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Question écrite concernant la lutte contre les ‘fake news’ en ces temps de coronavirus.

de
Bianca Debaets
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°208)

 
Date de réception: 26/03/2020 Date de publication: 03/06/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 03/06/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
31/03/2020 Recevable p.m.
 
Question    Malheureusement, en ces temps exceptionnels de pandémie du coronavirus, il circule également bon nombre de fausses informations sur Internet et dans la population. Les messages énumérant de prétendus symptômes ou des mesures de lutte prennent différentes formes, mais ils ne sont pas toujours aussi exacts. Par exemple, certains messages signalent qu’« une personne est infectée par le coronavirus lorsqu’elle doit tousser après avoir retenu son souffle pendant dix secondes », ou encore qu’on « utilise des hélicoptères pour pulvériser des désinfectants dans l’air ».

En Inde, on recourt même déjà à l’IA pour parer à ce genre d’« intox ». Le gouvernement indien a lancé un chatbot qui apporte via WhatsApp une réponse correcte à toutes les questions sur le coronavirus. De cette façon, les Indiens accèdent sans peine à des informations correctes sur les questions les plus fréquemment posées (qui vont des mesures de précaution et symptômes aux numéros de téléphone des services d’urgence appropriés, en passant par le nombre de cas confirmés dans la région et les conseils officiels des autorités).

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Comment veillez-vous, au sein de Bruxelles Prévention & Sécurité, à contrer toutes les fausses informations qui circulent sur le coronavirus ? Quelles campagnes de communication concrètes prévoyez-vous à cet égard et comment seront-elles diffusées ? Quel calendrier et quels moyens prévoyez-vous à cette fin ?

- Dans le cadre de cette problématique, comment coopérez-vous avec le fédéral et le centre de crise corona, eu égard à leurs compétences dans le domaine de la vie privée et du numérique ?

- En collaboration ou non avec les différents autres niveaux de pouvoir, étudiez-vous la possibilité de recourir à un outil facilement disponible tel que WhatsApp ou BE Alert afin de lutter contre la diffusion de fausses informations sur le coronavirus ? Dans l’affirmative, quelles mesures ont-elles déjà été prises à cet égard ? Quel calendrier et quels moyens prévoyez-vous à cette fin ? En concertation avec le fédéral, étudiez-vous la possibilité de recourir à BE Alert pour l’envoi, aux personnes qui se seraient inscrites, de questions ou de messages spécifiques concernant la Région de Bruxelles-Capitale ?

- Dans le cadre de vos compétences, comment mettez-vous généralement en œuvre votre politique de lutte contre les « fake news » ? Assurez-vous un suivi ultérieur de cette problématique ? Quelles formes structurelles de concertation et d’évaluation avez-vous décidé d’organiser à cet égard ?

- Comment coopérez-vous avec les ministres des Communautés compétents pour les médias dans le cadre de cette problématique ? Pouvez-vous dire s’il existe à cet égard une concertation structurelle afin de parvenir à une approche coordonnée et consensuelle contre les « fake news » ? Dans l’affirmative, quelles conclusions en découlent-elles ?
 
 
Réponse    Le 13 mars dernier, notre pays est passé en phase fédérale de gestion de crise sur base de l’Arrêté Royal du 31 janvier 2003. Cela signifie que 3 organes peuvent être convoqués au sein du Centre de crise National (NCCN). Ceux-ci contribuent au processus décisionnel, chacun pour sa sphère de compétence. L’une de ces cellules de base est la cellule d’information en charge de l’information à la population, par le biais des médias, à intervalles réguliers, de l'évolution de la situation et des décisions prises par la cellule de gestion. Cette cellule est constituée des responsables de la communication ou des porte-parole des départements concernés.

La lutte contre la diffusion de « fake news » relatives à la crise sanitaire que nous traversons est donc l’une des missions de la cellule d’information. Ainsi un site « info-Coronavirus.be » a été mis en ligne afin de permettre à tout un chacun de recevoir une information correcte concernant les mesures liées à la crise.

De son côté, Bruxelles Prévention & Sécurité, relaie les informations de la cellule de crise via son site : https ://bps-bpv.brussels. L’adresse mail : info-corona@bps.brussels a aussi été créée afin de permettre aux différents partenaires régionaux de poser toutes les questions relatives à la crise sanitaire auxquelles ils sont confrontés. Bruxelles Prévention & Sécurité transmet également, aux autorités communales et OIP, les arrêtés ministériels et FAQ qui sont pris à la suite du Conseil National de Sécurité, ceci dès leur publication.

Un canal d’information direct et continu est maintenu afin de tenir informés en temps réel les différentes autorités communales et des zones de police de l’arrondissement.

En cette période de crise où tous les effectifs sont orientés vers la gestion de celle-ci, la question d’implémentation d’un outil de type Be-Alert n’est pas à l’ordre du jour. Be-Alert étant un outil fédéral géré par celui-ci.

Par ailleurs, il faut noter que BPS a contribué avec la cellule de communication de mon cabinet au lancement d’une grande campagne de communication destinée à sensibiliser le public âgé de 14 à 25 ans. Cette campagne vient d’être lancée via les canaux traditionnels et via les réseaux sociaux, elle est soutenue par différents influenceurs belges.

Je tiens à préciser que la lutte contre les fake news est également l’une des tâches du Centre de Cybersécurité Régional mis en place en juillet 2018. Des recherches sont effectuées quotidiennement sur les réseaux sociaux, lorsque la diffusion de fake news y sont constatées, celles-ci sont transmises vers les services en charge afin qu’elles puissent être analysées et faire l’objet d’un suivi.