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Question écrite concernant le secteur audiovisuel à Bruxelles et la campagne de promotion de screen.brussels.

de
Bianca Debaets
à
Pascal Smet, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de l'Urbanisme et du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur et de la Lutte contre l'Incendie et l'Aide médicale urgente (question n°135)

 
Date de réception: 09/03/2020 Date de publication: 21/04/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 21/04/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
26/03/2020 Recevable p.m.
 
Question    Fin janvier, screen.brussels, le fonds public qui soutient les productions audiovisuelles dans la capitale, a publié son rapport annuel. Celui-ci révèle que screen.brussels a investi quelque 3 millions d’euros dans 31 projets au cours de l’année écoulée. Ensemble, ces longs métrages, documentaires, séries télévisées, films d’animation, web-séries et courts métrages ont représenté 1.311 jours de tournage en Région de Bruxelles-Capitale.

Screen.brussels a également déclaré avoir reçu un total de 63 demandes d’aide, dont à peu près la moitié ont été approuvées. Cette aide publique de 3 millions d’euros s’est également accompagnée de 37 millions d’euros d’investissements sur fonds propres par les projets concernés.

Vous avez déjà déclaré précédemment que vous souhaitiez miser fortement sur le secteur audiovisuel bruxellois dans les années à venir, surtout maintenant que les médias britanniques pourraient être à la recherche d’un nouveau siège outre-Manche à la suite du Brexit. À l’époque, vous avez déclaré ce qui suit : « Notre capitale est le plus grand pôle médiatique de Belgique. Près de la moitié des médias belges ont leur siège à Bruxelles. Une belle occasion de mettre Bruxelles sous les feux de la rampe au niveau national et international. Avec des films qui ont remporté des prix tels que Girl et Black, nous prouvons que la capitale est un endroit idéal pour lancer des projets audiovisuels qui ont également du succès en dehors de la Belgique. »

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Combien d’entreprises de médias se sont-elles établies dans la Région de Bruxelles-Capitale depuis le début de la nouvelle législature ? Combien d’entreprises de ce secteur au total sont-elles établies dans la capitale aujourd’hui ? Que représentent-elles en termes d’emploi ? Combien de leurs membres du personnel habitent-ils dans la Région ? Quelle part de l’économie bruxelloise ce secteur représente-t-il ? Quelle évolution observez-vous à cet égard ?

- Pouvez-vous nous dire quelles campagnes sont prévues afin d’attirer des entreprises de médias dans notre Région ? Quel budget libérez-vous à cette fin ? Dans quels pays ces campagnes seront-elles lancées ?

- Pouvez-vous dire quelles missions à l’étranger vous avez menées et décidé de mener (où, quand, coût,…) en 2020 afin de convaincre des entreprises de médias de s’établir dans notre capitale ? Comment tient-on à jour les résultats concrets de ces missions ?

- Depuis le début de la nouvelle législature, combien d’entreprises ou d’organisations avez-vous reçues à Bruxelles (à leur demande ou non) afin de discuter d’un éventuel déménagement ? Avec combien de résultats positifs ?

- Quelles autres démarches avez-vous déjà entreprises afin de mettre Bruxelles en valeur en tant que capitale nationale et internationale du secteur audiovisuel ? Quel budget libérez-vous à cette fin (globalement et par action/campagne) ?
 
 
Réponse    À ce stade, il est difficile d’évaluer précisément le nombre d’entreprises et de travailleurs du secteur des médias au sens large à Bruxelles. C’est pourquoi hub.brussels, avec son cluster screen.brussels, mène depuis janvier 2020 une étude sur le secteur ICC (Industries Culturelles et Créatives) à Bruxelles. Cette étude permettra d’avoir une cartographie détaillée du secteur des ICC mais aussi des sous-secteurs, comme celui des médias. Cette étude validera les niches structurantes pour l’économie dans son ensemble. En outre, un mapping des offres publiques et privées autour des ICC sera proposé. Les résultats seront disponibles pour juin 2020. Une API est également prévue pour pouvoir monitorer en temps réel les secteurs et leur évolution.

Pour vous donner une idée de l’importance de ce secteur à Bruxelles, je vous renvoie à l’étude Media Clusters Brussels (http://mediaclusters.brussels), réalisée en 2018 par la VUB, l’ULB et l’Université Saint-Louis, soutenue par Innoviris. Elle fait état d’un secteur qui représente près d’1,7 milliard € de valeur ajoutée pour la Région (qui concentre 40% du marché belge), dont près de 50% dans l’audiovisuel. Les 6.500 entreprises et institutions bruxelloises actives dans ce secteur occupent plus de 15.000 travailleurs (2,7% de l’emploi régional) suivant les chiffres de cette étude.

