Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant le nombre de cas d'hépatite C en Région de Bruxelles-Capitale et la politique de coordination du CGC en la matière.

de
Bianca Debaets
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°475)

 
Date de réception: 18/08/2021 Date de publication: 22/10/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 22/10/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
02/09/2021 Recevable p.m.
 
Question    En 2016, notre pays s'est engagé à éradiquer l'hépatite C d'ici à 2030, mais selon des chiffres récents, nous ne sommes malheureusement pas en voie d’atteindre effectivement cet objectif. En Belgique, quelque 18.000 personnes auraient déclaré une hépatite C, mais toutes n'en ont pas conscience, loin s’en faut. Le virus circulerait principalement parmi les groupes de population vulnérables tels que les migrants, les sans-papiers, les sans-abri et les personnes qui s'injectent des drogues. Une hépatite C non traitée peut devenir chronique et entraîner une maladie du foie et une insuffisance hépatique.

Je voudrais donc vous poser les questions suivantes :
  •     Avez-vous connaissance de l'ampleur de la problématique de l'hépatite C en Région de Bruxelles-Capitale ? Dans l’affirmative, pouvez-vous ventiler celle-ci en fonction du sexe, de la tranche d'âge et du lieu de résidence du patient en question ? Disposez-vous d'indicateurs susceptibles de confirmer que la situation socio-économique du patient en question (ou, plus généralement, son appartenance à un groupe cible précaire) joue un rôle déterminant dans les infections en Région de Bruxelles-Capitale ? Pouvez-vous expliquer comment l'ampleur de cette problématique a évolué ces dernières années ? Disposez-vous d’indicateurs permettant de comparer tous ces éléments avec les moyennes au niveau national et dans les autres Régions ?
     
  •     En particulier, disposez-vous de chiffres concernant le nombre de décès causés chaque année en Région bruxelloise par une infection à l'hépatite C ? Quelle évolution peut-on déceler dans ces chiffres ?
     
  •     Quel budget la Cocom alloue-t-elle à la coordination et au traitement de la problématique de l'hépatite C ? Pouvez-vous ventiler par poste budgétaire ? Quelles initiatives la Cocom a-t-elle lancées à cet égard ? L’a-t-elle fait par le biais d'appels à projets ? Dans l’affirmative, pouvez-vous donner un aperçu des projets sélectionnés ? Comment les initiatives concernées de la Cocof et de la VGC ont-elles été soutenues en la matière ?
     
  •     Comment la Cocom coopère-t-elle avec le niveau fédéral ou certains acteurs (para)médicaux, tels que les médecins généralistes, le personnel infirmier, les pharmaciens, etc. ?
     
  •     Comment la Cocom contribue-t-elle à la recherche scientifique sur l'hépatite C, en particulier en matière de traitement et de lutte dans la Région de Bruxelles-Capitale ? Quels actions et moyens sont-ils prévus à cette fin ?



 
 
 
Réponse    Les données disponibles au sujet de l'hépatite C sont les suivantes :

Les chiffres les plus récents
sur le nombre de cas sont disponibles sur le site web d’Epistat, géré par Sciensano. Les chiffres y sont disponibles par province, et puis par âge, par sexe et au fil du temps. https://epistat.wiv-isp.be/.


À Bruxelles, 2 387 cas d'hépatite C ont été enregistrés entre 2013 et 2020. En moyenne, cela correspond à 2 387/7 = 341 cas par an. La répartition d’âge est la suivante. Le nombre d'infections suit une distribution normale, avec un pic entre l’âge de 50 et 60 ans.

Une infection par hépatite C est signalée chez un peu plus d'hommes que de femmes. Plus précisément, 1 064 cas chez les femmes et 1 315 cas chez les hommes pour la période 2013-2020.

Les différences entre les provinces (et les régions) sont les suivantes. Les chiffres sont exprimés par 100 000 habitants, ce qui permet de faire une comparaison. Pour voir et calculer les chiffres par région, on aurait besoin de chiffres bruts, mais on n'en dispose pas.

Les calculs les plus récents de la mortalité due à l'hépatite C à Bruxelles se trouvent dans le dossier "Infections", établi par l'Observatoire :
https://www.ccc-ggc.brussels/sites/default/files/documents/graphics/tableaux-de-bord-de-la-sante-/2017-tbs-infections-bruxelles-rev1.pdf Les calculs portent sur la période jusqu’à 2014. Nous ne disposons de données que pour Bruxelles et non pour les autres régions.
Au cours de la période 1999-2013, 93 décès dont la cause sous-jacente est une hépatite virale ont été enregistrés, ce qui correspond à moins de 20 décès par an. Ces décès étaient ainsi un peu moins nombreux que lors des périodes précédentes (tableau 3). Le taux de mortalité brut de l’hépatite virale s’élevait durant cette période à 1,5 par
100 000 personnes-années pour les hommes bruxellois et à 1,8 pour les femmes. On relève peu de différences entre les deux sexes pour les décès dus à une hépatite.

Il s’agit pour la plupart de décès dus à une hépatite B ou C, avec une prédominance de cette dernière. La fréquence en tant que cause de mortalité a diminué pour les deux types au cours de la période examinée.
La répartition de l’âge des décès dus à l’hépatite B et C est présentée ci-dessous (figure 16). Bien que les contaminations par l’hépatite B ou C surviennent à tout âge (voir plus loin), elles ne provoquent le décès que dans les catégories plus âgées, à l’instar de la plupart des infections et autres causes de décès médicales.

Les groupes à risque pour l'hépatite C sont des personnes en situation de précarité, des migrants des pays endémiques, des prisonniers et des usagers de drogues (OMS, 2015).
Source : https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/246177/WHO-HIV-2016.06-eng.pdf.
Cependant, aucun calcul en fonction des facteurs de risque n'a été effectué dans les chiffres ci-dessus.

Actions réalisées

Aucun budget spécifique n'est consacré à la lutte contre l'hépatite C par la Cocom.
Etant donné le risque de transmission important par usage de drogues (injection, partage du matériel d'injection et inhalation), des actions de réduction des risques sont mises en œuvre parmi ce public. Elles relèvent essentiellement de la Région (asbl Transit) et de la Cocof.

L’ouverture d’une salle de consommation à moindre risque contribuera également à la prévention de l’hépatite C, notamment.

Au niveau de la CIM santé publique, un IKW consacré à la prévention reprend actuellement ses activités, suspendues au cours des premières phases de la crise Covid. L'un des thèmes qui y sera abordé est celui de l'hépatite C, dans le cadre d'un groupe de travail coordonné par Sciensano. Le calendrier des travaux de ce groupe est encore à définir, d'autres priorités étant également à l'agenda.