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Question écrite concernant la mise sur pied d'un fonds interrégional pour le cinéma et la façon dont la Région de Bruxelles-Capitale pourrait contribuer à encourager la production de certains films de niche

de
Bianca Debaets
à
Barbara Trachte, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Transition économique et de la Recherche scientifique (question n°130)

 
Date de réception: 13/05/2020 Date de publication: 03/07/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 02/07/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
19/05/2020 Recevable p.m.
 
Question    J’ai récemment interrogé le secrétaire d’État Smet au sujet du secteur audiovisuel à Bruxelles et de la campagne de promotion de screen.brussels (question écrite n° 135). Dans ce cadre, nous avons entre autres abordé l’attractivité de notre Région pour les projets de tournage belges et étrangers.

Souvent, on attire de tels projets au moyen de fonds pour le cinéma, grâce auxquels les cinéastes peuvent obtenir le petit coup de pouce financier nécessaire et les investisseurs peuvent également avoir leur part du gâteau après un certain temps. À cet égard, il convient par exemple de noter la création du nouveau Media Capital Flanders, un projet du producteur Daniel Maze qui souhaite, d’ici l’automne, lever 7 millions d’euros à investir dans trois films internationaux et commerciaux. Ce nouveau fonds pour le cinéma se concentre principalement sur les films d’horreur et de science-fiction ; deux genres qui, selon M. Maze, rapportent davantage en raison de leurs budgets de production limités et qui peuvent en outre compter sur un public fidèle. Dans le cas précis de Media Capital Flanders, les investisseurs se voient promettre un rendement de base de 12%, plus un cinquième du « box-office » ou du produit net de l’exploitation des droits cinématographiques (billets de cinéma, vente aux services de streaming, etc.).

Dans tous les cas, Bruxelles constitue un décor populaire et apprécié pour de nombreux films, séries, documentaires et autres productions audiovisuelles. Le tax shelter existant contribue également à stimuler le secteur audiovisuel belge, en ce compris dans notre Région. De plus, l’un des plus grands festivals de films de genre, à savoir le Festival international du film fantastique de Bruxelles (BIFFF), se tient chaque année dans notre capitale depuis 1983.

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Comment encourage-t-on déjà le tournage, la réalisation ou la production de tels films de niche (films au budget limité ou d’un genre qui n’est pas considéré comme « grand public ») à Bruxelles ? Pouvez-vous donner un relevé des films en question qui ont déjà bénéficié d’une aide de screen.brussels ? Pouvez-vous indiquer comment on collabore avec finance.brussels à cet égard ?

- En dehors du BIFFF, y a-t-il encore d’autres festivals de cinéma ou initiatives similaires (ayant donc un contenu plus large qu’un simple projet audiovisuel en soi) qui bénéficient d’une aide structurelle de screen.brussels ? Dans l’affirmative, quelles sont ces initiatives et de quelle aide bénéficient-elles (ventilée par initiative) ?

- Comment la Région de Bruxelles-Capitale envisage-t-elle la possibilité de participer également à de tels fonds pour le cinéma ? Screen.brussels fait-il déjà partie de tels fonds pour le cinéma ? Dans l’affirmative, de quels fonds s’agit-il et quels investissements y sont-ils liés ? Pouvez-vous indiquer de quelle discussion et concertation avec vos collègues ayant des compétences y afférentes (comme le secrétaire d’État Smet pour le commerce extérieur, le ministre Gatz et le ministre-président Vervoort pour l’image de Bruxelles) cette question fait l’objet au sein du gouvernement bruxellois ?

- Comment la Région de Bruxelles-Capitale envisage-t-elle la possibilité de lancer elle-même un tel fonds pour le cinéma ? Envisage-t-on de se concentrer sur certains (sous-)genres, afin de pouvoir encourager la production de films de niche à Bruxelles ? Quel est le lien avec le « screen.brussels fund » existant ? Pouvez-vous donner un relevé (ventilé par type d’aide et par projet) des projets concrets qui ont déjà bénéficié d’une aide de ce fonds depuis le début de la législature actuelle ?

- Comment envisage-t-on la possibilité, pour ce fonds pour le cinéma, de fonctionner au niveau interrégional ? Quelle concertation a-t-elle déjà eu lieu avec les autres Régions du pays à cet égard ?
 
 
Réponse    Avant toute chose, je tiens à rappeler que la marque, screen.brussels, rassemble les différents services régionaux de soutien à l’industrie audiovisuelle:

· screen.brussels fund : le financement de productions audiovisuelles classiques ou innovantes qui effectuent tout ou partie de leurs dépenses audiovisuelles en Région bruxelloise ;
· screen.brussels cluster : l'accompagnement d'entreprises dans leur création, leur croissance et leur internationalisation ;
· screen.brussels film commission : le soutien logistique aux tournages : obtenir les autorisations, aider à la recherche de décors, proposer les hébergements, etc.
· screen.brussels business : le financement structurel de sociétés audiovisuelles bruxelloises en croissance sous forme de prêts classiques ou convertibles.

Bien que fortement attachée au secteur audiovisuel, les éléments qui dépendent du screen.brussels fund, ne relèvent pas de mes compétences. Je vous réfère donc, à ce sujet, à la réponse du Ministre-Président, qui en a la tutelle. Par ailleurs, nous sommes en discussion avec mes collègues du Gouvernement afin de voir comment encore mieux intégrer les différents opérateurs repris sous l’ombrelle screen.

Le cluster screen.brussels (logé au sein de hub.brussels) soutient la plupart des festivals et événements audiovisuels bruxellois, et y organise des rencontres professionnelles. Le rôle de « structuration du secteur » de screen.brussels implique un soutien aux événements permettant aux différents métiers de l’audiovisuel de se rencontrer, parler, échanger et construire des projets ensemble.

Ces festivals et événements portent autant sur des contenus dit « grands public » que sur des contenus dits de « niches », pour lesquels la valeur ajoutée bruxelloise est reconnue aux niveaux national et international.

Chaque année, le cluster screen.brussels soutient des activités professionnelles organisées dans le cadre des festivals suivants :

· COURTS MAIS TRASH : Organisation d’un workshop sur les « productions légères » (productions aux moyens financiers limités)
· ANIMA : Organisation d’un forum de coproduction pour favoriser les coproductions internationales avec la Belgique et générer des dépenses structurantes chez les prestataires de services bruxellois
· BIFF : Organisation de workshop thématique sur les films de genre, à savoir la gestion des effets-spéciaux, le financement de la post-production, le doublage, le son
· BRIFF : Organisation d’un forum de co-production pour favoriser les coproductions internationales avec la Belgique et générer des dépenses structurantes chez les prestataires de services bruxellois ; organisation d’un job-fair pour connecter les jeunes diplômés issus des écoles de cinéma et les employeurs bruxellois à la recherche de profils déterminés ; organisation de workshops thématiques (la distribution des film, la promotion et le marketing, le tax shelter, …)
· MILLENIUM : Participation aux ateliers de pitching de projets de documentaires
· ARE YOU SERIES : Organisation d’un atelier de pitching des projets de séries en développement, en collaboration avec le réseau européen du programme MEDIA ; organisation d’une masterclass et de workshop thématique (le rôle du script-doctor, le financement, …)
· MEET UP VR : Evénements professionnels rassemblant la communauté des développeurs de projet en réalité virtuelle
· Soutien aux événements BROTARU et BIG BROTARU, rencontres professionnelles rassemblant la communauté des Gamers bruxellois