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Question écrite concernant la face à la précarité grandissante des artistes bruxellois, l'installation urgente d'un guichet unique bicommunautaire régional.

de
Matteo Segers
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°154)

 
Date de réception: 12/03/2020 Date de publication: 19/05/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 12/05/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
12/03/2020 Recevable p.m.
 
Question    Hier, dans une interview avec la Ministre de la culture en Fédération Wallonie-Bruxelles, Joy Slam, slameuse bruxelloise revenait sur les difficultés administratives et financières des créateurs·rices en Belgique qu’elle avait déjà évoquées dans une carte blanche percutante parue dans la Libre à la fin du mois de janvier. Selon Joy, la surcharge administrative (dossiers à remplir, justification, complexification des appels) et la lourdeur technique et logistique rendent extrêmement compliquées ses activités artistiques.

Joy Slam évoque la nécessité impérieuse de centraliser les aides et la nécessité d’accompagnement sur le terrain par les pouvoirs publics.

Une des réponses prévues à ces demandes récurrentes du secteur dans la Déclaration de politique bruxelloise est l’installation d’un guichet unique bicommunautaire. L’objectif de ce dispositif serait de simplifier la vie des artistes et autres acteurs·rices du secteur culturel sur le plan administratif pour leur permettre de se concentrer davantage sur leur véritable boulot et plus-value sociétale : créer.

Monsieur le Ministre, quelles réponses apportez-vous à ces préoccupations sectorielles particulièrement vives à bruxelles ? A quelle étape se situe la mise en place d’un guichet unique pour les artistes telle que prévue dans la DPR ? Vu les intentions exprimées en VGC et en FBW d’établir également un guichet des arts (comme l’annonce la Ministre dans l’interview), ne serait-il pas utile d’envisager rapidement une concertation avec les autres entités fédérées volontaires afin d’uniformiser les bonnes pratiques ?

Source d’actualité BX1 – face à face peut)on vivre de son art – 20.02.2020 :
https://bx1.be/radio-chronique/le-face-a-face-peut-on-vivre-de-son-art-en-belgique/?theme=classic&fbclid=IwAR2fLvxsYRSnUdjmyWOPyV03_QP57wJsudYr5IygFZqf7acdMKSvJuQ3fXo

 
 
Réponse    L’enjeu de la création d’un guichet des arts se retrouve, à quelques nuances près, dans différents accords de majorité puisqu’il est à la fois inscrit au niveau de la Région de Bruxelles-Capitale, de la VGC, de la COCOF mais également de la Communauté française. La compétence du soutien au secteur culturel n’est pas une matière régionale néanmoins, nous considérons que les matières régionales peuvent venir en soutien des artistes et faiseurs de culture.

Étant compétent pour les matières culturelles au niveau COCOF, je n’aurai pas trop de difficultés à faire des ponts avec cette entité. Mon Cabinet a rencontré celui de Pascal Smet chargé de la Culture à la VGC pour échanger sur cette question et je devais rencontrer la Ministre de la Culture à la Communauté française notamment afin de discuter de cet objectif commun. Malheureusement suite à la situation actuelle, la rencontre a été reportée.

Ma volonté est qu’un tel projet, s’il voir le jour, puisse rassembler toutes les entités compétentes à Bruxelles sur le sujet. Mais je conçois que les objectifs sont peut-être différents. Que cela ne nous empêche pas d’avancer avec celles et ceux qui sont volontaires au profit de tous les bruxellois. J’ai également eu un échange de courrier avec le Cultuurloket qui s’est dit disposé à travailler avec la Région.

Il y a un besoin partagé d’avoir un espace où on peut apporter des réponses aux questions des artistes et travailleurs du secteur de la culture et où ils peuvent être accompagnés et partager leurs expériences. Néanmoins, diverses initiatives existent déjà qu’elles soient publiques ou privées, associatives, citoyennes, syndicales. Chacune, à leur niveau répond à une partie des enjeux.

Si tout le monde conçoit qu’il faut un point de contact centralisé, le contenu de ce dernier reste à ce jour assez vague. Pour la Région, il est important que nous puissions répondre et orienter efficacement en ce qui concerne les enjeux régionaux : emploi, mobilité, économie, tourisme, biculturel… Pour les communautés, il y a un intérêt à participer pour orienter et accompagner dans les démarches de soutien à la création ou la diffusion artistique mais aussi parler de médiation des publics.

Comme toutes les politiques nouvelles, il faut bien prendre conscience que les moyens ne seront définis que lors de l’élaboration de l’ajustement budgétaire 2020 et des budgets suivants.

Néanmoins, je proposerai à mes collègues chargés de la Culture, d’unir quelques moyens d’initiative dont nous disposons à ce jour pour lancer un appel d’offre pour la réalisation d’une étude qui évaluerait les besoins et la faisabilité d’un projet rassembleur. Cet appel pourrait être lancé cette année.