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Question écrite concernant la désinfection des infrastructures et véhicules de la STIB contre le Covid-19.

de
Ibrahim Dönmez
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°358)

 
Date de réception: 30/03/2020 Date de publication: 19/05/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 19/05/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
03/04/2020 Recevable p.m.
 
Question    Nous apprenons par la presse française1 que le secrétaire d'Etat français aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a annoncé que le gouvernement allait faire inscrire dans la loi l'obligation de désinfecter tous les jours les véhicules de transport public, afin de rassurer conducteurs et usagers face au coronavirus.

Je souhaiterais vous poser les questions suivantes :

- Est-ce que la STIB procède également à la désinfection de ses véhicules de transport en commun ?

- Dans l’affirmative, à quelle fréquence journalière s’opère cette désinfection ?

- La stib procède-elle également à la désinfection des infrastructures collectives dont elle a la charge comme par exemple les bancs dans les métros ou encore les rampes d’escalier et d’escalator ?


1 http://www.leparisien.fr/economie/coronavirus-l-obligation-de-desinfecter-les-transports-en-commun-sera-inscrite-dans-la-loi-17-03-2020-8281911.php
 
 
Réponse    Situation en vigueur à la date du 8/4/2020 :

Dès le début de la pandémie, la STIB s’est attachée à ce que des mesures d’hygiène particulières soient mises en œuvre pour les membres de son personnel mais aussi pour ses clients. Le nettoyage de tous les véhicules – métro, trams et bus – a ainsi été adapté et renforcé depuis le 14 mars dernier.


1) Nettoyage dans les dépôts et lieux de remisage

Le principe de base est que tous les véhicules qui sortent des dépôts de la STIB le matin ont été préalablement nettoyés.

Lors de ces opérations de nettoyage renforcé, une attention particulière est portée aux zones et surfaces sensibles des compartiments voyageurs (zones de contact) : les boutons poussoir, mains courantes, poignées sont nettoyés à l’aide d’un produit de nettoyage adapté. Il en est de même des postes de conduite, dont tous les éléments que manipulent les chauffeurs, conducteurs et conductrices sont eux aussi nettoyés.

Des kits de nettoyage ont par ailleurs été mis à disposition du personnel de conduite, de manière à leur permettre également un assainissement de leur poste de conduite. En outre, la suppression des changements de service en ligne complète les mesures de précaution mises en place.

Complémentairement, les véhicules remisés aux dépôts sont laissés autant que possible toutes portes ouvertes, de manière à favoriser la circulation de l’air pendant la période d’inactivité.

Des mesures ont été mises en place pour renforcer les équipes de nettoyage dans les trois modes. Et les procédures de travail et de contrôle ont été revues, afin de garantir le respect des prescriptions de nettoyage, tant en qualité qu’en quantité.

Au métro: Habituellement, le nettoyage des rames est réalisé par une entreprise externe. La STIB a fait appel aux services d’une deuxième société de nettoyage afin de s’assurer de disposer de personnel en suffisance pour assurer toutes les missions prévues. Au total, ce sont actuellement 27 personnes qui s’attèlent chaque jour au nettoyage des rames dans les dépôts et zones de garage. En outre, 4 intérimaires ont été affectés, au dépôt Delta, au nettoyage des trains qui rentrent ou sortent en cours de journée (de 8h à 16h).

Au tram: Habituellement, le nettoyage des véhicules est assuré en interne. La STIB a appelé en renfort une entreprise externe afin d’aider les laveurs et d’intensifier le nettoyage des véhicules. Au total actuellement, 50 personnes réalisent chaque jour les opérations de nettoyage dans les 7 dépôts du mode tram.

Au bus: Habituellement, le nettoyage des véhicules est assuré en interne. La STIB a appelé en renfort une entreprise externe afin d’aider les laveurs et d’intensifier le nettoyage des véhicules. Au total actuellement, 80 personnes se chargent chaque jour du nettoyage des véhicules dans les 5 dépôts du mode bus. Jusqu’à fin mars, il n’était pas possible de garantir dans tous les cas de figure qu’un bus rentré au dépôt en journée pour ressortir ensuite avec un autre chauffeur/une autre conductrice pouvait être assaini. C’est le cas depuis le 1er avril : tous les bus qui quittent le dépôt, que ce soit la première sortie du matin ou une seconde sortie en journée, ont été nettoyés.


2) Assainissement des zones de contact aux terminus

En plus de ces efforts dans les dépôts, des équipes spéciales de nettoyage sont aussi présentes en semaine à certains terminus, où elles procèdent à l’assainissement des surfaces de contact (mains courantes, poignées et boutons) des compartiments voyageurs pendant le temps de battement, voire en présence de voyageurs au métro.

Au bus et au tram, ces tâches sont réalisées par une centaine de futurs chauffeurs et conducteurs en formation dont l’écolage a été suspendu. Au métro, ces missions particulières sont confiées aux équipes qui se chargent habituellement de la propreté d’apparence en cours de journée.

Au métro : 5 personnes se consacrent chaque jour, en semaine, à ces tâches, entre 10h et 16h. Les terminus concernés sont : Érasme, Gare de l’Ouest, Simonis et Élisabeth

Au tram : Environ 20 personnes s’occupent chaque jour, en semaine, de ces missions de nettoyage, entre 8h et 16h. Les terminus concernés sont : Heysel, Esplanade, Gare de Schaarbeek, Rogier, Roodebeek, Marius Renard, Van Haelen et Drogenbos Château.

