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Question écrite concernant la nouvelle cadence vaccinale.

de
Ibrahim Dönmez
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°493)

 
Date de réception: 23/09/2021 Date de publication: 13/12/2021
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 22/10/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
27/09/2021 Recevable p.m.
 
Question    de nombreux changements quant à la politique vaccinale de la Région sont de toute évidence en train de se produire. Au premier abord, il s’agit de changements largement bienvenus. Je souhaiterais tout de même avoir quelques précisions :
· Au sujet de la vaccination des 12-15 ans, lundi soir, le Conseil supérieur de la santé a soumis un avis aux autorités compétentes dans lequel il préconise le libre choix. Il y insiste également pour que celui-ci soit éclairé. La vaccination va-t-elle en conséquence s’ouvrir à cette tranche d’âge ? Si oui, quand ?
· Outre les 12-15 ans, plus largement, il semblerait que les jeunes soient assez réticents à la vaccination. Une stratégie d’information et d’incitation va-t-elle être mise en place en ciblant les jeunes ?
· Le personnel des maisons de repos est vacciné seulement à hauteur de 54%, et le personnel hospitalier à hauteur de 63%. Au vu du risque sanitaire propre à ces établissements, un débat est ouvert sur l’obligation de vaccination pour ces personnels. D’après vous et d’après la COCOM, faut-il mettre en place une telle obligation ?
· Dorénavant, les Bruxellois peuvent aller se faire vacciner sans avoir pris de rendez-vous au préalable. Ils peuvent également choisir le type de vaccin qu’ils souhaitent, en fonction de l’horaire et du lieu qu’ils choisissent. Pourquoi avoir choisi cette stratégie et est-ce efficace ?
· Pareillement, désormais les sans-papiers peuvent se rendre dans n’importe quel centre afin de se faire vacciner. Leur anonymat est garanti. A-t-on aujourd’hui le recul nécessaire pour savoir si les sans-papiers vont effectivement davantage se faire vacciner qu’auparavant ?
· Du reste, les journaux annoncent l’arrêt de la 1
ère dose, la diminution du nombre de centres, le switch vers des opérations beaucoup plus locales, avec des collaborations avec les communes. Diriez-vous qu’il y a un changement plus global de la stratégie vaccinale dans la Région ? Pourriez-vous nous fournir davantage d’explications sur cette nouvelle stratégie, notamment en quoi elle consiste dans le détail et comment elle a été pensée ? Quel est le nombre de petites antennes communales créées ?
Article :
La Capitale, « Plus de premières doses dans les centres fin juillet », Mardi 6 juillet 2021
 
 
Réponse    Concernant la vaccination des 12-15 ans, les jeunes âgés de 12 à 16 ans doivent être accompagnés d'un adulte lorsqu'ils se font vacciner, tant pour l'administration de la première dose du vaccin que pour celle de la seconde dose.
Qui peut les accompagner ?
· Un de leurs parents
· Un tuteur/une tutrice légal(e) (une attestation est requise)
· Une personne représentant un organisme officiel actif dans l'aide à la jeunesse. Cette personne (par exemple, un(e) assistant(e) social(e)) doit présenter un certificat attestant qu'elle représente cet organisme et/ou qu'elle fait partie de cette structure.
Les jeunes qui ne sont pas accompagnés par l'une des personnes susmentionnées ne peuvent pas être vaccinés.

Le 23 juin, les jeunes de 12-15 ans porteurs d’un facteur de comorbidité spécifique pouvaient déjà se faire vacciner. Et depuis, le 7 juillet, l’ensemble des 12-15 ans peuvent également se faire vacciner dans les centres et autres points de vaccination et ont tous été invités par courrier le 13 juillet.

