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Question écrite concernant le plan européen pour vaincre le cancer – Europe’s Beating Cancer Plan

de
David Leisterh
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°489)

 
Date de réception: 16/09/2021 Date de publication: 13/12/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 09/11/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
22/09/2021 Recevable p.m.
 
Question     

Le 3 février 2021 dernier, la Commission européenne a publié son plan européen pour vaincre le cancer.

Aujourd’hui, l’Europe compte un dixième de la population mondiale, mais un quart des cas de cancer dans le monde. Si nous ne prenons pas des mesures décisives, les décès liés au cancer devraient augmenter de plus de 24 % d’ici à 2052 et devenir ainsi la principale cause de mortalité dans l’UE1.

En 2018, 70 468 cas de cancers ont été diagnostiqués en Belgique. Les adultes (20 ans et plus) représentaient plus de 99 % des cas. Les hommes étaient davantage touchés (37 649 cas) que les femmes (32 819 cas)2.

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

  1. En 2021, la Commission mettra en place un registre des inégalités face au cancer, qui distinguera les tendances, les disparités et les inégalités entre les États membres et entre les régions. Disposez-vous d’une analyse des chiffres sur le nombre de cas bruxellois suite au rapport thématique par la fondation registre du cancer ?

  2. Comment la Cocom contribuera-t-elle au plan européen pour vaincre le cancer ? Un agenda a-t-il été fixé ? Si oui, pouvez nous donner les détails ?

  3. En 2022, un nouveau « réseau européen des jeunes ayant survécu au cancer » qui mettra en relation les jeunes ayant surmonté la maladie, leurs familles et leurs aidants formels et informels. Ce réseau contribuera à renforcer le suivi à long terme des plans de soins contre le cancer aux niveaux national et régional. La Région participera-t-elle à cette initiative ? Si oui, pouvez-vous en préciser les détails ?

  4. Quelles sont les initiatives qui seront menées par la COCOM afin d’appliquer le EU Cancer Plan ?

 

1 https://ec.europa.eu/health/sites/default/files/non_communicable_diseases/docs/eu_cancer-plan_fr.pdf

2 https://www.cancer.be/le-cancer/le-cancer-en-chiffres

 
 
Réponse   

Question 1

Dans le rapport "Cancer Burden in Belgium, 2004-2017" de la Fondation Registre du Cancer (FRC) publié en 2020[1], sont présentés, pour l'ensemble des tumeurs invasives (à l'exclusion des cancers de la peau non-mélanomes) et également par "groupes de tumeurs", différents chiffres pour la Belgique et par région - les chiffres les plus récents du rapport datent de 2017.  Des chiffres plus récents, de 2019, sont disponibles sur le site de la FRC[2], selon le sexe, pour la Belgique et par région. Dans le tableau ci-dessous, sont présentés les chiffres relatifs au nombre de nouveaux cas de tumeurs invasives (hors cancers de la peau non-mélanomes), au taux d'incidence bruts et à l'incidence standardisée selon la répartition par âge de la population européenne standard. En 2019, les taux bruts d'incidence (nombre de nouveaux cas de cancers diagnostiqués/100.000) est moins élevé à Bruxelles que dans les deux autres régions. Cependant, après avoir standardisé pour l'âge (sur base de la population européenne standard), les différences entre régions se réduisent.

 

Le site "For a healthy Belgium" reprend les tendances (entre 2006 et 2017) et les différences régionales pour le nombre de nouveaux cas de cancers (tumeurs invasives à l'exclusion des cancers de la peau non-mélanomes)[3]. Les chiffres de taux d'incidence bruts et des taux d'incidence ajustés (standardisés) pour l'âge sur base de la population européenne standard, sont présentés sur le site, selon le sexe, et pour la Belgique et par région - voir graphiques ci-dessous5.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme on le voit dans les graphiques ci-dessus, les taux d'incidence bruts sont les plus élevés en Flandre chez les hommes, et en Wallonie chez les femmes5. De manière globale, les taux d'incidence bruts sont à Bruxelles moins élevés que dans les deux autres régions, et ceci aussi bien chez les hommes que chez les femmes (excepté en 2006 chez les femmes où la différence avec la Wallonie est très petite).

 

Après ajustement pour l'âge, les taux d'incidence sont plus élevés en Wallonie dans les deux sexes et ils sont en Flandre inférieurs à la moyenne nationale, dans les deux sexes également5. A Bruxelles, ces taux sont chez les hommes (de manière globale pour les années 2006 à 2017) les moins élevés - ils sont cependant proches des chiffres observés en Flandre pour certaines années. Chez les femmes, c'est en Flandre que globalement ces taux sont les moins élevés, les différences entre Bruxelles et la Flandre étant moins importantes les dernières années, avec dans certains cas des chiffres très proches entre les deux régions.