À ce jour, les campagnes prévues pour attirer les entreprises médiatiques en RBC sont focalisées autour de deux enjeux régionaux :

1. Le développement du Mediapark, notamment via la construction du bâtiment FRAME, la vitrine de mediapark.brussels. Cet immeuble phare abritera un écosystème multifonctionnel et accueillera notamment l’IHECS Academy, la télévision régionale BX1 et screen.brussels.

2. Les enjeux liés au BREXIT, notamment la relocalisation possible de certaines sociétés internationales de diffusion actuellement basées à Londres, et ce afin de profiter du système régulatoire bruxellois (géré par l’IBPT), très avantageux.


1. Le bâtiment FRAME, développé par la RBC avec l’aide de fonds FEDER, est une étape importante du développement de mediapark.brussels. Du fait de sa situation, à l’angle du boulevard Reyers et de la rue Colonel Bourg à Schaerbeek, il s’agira aussi d’un immeuble phare du nouveau quartier créatif bruxellois dédié aux médias. Compte tenu de l’intégration de divers opérateurs et de multiples fonctions et services au sein d’un même immeuble, il s’agira en outre d’une sorte de « mediapark.brussels en petit », d’une « vitrine » de mediapark.brussels ».

Cet immeuble abritera en effet un écosystème multifonctionnel, à l’image de ce que mediapark.brussels sera à terme. Il accueillera notamment la télévision régionale francophone BX1, l’IHECS Academy (centre de formation continue adossé à l'Institut des Hautes Études des Communications Sociales), screen.brussels, une plateforme d’innovation, des équipements mutualisés, un auditoire…

ACTIONS ENTREPRISES PAR HUB.BRUSSELS / SCREEN.BRUSSELS pour valoriser le MEDIAPARK à l’international :

Depuis 2 ans, hub.brussels/screen.brussels organise une promotion du Mediapark lors du salon IBC (plus grand salon mondial dans les technologies du broadcast). Nous restons convaincus que les visiteurs et les exposants de ce salon constituent un public de choix pour ce projet. La formule du séminaire n’est cependant pas adaptée, car les visiteurs / exposants n’ont pas de temps pour y assister.

Voici les actions entreprises pour promouvoir ce projet :

- Inscription du mediapark comme co-exposant pour que le projet figure dans le catalogue des exposants, avec un point de contact sur le stand pour répondre aux éventuelles questions.
- Branding proposé par le salon pour promouvoir de manière indirecte le Mediapark (affiches aux entrées, bannière dans le catalogue…)
- Organisation d’un « drink invest in the Mediapark ».

Le budget pour cette action a été entièrement pris en charge par hub.brussels.

Par ailleurs, le MEDIAPARK est également mis à l’honneur depuis 2 ans lors de l’événement MEDIA FEST FORWARD organisé à BOZAR (décembre 2018) et The Egg (décembre 2019) regroupant les entreprises des médias belges et européennes.


2. CAMPAGNE D’ATTRACTION DES DIFFUSEURS (BROADCASTERS) INTERNATIONAUX BASÉS À LONDRES SUITE AU BREXIT

Contexte
Les entreprises qui diffusent des services de médias audiovisuels à l’échelle européenne sont actuellement principalement basées au Royaume-Uni, notamment en raison d’une réglementation qui leur est favorable.

Néanmoins, suite au Brexit, il est plus que probable que celles-ci soient contraintes de relocaliser tout ou partie de leurs activités dans l’un des EM de l’UE. En effet, de manière relativement similaire à ce qui se passe pour le secteur financier, le bénéfice de la libre circulation sur le territoire de l’UE des services de médias audiovisuels (SMA), qu’il s‘agisse de chaînes de télévision ou de services de vidéo à la demande, requiert l’établissement de leur fournisseur dans un État membre de l’UE et leur déclaration auprès de l’autorité réglementaire nationale compétente.

Plusieurs pays, dont la Belgique, ont pris conscience de l’opportunité que cette situation représente et ont entamé des campagnes de prospection en direction de ce secteur. Nous estimons à 200 le nombre d’entreprises qui pourraient être concernées (analyse basée sur Belfirst).

La stratégie d’attraction des investissements développée par hub.brussels/screen.brussels consiste à positionner Bruxelles comme alternative crédible, en mettant en avant nos avantages et nos opportunités. Les enjeux sont conséquents pour la Région car ces sociétés devront veiller à ce qu’une partie importante de leurs effectifs soit basée dans leur nouvelle implantation européenne. Pour cela, nous travaillons avec Expert Media Partner ainsi que l’Association for International Broadcasting (www.aib.org.uk).

