d’évoquer :

MEO Bruxelles : 2015 : 880, 2019 : 1105 Augmentation de 25 % en 2019 par rapport à 2015.

MEO Flandres : 2014 : 3611, 2019 : 4663
Augmentation de 30 % en 2019 par rapport à 2014.

MEO Wallonie : 2014 : 1600, 2019 : 1800
Augmentation de 15 % en 2019 par rapport à 2014.