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Question écrite concernant le risque d'infection des tomates par le virus ToBRFV.

de
Ariane de Lobkowicz
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°162)

 
Date de réception: 24/02/2020 Date de publication: 10/04/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 10/04/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
27/02/2020 Recevable p.m.
 
Question    Avec la stratégie Good Food, la Région bruxelloise s’est lancée dans une politique ambitieuse visant à augmenter de façon très significative la production de fruits et légumes sur le territoire même de la Région ou dans ses environs immédiats.

Les tomates figurent en tête des espèces les plus adaptées à l’agriculture urbaine.

Or, voilà que survient un gros sujet de préoccupations pour les productions familiales de ces fruits qui représentent déjà des volumes significatifs.

Un redoutable virus, le ToBRFV, le
tomato brown rugose fruit virus, vise particulièrement les tomates mais aussi les poivrons.

Il y a quelques jours, les autorités sanitaires françaises mettaient en garde les producteurs en précisant que ce virus, bien qu’inoffensif pour l’homme, présentait un risque élevé de dissémination en France.

Ma question est donc de vous demander si votre administration est au courant de ce risque, si elle sait à quel point il se rapproche de la Belgique et si des contacts ont déjà été pris ou seront pris prochainement avec la Région wallonne à ce sujet ?
 
 
Réponse    A titre d’information, notons que le 30/09/2019, la décision d’exécution de l’UE établissant des mesures d'urgence destinées à éviter l'introduction et la propagation du virus du fruit rugueux de la tomate brune (ToBRFV) dans l'Union (2019/1615) a été adoptée. Depuis le premier novembre 2019, des mesures sont en vigueur pour la Solanum lycopersicum L. (tomate) et le Capsicum Annum (poivrons et piments).

Les administrations de Bruxelles Environnement et la cellule Agriculture de Bruxelles Economie et Emploi sont au courant de cette problématique. Le suivi officiel du virus ToBRFV relève néanmoins des compétences fédérales et est assuré par l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA). Il comprend des tests en laboratoire pour déceler la présence du virus et la notifier à l’UE le cas échéant. En cas de contaminations en Belgique, l’AFSCA pourra imposer la destruction des végétaux contaminés et des végétaux avoisinants, l’application de mesures d'hygiène strictes et le nettoyage et la désinfection en profondeur durant la rotation des cultures.

Le ToBRFV est un virus relativement nouveau dans la culture de la tomate. Il se transmet principalement par contact, ce qui entraine un grand risque de propagation. Cependant, le ToBRFV n’est pas nocif pour la santé publique.

Il a été signalé pour la première fois en 2014 en Israël et en Jordanie. Fin 2018, le virus s’est également déclaré en Allemagne et fut ensuite signalé en Italie, au Mexique, en Turquie, en Chine, au Royaume Uni, aux Pays-Bas et en Grèce. Suite à un contrôle par l’autorité compétente française (l’Agence de Sécurité Sanitaire, équivalent de l’AFSCA), une infection a été détectée en février 2020 dans une exploitation de tomates en Bretagne.

Pour l’instant, les contaminations et dégâts se limitent aux serres de production professionnelles, ce qui a l’avantage de faciliter le confinement et le contrôle de la maladie.

Aucun cas d’infestation au ToBRFV n’a encore été détecté en Belgique.

Ce type de questions fait toujours l’objet de discussions entre les autorités fédérales et régionales. Si des constats sont faits en Belgique sur la base de l’obligation de signalement ou d’un contrôle, l’AFSCA prendra les mesures nécessaires en collaboration avec les centres d’examens. Les entreprises ont également reçu les renseignements nécessaires, notamment concernant des mesures d’hygiène préventives.