Concernant
la sensibilisation auprès des 12-15 ans, pour les plus jeunes, le rôle des parents est aussi important dans le processus de décision de se faire vacciner. Pour cette raison, le SCR ont mis en œuvre une campagne de sensibilisation (qui fait partie de la grande campagne de communication globale) pour les parents et pour les enfants. Si les parents sont bien informés, cela contribue à l’enclenchement d’un processus positif pour la vaccination de leurs enfants. Pour les adultes et les jeunes, nombreuses campagnes de communication ont été lancées, entre autres : affiches urbaines, pochoirs sur les trottoirs, postes sur les réseaux sociaux (informatif et scientifique), sites web, vidéos micro-trottoirs, vidéos d’influenceurs, affiches (Kinépolis, STIB, night shops, syllabi), émissions radio (KIF, Arabel), et bien d’autres. Pour les jeunes spécifiquement, une campagne avec 16 influenceurs sur les réseaux sociaux a été lancée. L’âge du public le plus touché tourne autour de 13-24 ans avec des bons résultats : 675.000 jeunes francophones touchés (donc Wallonie et Bruxelles ensemble). Les objectifs initiaux ont largement été dépassés en termes de nombre de vues. Dans le cadre d'une rentrée responsable et sereine pour les jeunes, une sensibilisation via les écoles et les hautes-écoles/universités a démarré depuis le début du mois de septembre. Ces actions mettent le focus sur donner d'information correcte et accessible aux jeunes et prend forme avec des courriers mais également des sessions de sensibilisation avec l'asbl SchoolUp, BruZel, mutuelles et les PSE's.



En ce qui concerne les écoles francophones, la sensibilisation au préalable est évidemment essentielle. C’est pourquoi, nous travaillons avec les différents partenaires à coordonner au mieux cette sensibilisation à la fois par courrier mais également sur le terrain. Un courrier d’information et de sensibilisation est parti la semaine passée vers les parents et élèves. En plus du courrier, des séances d’informations et de sensibilisation sont organisées avec l’association School’up en présence d’un expert médical. Les PSE et les mutuelles complètent également cette sensibilisation de terrain et vont à la rencontre des jeunes dans les écoles restantes. Le calendrier de sensibilisation est coordonné par l’Enseignement et les séances de vaccination se calquent à la suite de ces séances par la médecine scolaire en appui avec la Cocom. Des toolkit de sensibilisation de la Cocom ont également été envoyés aux partenaires pour être retravaillés et envoyés vers les bénéficiaires des actions tels que les directions d’écoles, les enseignants, les jeunes et les parents. Des affiches, flyers, document de consentement, visuels, messages-clefs, courriers parents ont été préparés et envoyés à cette fin.

En ce qui concernant les écoles néerlandophones, la COCOM a préparé en collaboration avec la VGC les lettres pour les parents et a également mis à disposition les FAQ et autres outils de communication (flyers, affiches). L’ensemble a déjà été envoyé vers toutes les écoles début du mois de septembre. La campagne de sensibilisation dans les écoles est gérée par BruZel, qui fait également des visites et sessions d'information pour les jeunes et planifient ensuite les séances de vaccination. Le rétroplanning de sensibilisation – distribution (consentements) et vaccination est effectué par BruZel.

Concernant la sensibilisation des jeunes hors écoles, la VGC, sous forme de Dienst Jeugd, Sport, Diversiteit & Samenleven est également en train de mettre en place de la sensibilisation pour les jeunes en coopération avec BruZel. Une réunion de brainstorming a également eu lieu avec le service jeunesse de la VGC, au cours de laquelle nous avons examiné comment nous pourrions impliquer dans la sensibilisation les scouts, et autres secteurs fréquentés par les jeunes.

Voici quelques chiffres au sujet de la sensibilisation des jeunes : un total de 900 affiches (écoles, clubs de sport et de jeunesse) et 3 x 18.000 dépliants (NL/FR/EN) commandés et livrés.

Concernant
la vaccination obligatoire pour le personnel des maisons de repos et de soins, les SCR suivent la stratégie fédérale, qui a demandé en premier lieu de renforcer la sensibilisation et développer d’autres actions pour le personnel de soins début juillet. Parallèlement à cela, le Ministre Fédéral du Travail – seul compétent en la matière - mène les concertations visant à mettre en place l’obligation vaccinale pour le personnel de soins. Ceci va encore prendre du temps avant sa mise en place (sans doute début 2022). En attendant, Iriscare a demandé à chaque maison de repos et de soins d'organiser une séance de sensibilisation obligatoire avant mi-septembre. Le personnel le désirant peut se faire vacciner sur place dans la foulée de la séance de sensibilisation.

