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Question écrite concernant le taux de vaccination des personnes sans papiers et sans abris

de
Sevket Temiz
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°486)

 
Date de réception: 07/09/2021 Date de publication: 13/12/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 22/10/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
14/09/2021 Recevable p.m.
 
Question   

En mai dernier, la Cocom en collaboration avec la Croix-Rouge, le Samusocial et Médecins du Monde avait débuté la vaccination contre le Covid19 des personnes dites « sans-papiers » et les personnes « sans abris » via l’équipe mobile Mobivax. Une très belle initiative que je salue car elle permet d’aller directement à la rencontre de publics défavorisés, mal informés ou ayant peur des conséquences de leurs situations administratives dans le pays.

Un objectif de 5.000 personnes vaccinées avait été annoncé par l’équipe de Mobivax dans une période de 4 mois avec le vaccin à une seule dose « Johnson&Johnson ».

Aussi, je voudrais vous poser les questions suivantes :

  • Avez-vous déjà un bilan de cette première phase de vaccination qui avait un objectif de 5.000 personnes vaccinées ? Combien de personnes ont été vaccinées à la date d’aujourd’hui en région bruxelloise ?

  • Est-ce que la Cocom a reçu récemment les vaccins « Johnson&Johnson » qui étaient en pénurie à la suite des retards d’approvisionnement ? Si oui, quelle en est la quantité réservée aux publics cités plus haut en région bruxelloise ?

  • Quel est le pourcentage des personnes qui ont eu contact avec l’équipe Mobivax et qui malgré tout refusent de se faire vacciner en région bruxelloise?

  • Quelles autres mesures sont à l’étude au niveau de la Cocom afin de répondre à une meilleure couverture vaccinale au sein de ces populations (sans papiers, sans abris) étant donné qu’on estime le nombre entre 50.000 et 150.000 personnes ?

 

 

 

 
 
Réponse    Q1
L'équipe Mobivax (consortium entre MSF, MDM, Samu Social & Croix Rouge) a vacciné environ 1.500 personnes en situation de précarité. Mobivax se fournissait en vaccins auprès du stock central de la région bruxelloise (HUB Botanique). Les besoins sont calculés par jour d'action. Il n'y avait donc pas de surplus à redistribuer.



Les équipes ont déjà visité 93 structures : structures agréées, non agréées, et squats/occupations. 4 Structures/associations (Alias, Espace-P, Transit, Dune) ont été reprises directement par les SCR dans le cadre des vaccinations 'popup' pour un public spécifique (travailleurs de sexe et toxicomanie). À l'exception de 7 structures initialement prévues dans la liste qui n'ont pas été visitées (pour refus et/ou pour des contraintes liées à la sécurité des équipes) toute structure initialement prévue a été visitée.
Le dialogue avec les communes, associations, et OST reste d’actualité pour identifier des nouveaux besoins dès qu'ils apparaissent (e.g. nouveau squat ou occupation).
De plus, tous les centres de vaccination et initiatives mobiles locales (vacci-bus, antennes communales, antenne du CHU St-Pierre dans la Rue des Faisans, …) offrent aussi la possibilité de vacciner des personnes en situation de précarité, sans rendez-vous et avec/sans numéro NISS/BIS. Plusieurs centaines de personnes en situation de précarité sont vaccinées par ces biais chaque semaine, ce qui dépasse largement la capacité de 5.000 doses prévues.

Q2
La campagne de vaccination ciblant les personnes sans-papier et sans-abri n'a pas été perturbée par les problèmes et contraintes d'approvisionnement des premiers mois de mise sur le marché du vaccin Janssen®. La limitation en tranche d'âge a perturbé un peu le démarrage, mais moyennant un consentement, les personnes peuvent tout de même recevoir le vaccin unidose de J&J. Ce vaccin est alors toujours conseillé pour des personnes jeunes, a fortiori lorsqu'il s'agit d'un public peu susceptible de se présenter pour une deuxième dose.

Q3
Il est très difficile de calculer et déterminer le pourcentage et/ou le taux de vaccination des personnes sans-abri. Malgré une sensibilisation adaptée, et le support de médiateurs culturels et promoteurs de santé publique et communautaire, le taux d'acceptation est de 40-50%. Selon les acteurs de terrain, ce taux est acceptable, et structurel pour la population cible.

Q4
Le consortium Mobivax a principalement administré le vaccin Janssen® (Johnson & Johnson) car il est très difficile d'organiser l'administration d'une deuxième dose avec ce type de public étant donné la situation précaire et incertaine des personnes. Toutefois, après information, si la personne souhaite recevoir un autre vaccin, une alternative est trouvée à la situation individuelle de la personne.
Le CHU St-Pierre a mis en place une antenne pour recevoir les personnes en situation précaire, avec le soutien des SCR et des équipes Mobivax. Les associations peuvent y référer les personnes en situation précaire le lundi (sans rendez-vous) ou le mardi- vendredi (avec rendez-vous). Au sein de l'antenne, on met à disposition les vaccins J&J et Pfizer.
Les centres de vaccination et les initiatives mobiles (vacci-bus, antennes, ...) peuvent aussi recevoir (sans rendez-vous) des personnes en situation de précarité et sans papiers.
Avec la présence sur le terrain (MobiVax) et l'abondance de possibilités de se faire vacciner dans les dispositifs de proximité (centres de vaccination et initiatives mobiles), les SCR n'ont pas -encore- reçu de demandes additionnelles pour des antennes additionnelles pour le public précaire.
Avec la diversification des offres de vaccination de proximité (centres de vaccination et initiatives mobiles), les SCR souhaitent, en complément de l'antenne du CHU Saint-Pierre, développer encore davantage la collaboration avec d’autres centres et structures situés dans des quartiers stratégiques. Il est également important d'assurer la continuité des séances de vaccination dans le hub humanitaire, avec l'appui d'autres partenaires. L'initiative Pharma-on-tour (vaccination dans les pharmacies de quartier - en développement) est également une belle opportunité pour les personnes en situation de précarité, qui n'ont pas de médecin traitant.