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Question écrite concernant le sondage Stepstone sur le retour au travail post-Covid.

de
Farida Tahar
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°293)

 
Date de réception: 05/06/2020 Date de publication: 06/07/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 29/06/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
12/06/2020 Recevable p.m.
 
Question    Avec sa troisième phase annoncée ce mercredi 3 juin, le dé-confinement se poursuit progressivement et de plus en plus de travailleur.euse.s retrouvent le chemin de leur lieu de travail.

Le 25 mai dernier, le site d’emploi et de recrutement Stepstone a présenté les résultats d’un sondage mené auprès de 2 800 salarié.e.s belges. Certains des chiffres publiés retiennent particulièrement l’attention.

Tout d’abord, il semble que beaucoup de travailleur.euse.s redoutent la reprise du travail « à la normale ». 43 % craignent d’être contaminé.e.s s’il.elle.s retournent sur leur lieu de travail, tandis que 26 % pensent que leur employeur ne sera pas en mesure de garantir leur sécurité. De plus, 22 % des sondé.e.s déclarent envisager de quitter leur emploi en raison de la manière dont a été gérée la pandémie par leur employeur au cours de ces derniers mois, et ce malgré les perspectives d’augmentation du chômage et de contraction du marché du travail suite à la crise du covid-19.

Ensuite, les mesures de confinement ont profondément impacté la relation de nombreux.euses travailleur.euse.s à leur emploi. Avec la reprise, nos manières de travailler vont certainement changer, influencées par l’expérience de solutions, de nouvelles pratiques mises en place pour continuer le travail durant la crise. On peut s’attendre à une plus grande généralisation du télétravail, à la flexibilisation des horaires de travail, etc. Plus de la moitié des personnes interrogées par Stepstone, 53 %, déclarent avoir pris goût au travail à distance et souhaiter continuer à travailler de cette manière dans le futur.

Mes questions sont les suivantes :

- Avez-vous pris connaissance de ce sondage ?

- Comment les changements à l'oeuvre et leur impact sur le modèle, la forme et surtout la qualité des emplois bruxellois vont-ils être suivis et analysés?

- Si vous disposez de chiffres, combien de travailleur.euse.s bruxellois.e.s ont eu recours au télétravail? Et dans quels secteurs?
 
 
Réponse    J’ai pris connaissance des résultats du sondage de Stepstone1 qui est un des sondages parmi tant d’autres qui ont été réalisés ces dernières semaines En effet, plusieurs opérateurs actifs dans le recrutement, des secrétariats sociaux, des prestataires de services (par ex. SD Worx), des entreprises de consultance (par ex. BDO), et des acteurs universitaires (par ex. KUL) se sont livrés à ce type d’exercice.

La plupart de ces enquêtes présentent l’ampleur du recours au télétravail. Le sondage Stepstone, dont les échos sont nombreux dans la presse et auprès des acteurs du monde du travail en Belgique, présente des données complémentaires et additionnelles concernant le ressenti des travailleurs sur le retour au travail.

La reprise du travail, dans le cadre du plan de déconfinement, est encadrée par des protocoles spécifiques, qui ne relèvent pas des compétences régionales. Le télétravail reste « recommandé » pour des raisons sanitaires mais l’employeur peut (depuis le 4 mai) demander à ses travailleurs de revenir travailler sur le lieu de travail si leur fonction le justifie. Dans ce dernier cas, l’employeur met en place des mesures de prévention et de sécurité adaptée à la situation, et telles que préconisées dans le « Guide générique pour lutter contre la propagation du COVID-19 au travail » élaboré par les partenaires sociaux
2.

L’élaboration d’outils de suivi des transformations du travail, en particulier en ce qui concerne le télétravail, prendra appui sur les éléments suivants :

· À ce jour, les politiques de télétravail sont propres à chaque entreprise et encadrées par une convention collective de travail depuis 2005.
3 Il y est précisé que le recours au télétravail se fait sur base volontaire tant pour le travailleur que pour l’employeur. Un changement structurel, transversal et intersectoriel du recours au télétravail passera par une modification de cette convention. Durant la période de transition et de déconfinement, un passage par la concertation au sein de chaque organisation est préconisé sur les questions du maintien du télétravail et/ou du retour progressif sur le lieu de travail.

· Une réflexion est en cours au sein de view.brussels sur le développement d’un monitoring dédié à la qualité de l’emploi, incluant une réflexion sur l’étendue de cette notion. Cette réflexion viendra alimenter un des chantiers de la Stratégie GO4Brussels 2030 avec les interlocuteurs sociaux. Au vu de l’importance prise par le facteur télétravail et de l’accroissement vraisemblable du recours qui y sera fait, ce facteur sera probablement repris dans la liste des indicateurs utilisés pour mesurer la qualité des emplois bruxellois, sur base notamment des données qui y sont relatives dans l’enquête sur les forces de travail (EFT).

Il n’y a
pas de données administratives qui traitent directement du recours au télétravail. L’enquête sur les forces de travail (EFT) comprend une dimension liée au télétravail où les répondants indiquent qu’ils travaillent « à domicile »jamais/parfois/habituellement/toujours. Toutefois, les dernières données disponibles portent sur l’année 2019 et donc ne peuvent être utilisées dans le cadre de la situation liée au confinement.

Les sondages du type de ceux susmentionnés sont à ce jour la principale source d’information sur le sujet. À titre d’exemple, le sondage SD Worx évoque que le télétravail a concerné 62% des Belges restés actifs pendant la période de confinement. La nature de ces données ne permet néanmoins pas d’effectuer des calculs qui refléteraient la situation bruxelloise.


1 https://www.stepstone.be/a-propos-de-stepstone/espace-presse/1-belge-sur-3-ne-veut-pas-retourner-sur-son-lieu-de-travail-et-22-envisagent-de-quitter-leur-emploi/
2 https://emploi.belgique.be/sites/default/files/content/news/Guidegenerique_light.pdf
3 http://www.cnt-nar.be/CCT-COORD/cct-085.pdf