Au bus : Environ 65 personnes s’occupent chaque jour, en semaine, de ces missions de nettoyage, entre 8h et 16h. Les terminus concernés sont : Gare du Nord, Gare du Midi, Gare Centrale, UZ, Heysel, Simonis, Trône, dépôt Haren (terminus L59 et L64), Cimetière de Bruxelles, Hof Ten Berg, Roodebeek, Machelen, Maes, St Vincent, Delta, Porte de Namur, Schuman (L36 et L56), Transvaal, Wiener.


3) Stations de (pré)métro

Par ailleurs, dans les stations de métro et pré-métro, les opérations de nettoyage ont été aménagées, à effectif inchangé, de manière à porter une attention particulière aux zones et surfaces en contact avec les voyageurs (mains courantes, portillons,…).

Les postes de conduite des trams T3000 et T4000 sont par construction totalement isolés du compartiment voyageurs. Seuls l’hygiaphone et le passe-monnaie permettent une communication et ces deux dispositifs ont été obturés afin de protéger les conducteurs. Il en est de même dans les trams T2000.

Dans ces trois séries de véhicules, les portes avant ont donc été laissées fonctionnelles pour ne pas réduire encore leur capacité effective déjà limitée par la nécessité de garantir les distances sociales.

La situation est différente dans les trams plus anciens (PCC) et dans les bus : leur poste de conduite ne pouvant pas être totalement isolé, les portes avant ont été mises hors service et une chaînette interdit l’accès des voyageurs aux extrémités du compartiment.

La question ne se pose pas au métro, le poste de conduite étant séparé physiquement du compartiment voyageurs.

Dans le contexte du confinement renforcé décrété par le Conseil national de sécurité, le secteur des transports publics a été identifié comme essentiel aux besoins de la population. La STIB, comme les autres opérateurs de transports publics, met dès lors tout en œuvre pour assurer au mieux cette mission, en fonction des ressources qu’elle peut mobiliser et en veillant à respecter et à faire respecter la distance sociale requise aux arrêts, dans les stations et surtout dans ses véhicules.

Pour l’instant, la quasi-totalité du réseau de la STIB est exploitée. Certes à fréquences réduite, mais le territoire régional reste totalement couvert. Selon le personnel disponible, seules quelques lignes de bus non essentielles (et dont la desserte peut aisément être assurée par d’autres lignes) sont, certains jours ou à certaines heures, inexploitées (par exemple les lignes : 33, 72, 77/76, 17), ce qui permet à la STIB de réorienter ses ressources sur des lignes considérées comme prioritaires (desserte des hôpitaux et centres commerciaux essentiels, etc.). Avec la remontée du présentéisme du personnel de conduite, la totalité des lignes a été exploitée pendant les dernières semaines de confinement, sauf les dimanches et jours fériés.

La fréquentation générale du réseau de la STIB a naturellement fortement chuté : elle est évaluée entre 10 et 15% de son niveau ordinaire.

La STIB a cependant dû constater, sur certaines lignes, à certaines heures, une «affluence» qui ne permet pas de respecter la distance sociale entre les voyageurs et qui, dès lors, non seulement est génératrice de tensions entre voyageurs, ou entre voyageurs et personnel de la STIB mais, surtout, réduit l’efficacité des mesures de confinement.

Tous les moyens de communication de la STIB ont été mobilisés pour sensibiliser les voyageurs au respect des normes : annonces vocales dans les stations et dans les véhicules, messages sur tous les afficheurs de temps d’attente, sur les écrans dans les véhicules, sur les médias sociaux, sur le site Internet et sur l’application mobile. Des stickers ont été posés sur toutes les portes des véhicules pour indiquer le nombre maximum de voyageurs par type de véhicule ; d’autres stickers ont été collés sur les sièges des bus, trams et métros afin de matérialiser aux yeux des voyageurs les sièges sur lesquels il n’est pas autorisé de s’asseoir. Enfin, du personnel est présent sur le réseau pour sensibiliser et conseiller les voyageurs.

Ces efforts de communication ont été relayés par les médias traditionnels et largement répercutés sur les médias sociaux. Sur le plan opérationnel, les dispatchings de la STIB sont informés en temps réels des surcharges par le personnel de conduite. Au besoin, des équipes d’intervention ou la police sont envoyées sur les lieux pour gérer les situations difficiles.

Ces informations sont analysées quotidiennement, afin d’adapter au mieux l’offre de transport et d’orienter les ressources vers les lignes affichant la plus forte demande, dans la mesure des effectifs disponibles et en veillant à continuer à desservir la totalité du territoire régional. Une toute nouvelle planification du mode d’exploitation a ainsi été mise en service le lundi 6 avril, visant à diminuer au maximum les surcharges et respecter ainsi la distanciation sociale au sein des véhicules.

Et sur le terrain, les agents du Service Field Support (Info aux voyageurs et agents de sécurité) sont répartis sur le réseau avec le même objectif de faire respecter les règles d’occupation maximale et de distance sociale. Ils sensibilisent les clients et les invitent au besoin à descendre des véhicules, sans se mettre en danger. Si la situation l’impose, ils font appel à la police, qui est seule à pouvoir prendre des mesures d’autorité.

À cet égard, la STIB se réjouit de l’excellente collaboration des zones de police. De nombreuses patrouilles sont déjà intervenues avec succès sur le réseau. La présence proactive de patrouilles à proximité des zones sensibles à ce phénomène est à souligner également et des actions préventives conjointes STIB / Police sont régulièrement organisées avec succès.

Si ces nombreuses mesures n’ont pas permis de mettre totalement fin aux surcharges constatées en certains points très locaux du réseau, elles ont considérablement endigué le phénomène et ont rendu possible l’exploitation du réseau au service des catégories de personne qui en ont vraiment besoin dans des conditions de sécurité acceptables.