Voici, en bref, les principales questions auxquelles les diffuseurs cherchent une réponse lors du séminaire :

• Competency of the regulator (via IBPT) / Codes and rules (How do the Belgian regulator compare to Ofcom in the UK www.ofcom.org.uk)
• Infrastructures / industry / ecosystem / production facilities
• Taxation
• Access to other big cities and major EU Capitals
• Staffing
• Main criteria to choose a city: reputation, codes, legal framework, fair (cost, lifestyle, communication…)

L’attente de ces diffuseurs, qui font face à une incertitude en quittant Londres, c’est avant toute chose la stabilité et la sécurité pour les années à venir. Le cadre règlementaire applicable à Bruxelles pour les diffuseurs internationaux qui ne diffusent ni en français, ni en néerlandais est en outre perçu comme favorable. Cette catégorie de services, ne relevant ni de la compétence de la Communauté flamande, ni de celle de la Fédération Wallonie-Bruxelles, est réglementé par une loi fédérale. C’est l’Institut belge pour les services postaux et les télécommunications (IBPT) qui est en charge de son application. Il est donc essentiel de maintenir une stabilité et une sécurité quant à cette régulation, qui doit prochainement être amendée, comme partout dans l’UE, afin de transposer une nouvelle directive européenne en la matière.

Par ailleurs, l’attractivité de Bruxelles de manière générale doit faire partie du « story telling » : accès aux technologies de diffusion (fibre optique…), localisation (Mediapark notamment), proximité des institutions UE pour le lobbying, main d’œuvre disponible…

Actions et analyses faites et en cours :

- Engagement d’un consultant spécialisé dans le secteur de l’audiovisuel pour :

o Analyse juridique du cadre réglementaire bruxellois et positionnement stratégique vis-à-vis des autres capitales (benchmark)
o Révision des documents d’enregistrement auprès du régulateur (IBPT) en vue de faciliter la tâche des broadcasters qui souhaitent s’implanter à Bruxelles
o Réalisation d’un argumentaire spécifique Audiovisuel pour valoriser la RBC
o Organisation d’une campagne de prospection directe auprès des sociétés de diffusions basées au Royaume-Uni.

- Organisation d’une campagne de communication « The Future is close – Brussels is yours » visant les secteurs de l’audiovisuel, de la finance et des sciences de la vie (Pharma et MedTech), comprenant :

o La réalisation de 3 blogs d’information sur les secteurs visés
o Une campagne On line (Linked-in et Bing)
o Une campagne presse (The Guardian, City AM)
o 3 évènements sectoriels organisés à Londres (14/12-13/2-20/3)
o 1 évènement de clôture à Bruxelles (24/4)


Budgets
Répartition des soldes dont disposent hub.brussels/screen.brussels (77.475,43 € HTVA (93.745,14€) :

- Benchmark réalisé par Analysys Mason: 40.000,00 €
- Fee coordination et suivi Wunderman pour le benchmark : 2.000,00 €
- Communication des résultats de ce benchmark sur Linkedin (ciblé) et sur le FB de hub brussels (+ boosting media) et présence sur site hub.brussels et why-brussels : 5.000,00 €
- Réalisation d’une vidéo “WE ARE OPEN FOR BUSINESS” sur les atouts économiques de Bruxelles : 25.000,00 €
- Réalisation d’une douzaine de fiches techniques style “one pager” : 2.500,00 €
- Coordination et suivi vidéo et fiches techniques : 2975,43 €

Nous arrivons au total de 77.475,43 € HTVA qui solde le montant total de cette campagne Brexit.

Le plan d’action audiovisuel 2020 est disponible sur demande.

Nombre d’accompagnements en 2019 par le cluster screen.brussels de hub.brussels, classés selon les thématiques suivantes :

90 accompagnements :
- Aides publiques : 7
- Opportunités de partenariat : 17
- Plan d’affaires : 15
- Positionnement concurrentiel : 5
- Recherche de financements : 25
- Stratégie de développement : 21

Nombre d’accompagnements en 2020 par le cluster screen.brussels de hub.brussels  (au 31/03/20) :

30 accompagnements :
- Financements : 5
- Opportunités de partenariat : 2
- Positionnement concurrentiel : 3
- Stratégie de développement : 12
- Entreprise en difficulté : 8

Le plan d’action audiovisuel 2020 est disponible sur demande.