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Question écrite concernant la gestion des risques d'invasion des ratons laveurs.

de
Julien Uyttendaele
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°250)

 
Date de réception: 16/03/2020 Date de publication: 15/05/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 15/05/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
18/03/2020 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    Si le premier raton laveur a été observé en 1986 dans nos contrées, l'espèce s'est fortement développée ces dernières années. Les ratons laveurs envahissent désormais nos villes et nos campagnes. Ils sont aujourd’hui visibles jusqu'aux portes de Bruxelles, en forêt de Soignes notamment.

Le raton laveur est omnivore et la proximité de l'homme ne le dérange pas. Il s'adapte donc particulièrement bien aux villes où il trouve une source de nourriture abondante dans les ordures et également de nombreux abris.

Le problème se pose en région bruxelloise de la même manière que pour le renard : le nourrissage n’étant pas formellement interdit, on peut craindre que l’absence de directive et de règlementation claire conduise certains citoyens, pensant bien agir, à les nourrir, ce qui aggraverait plus encore le développement de l’espèce, voire l’émergence de comportements déviants si l’espèce se familiarisait trop avec la présence de l’homme.

Rappelons que le raton laveur est également susceptible de véhiculer de nombreuses maladies :

·
ces dernières années, 142 cas de rage ont été détectés dans les pays baltes, en Ukraine et en Allemagne ;

·
en Amérique du nord, il contribue aussi à la propagation de la leptospirose ;

·
il est aussi porteur d’un ver (baylisascaris procyonis) qui peut se transmettre à l’homme et occasionner des altérations du système nerveux et des yeux, surtout chez les jeunes enfants. En Allemagne, 70 à 80 % des ratons laveurs examinés en sont porteurs.

Si pour le moment on est loin, en Belgique, d’une prolifération problématique, il faut rester vigilant et anticiper l'extension des populations de ces animaux.

En l’occurrence Monsieur le ministre :

· Des observations de ratons laveurs en Région Bruxelles-Capitale ont-elles déjà été rapportées ?

· Un dialogue avec les autres Régions est-il en place pour connaître la dispersion et l’évolution des populations de ratons laveurs ?

· Des mesures préventives et un plan d’action sont-ils déjà prêts au sein de Bruxelles Environnement ?

· Une campagne de prévention est-elle prévue concernant le nourrissage et les risques pour la santé (maladies, morsures, griffures) ?

· Une modification de la réglementation est-elle en cours afin de spécifier l’interdiction du nourrissage des ratons laveurs et des renards ?
 
 
Réponse    Des observations de ratons laveurs en Région Bruxelles-Capitale ont-elles déjà été rapportées?

Oui, trois observations ont été rapportées et sont répertoriées dans l’Atlas des Mammifères couvrant la Région Bruxelloise :

- Une observation en 2015 à Molenbeek ;
- Une observation en 2017 aux frontières régionales du côté de la Forêt de Soignes ;
- Une observation récente à Uccle.


Un dialogue avec les autres Régions est-il en place pour connaître la dispersion et l’évolution des populations de ratons laveurs ?

Depuis de nombreuses années, la gestion des espèces allogènes envahissantes fait l'objet d'un dialogue constructif entre les trois régions et les autorités fédérales de notre pays.

Outre le raton laveur, d'innombrables autres espèces animales et variétés végétales allogènes sont abordées.

Cette collaboration informelle s'est encore renforcée depuis le 1
er janvier 2015, quand un nouveau règlement européen relatif aux espèces allogènes envahissantes est entré en vigueur.

Le règlement a pour objet de réduire autant que possible l'impact négatif de ces espèces en Europe.

Au niveau belge, le dialogue s'est formalisé sous la forme d'un accord de coopération.

Cet accord de coopération est actuellement à la signature de la Commission de l'environnement du Parlement bruxellois.

En ce qui concerne plus particulièrement le raton laveur, nos agents de Bruxelles Environnement sont en contact avec les agents de l'Agence de la Nature et des Forêts et l'INBO du côté néerlandophone et avec les collègues wallons du Département de la Nature et des Forêts, et DEMNA.


Des mesures préventives et un plan d’action sont-ils déjà prêts au sein de Bruxelles Environnement ?

La gestion de ce type de population animale est règlementée dans l’ordonnance bruxelloise relative à la conservation de la nature et le règlement européen relatif aux espèces exotiques envahissantes.

Un plan d’action pour les espèces exotiques envahissantes (dont le raton laveur fait partie, tel que stipulé dans l’annexe IV de l’ordonnance relative à la conservation de la nature) est prévu.

Ce plan prévoit des mesures de détection, d’examen et d’intervention si nécessaire.

La gestion de ces espèces doit se faire naturellement dans le respect du bien-être animal.


Une campagne de prévention est-elle prévue concernant le nourrissage et les risques pour la santé (maladies, morsures, griffures) ?

Bruxelles Environnement tente d'informer clairement les Bruxellois et toutes les personnes intéressées sur l'interdiction de nourrir les animaux sauvages et sur les mesures de sécurité à prendre face à des animaux affaiblis et morts.

En ce qui concerne l'interdiction de nourrir les animaux, une campagne de communication bruxelloise est menée depuis 2015 et se compose de sessions d'informations dispensées aux agents communaux, de séances de formations internes réservées aux agents de terrain et d'un site Internet.

L'objectif est de poursuivre cette campagne durant quelques années encore, vu l'importance et le caractère actuel du sujet.

La procédure relative aux animaux affaiblis et morts peut être consultée sur le site Internet de Bruxelles Environnement.

Il est généralement recommandé de ne pas toucher des animaux épuisés ou morts, mais d'informer un agent de terrain ou de contacter le centre de revalidation bruxellois pour les animaux sauvages.


Une modification de la réglementation est-elle en cours afin de spécifier l’interdiction du nourrissage des ratons laveurs et des renards ?

Il est actuellement interdit de nourrir les animaux sauvages dans les espaces verts régionaux publics de la Région bruxelloise.

Cette interdiction est stipulée dans le règlement du parc.

Les règlements de police communaux s'appliquent dans les espaces verts communaux et les propriétés privées.