Concernant
les vaccinations dans les centres sans prise de rendez-vous, ceci a été issu d’un choix bien fondé. La population d'une métropole accepte mieux une liberté pour la prise de rendez-vous. Les autres grandes villes de Londres et de New-York ont mis en avant cette spécificité. Par contre le choix du vaccin n'était pas libre tant qu'il y avait une pénurie des vaccins et également dû à la chaine de logistique complexe à gérer pour un centre disposant de plusieurs vaccins. Ce n’est donc seulement que depuis juillet et parallèlement à la mise en place de la vaccination sans rendez-vous, que nous avons indiqué le type de vaccin dans les agendas des centres et donné le choix au citoyen. Depuis le campagne "sans rendez-vous" lancé fin juin/début juillet, on a eu +20.000 vaccinations sans rendez-vous dans les centres de vaccination. Et depuis début juillet, pour les 5 vacci-bus qui circulent au sein de le Région Bruxelloise, nous avons également vacciné déjà +9.000 personnes sans rendez-vous. Ces statistiques montrent que cette initiative est efficace et a permis d’enlever certains freins pour la vaccination. Les retours des acteurs de la première ligne ont confirmé cet aspect-là.

Concernant
la vaccination des personnes sans-papiers, depuis le mois de mai, les personnes sans-abri sont vaccinées via l’action Mobi-vax en collaboration avec la Croix-Rouge, le Samusocial, Médecins Sans Frontières et Médecins du Monde. Ils vaccinent dans tous les hébergements mais également dans les squats. Les personnes sans-papiers sont également vaccinées dans les centres de vaccination et via les bus. Des numéros BIS sont créés pour eux. Pour ceux qui ne veulent absolument pas créer de numéro BIS, nous leur administrons également une vaccination mais ils ne bénéficient donc pas d’un passeport de vaccination.

Concernant
les premières doses et les antennes, depuis mi-Juillet, Il y a de moins en moins de premiers rendez-vous dans les centres de vaccination, ce qui montre que les personnes qui souhaitaient se faire vacciner dans un centre de vaccination ont pris cette opportunité et qu'une autre stratégie se justifie pour encore atteindre les personnes non-vaccinés. Après le démarrage des vaccinations à domicile par les médecins et les infirmières fin avril, nous avons également installé des antennes de vaccination sur les marchés locaux des communes à faible couverture vaccinale (dès la fin Avril/début Mai). Là, il est rapidement apparu qu'il était possible d'atteindre plus rapidement un groupe cible important par des actions locales décentralisées. Cependant, le besoin s'est fait sentir de travailler de manière encore plus décentralisée. Ce système était déjà appliqué à New York et à Londres. C'est pourquoi nous avons lancé le projet des bus de vaccination à la mi-juillet. 5 bus font le tour de Bruxelles, quasi 7 jours/7 et sont présents dans des lieux fréquentés et des lieux avec un taux de vaccination bas. En outre, nous vaccinons également via des personnes/lieux de confiance : le médecin de famille, la maison médicale, les lieux religieux. Et depuis fin août on ajoute encore la possibilité de se faire vacciner dans les magasins, les écoles, les entreprises, et via les pharmacies. En bref, le portfolio de vaccination décentralisée consiste à aller à la rencontre des personnes fréquentant tous les endroits où la couverture vaccinale est faible et où nous pouvons encore atteindre un grand nombre de personnes. Jusqu'à la fin août on a vacciné dans 5 antennes 9000 personnes (Molenbeek, St-Josse, St-Gilles, Anderlecht, Etterbeek) et depuis la fin des vacances, on re-ouvre plusieurs nouvelles antennes telles qu’à Evere, Etterbeek, Koekelberg.