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Question écrite concernant la situation des étudiant(e)s jobistes face à la crise du coronavirus.

de
Farida Tahar
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°285)

 
Date de réception: 19/05/2020 Date de publication: 22/06/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 22/06/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
04/06/2020 Recevable p.m.
 
Question    Il est un public de travailleur.euse.s vulnérables dont les mesures publiques de soutien et de solidarité face à la crise du covid-19 se sont jusqu'à présent peu souciées. Il s'agit des étudiant.e.s jobistes, dont beaucoup risquent aujourd'hui de tomber dans la précarité.

Les étudiant.e.s jobistes sont particulièrement nombreux dans les secteurs de l'HORECA et de la culture, dont le fonctionnement repose souvent sur le recours à cette main d'oeuvre "bon marché"
1 , et dont les horaires d'activités sont plus facilement compatibles avec les heures de cours. Ces deux secteurs sont parmi les plus sévèrement touchés par la crise et les mesures de confinement prises pour y faire face. Ils seront sans doute les derniers à amorcer un déconfinement progressif.

Selon une enquête menée par la Fédération des Etudiant.e.s Francophones (FEF)
2, entre 80 et 90% des étudiant.e.s jobistes ont perdu leur emploi suite à l’irruption du Covid-19. Frais d'inscription, logement, alimentation, transport... pour plus de 50% d'entre eux.elles, leur travail étudiant constituait une source de revenus indispensable.

Privé.e.s de ces revenus, les étudiant.e.s jobistes sont plusieurs à s'être tourné.e.s vers les services sociaux des établissements scolaires et les CPAS.

Avec ses écoles et universités, Bruxelles est aussi une ville étudiante. Les jobistes sont partie intégrante du marché du travail bruxellois. Il.elle.s contribuent au dynamisme des deux secteurs particulièrement centraux pour le tissu bruxellois que sont la culture et l'HORECA.

- Quels leviers la Région peut-elle actionner pour venir en aide à ces travailleur.euse.s étudiant.e.s?

- Certains suggèrent la création d'un fond d'aide étudiant. Est-ce par exemple une piste que vous pourriez explorer, en concertation avec la Fédération des Etudiant.e.s Francophones?

- Aujourd'hui, la situation de précarité des étudiant.e.s jobistes met également en lumière la problématique de ces formes d'emploi précaire et flexible, exonérées de cotisations sociales, qui privent les travailleur.euse.s de droits sociaux essentiels. Il semble nécessaire d'ouvrir la réflexion sur un changement de régime visant à faire d'avantage cotiser les travailleur.euse.s étudiant.e.s et d'organiser l'ouverture de leurs droits au chômage notamment.

- Pourriez-vous porter une telle réflexion auprès des autorités fédérales compétentes ? Que préconisez-vous pour (re)valoriser les "jobs étudiants"?


1 Puisque les 475 premières heures de travail étudiant ne sont pas sujettes à cotisations sociales (uniquement cotisations de solidarité).
2 http://fef.be/wp-content/uploads/2020/03/fef_resultat_enquete_covid19_OK_site.pdf
 
 
Réponse    Comme j’ai eu l’occasion de vous répondre lors de la commission du 27 mai, je ne dispose pas de chiffres sur l’emploi étudiant à Bruxelles, ni sur l’impact de la crise Covid-19 sur celui-ci.

Ce que je peux vous dire c’est que la Communauté française a renforcé les fonds d’aide sociale au niveau des institutions d’enseignement supérieur pour venir en aide aux étudiants les plus précarisés.
Par ailleurs, le Gouvernement bruxellois a soutenu l’Agence immobilière sociale étudiante pour faire face aux problèmes des étudiants ne sachant plus payer leurs loyers suite à la perte de leur emploi étudiant.

Concernant le régime des jobs étudiants, je suis prêt à participer à la réflexion avec le Gouvernement fédéral.

Il faudra bien étudier la question car il ne faut pas oublier que le statut ‘job étudiant’ ne concerne pas uniquement les jeunes qui étudient et qui travaillent pour vivre et payer leurs études. Il y a tous les jeunes de moins de 18 ans qui font un job étudiant en été ou tout au long de l’année pour leur ‘argent de poche’.