 

Entre 2006 et 2017, une tendance à la baisse des taux d'incidence bruts du cancer est observée à Bruxelles, alors qu'en Flandre et en Wallonie, ces taux ont augmenté tant chez les hommes que chez les femmes5. Selon les auteurs du site Healthy Belgium, ces évolutions sont principalement liées à l’évolution des structures d’âge des populations, comme en témoignent les taux d’incidence ajustés pour l’âge5. Chez les hommes, les taux d'incidence ajustés pour l'âge sont restés plus ou moins stables en Wallonie et à Bruxelles, alors qu'ils ont légèrement diminué en Flandre. Chez les femmes, les taux d'incidence ajustés pour l'âge ont augmenté en Flandre et en Wallonie, alors qu'ils sont restés stables à Bruxelles5.

 

Mortalité - nombre de décès par cancer

 

Les chiffres de la mortalité par cancer en 2016, chez les hommes et chez les femmes, sont présentés dans le rapport "Cancer Burden in Belgium, 2004-2017" de la Fondation Registre du Cancer (FRC)[4], pour l'ensemble des tumeurs invasives (à l'exclusion des cancers de la peau non-mélanomes) et également par "groupes de tumeurs"[5]. Les chiffres sont disponibles pour la Belgique et par région. Ci-dessous sont repris les chiffres issus du rapport concernant la mortalité pour toutes les tumeurs invasives (à l'exclusion des cancers de la peau non-mélanomes) - les taux de mortalité standardisés sont ici standardisés sur base de la répartition par âge de la population mondiale standard, et non pas sur base de la répartition par âge de la population européenne standard comme ci-avant. En 2016, les taux bruts de mortalité par cancer (tumeurs invasives à l'exclusion des cancers de la peau non-mélanomes) sont moins élevés à Bruxelles que dans les deux autres régions. Cependant, après standardisation pour l'âge, les différences entre régions diminuent et c'est en Région Flamande que les taux de mortalités standardisés par l'âge sont les plus bas, les chiffres de Bruxelles étant cependant très proches des chiffres de la Flandre.

 

 

 

 

 

 

Dans le rapport "Cancer Burden in Belgium, 2004-2017" de la Fondation Registre du Cancer (FRC)7, des graphiques présentent également l'évolution dans le temps des tendances des taux de mortalité et d'incidence standardisés sur base de la population mondiale standard (voir ci-après). On y observe, à Bruxelles, comme en Belgique en général, entre 2004 et 2017, une tendance à la baisse des taux de mortalité par cancer standardisés pour l'âge chez les hommes.

 

Source: rapport "Cancer Burden in Belgium, 2004-2017" - Fondation Registre du Cancer - Bruxelles, 2020[6]

 

Sur le site de l'Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles, le nombre de décès de bruxellois et le taux brut de mortalité par causes, par sexe et par année, sont présentés [7]. En 2017, 2184 résidents bruxellois sont décédés en raison d'une tumeur maligne, dont 1155 hommes et 1028 femmes, ce qui correspond à un taux brut global de mortalité par tumeur maligne de 182.7/100.000 habitants (taux brut de mortalité par tumeur maligne de 197.6/100.000 chez les hommes et de 168.3/100.000 chez les femmes).

 

Question 2 à 4

La Cocom contribue à la lutte contre le cancer à travers les programmes d dépistage du cancer du sein et du cancer colorectal.

Des discussions sont en cours au sein du GTI prévention pour le renforcement du dépistage du cancer du col de l’utérus.

A travers l’approche intégrée centrée sur les besoins des personnes et les contrats locaux social santé, l’objectif est d’améliorer d’une part l’accès à la prévention secondaire et d’autre part de prévenir l’apparition du cancer par une amélioration du cadre de vie des bruxellois dans leur quartier par une action sur les déterminants de la santé et des cancers.

 

En termes de prévention des cancers également la COCOM soutient l’information du grand public et des médecins généralistes sur les risques liés à la pollution de l‘air intérieur et extérieur.

 

La COCOM n’a pas planifié à ce stade de participer au « réseau européen des jeunes ayant survécu au cancer »

 

 

 

 

 

[1]https://kankerregister.org/media/docs/publications/CancerBurdenfeb2020reduced.pdf

[2]https://kankerregister.org/Statistiques_tableaux%20annuelle - dans ces tableaux, ne sont pas repris les chiffres de mortalité, disponibles dans le rapport cité ci-avant.

[3] https://www.belgiqueenbonnesante.be/fr/etat-de-sante/maladies-non-transmissibles/cancer

[4]https://kankerregister.org/media/docs/publications/CancerBurdenfeb2020reduced.pdf

[5] Les chiffres de mortalité ne sont pas repris dans les tableaux disponibles sur le site de la FRC : https://kankerregister.org/Statistiques_tableaux%20annuelle

[6]https://kankerregister.org/media/docs/publications/CancerBurdenfeb2020reduced.pdf

[7] https://www.ccc-ggc.brussels/fr/observatbru/indicateurs/indicateurs-de-mortalite