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Question écrite concernant le verdissement du carburant.

de
Christophe De Beukelaer
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°445)

 
Date de réception: 22/06/2020 Date de publication: 07/09/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 27/08/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
29/06/2020 Recevable p.m.
 
Question    Réduire l’impact du transport sur l’environnement qui nous entoure est un défi majeur pour notre Région. C’est notamment dans le cadre de cet objectif que la STIB a axé son effort sur l’achat de bus électriques et hybrides.

Outre le passage à ces motorisations plus propres, des additifs visant à améliorer l’efficacité et la propreté du carburant commencent à émerger sur le marché. Si le AdBlue est actuellement utilisé pour réduire le NO
X émis par les bus de la STIB roulant au Diesel, nous avons été mis au courant de l’existence d’autres additifs présentant un intérêt certain.

Ainsi, en Région wallonne, la TEC a testé pendant 6 mois – en conditions réelles – une nouvelle technologie permettant une combustion plus complète de l’hydrocarbure. Associée au projet, l’ULB a noté une réduction de 15% des émissions de CO
2 en plus d’une économie de 15 à 20% de carburant. Aussi intéressée par cette nouvelle technologie qui permettrait de soulager le personnel soumis aux gaz d’échappement des camions, l’ABP a terminé une période de test de cette même technologie fin 2019.

Cette nouvelle technologie : c’est un additif basé sur un complément d’éthanol chargé électromagnétiquement qui permet une diminution significative des polluants tout en améliorant l’efficacité du carburant.

Appliquée aux 800 bus de la STIB, elle permettrait une réduction significative de l’impact environnemental de nos transports en commun bruxellois en termes d’émission de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre.

Cette technologie permettrait également de faire une économie de 15 à 20% sur les 10 millions de litres de Diesel utilisé chaque année. Selon nos calculs, cela serait une économie allant de 1,1 millions à 1,7 millions d’euros par an. Ces gains ne seraient pas de trop lorsque l’on voit les pertes que la STIB a subi lors de la crise et les investissements encore nécessaires au développement des transports en commun dans notre Région.

Petit plus, ce produit est commercialisé par deux jeunes entrepreneurs bruxellois ayant séjournés dans notre hub durable, Greenbizz.

Voici mes questions sur le sujet :

- Avez-vous connaissance de cette technologie portée par deux jeunes Bruxellois ? Dans l’affirmative êtes-vous en contact avec leur entreprise pour effectuer des tests au niveau de la STIB ?

- La STIB étudie-t-elle actuellement des technologies permettant des gains d’efficacité des moteurs à combustion ?
 
 
Réponse    Il s’agit d’une technologie développée aux Etats-Unis (Fuel Matrix) et commercialisée en Belgique.
Cet additif n’est ni validé, ni homologué par les autorités compétentes et n’est pas reconnu par les constructeurs.
La STIB n’a pas eu de contact direct avec ce revendeur en Belgique, mais la STIB suit néanmoins les tests réalisés par la TEC avec quelques bus.
Ces tests, débutés en 2018, ne sont pas encore finalisés. Les analyses sont encore en cours, des rapports d’émissions de gaz doivent encore être fournis. Aucun test de fatigue n’a encore été réalisé.
Ces tests ont pour but d’écarter les risques (perte de production, coûts…) liés à une utilisation à long terme de cette technologie.
Les conclusions finales ne sont donc pas encore établies.
Par ailleurs le cas de la STIB est différent de la TEC car les bus de la STIB sont soit sous garantie, soit sous contrat de maintenance avec les constructeurs, soit vont quitter le parc commerciale dans les 12 prochains mois.
L’utilisation de cet additif est de nature à modifier les paramètres de la combustion interne dans les moteurs, ce qui ferait de facto perdre à la STIB le bénéfice des garanties techniques découlant de l’acquisition de véhicules neufs ou de l’exécution de contrats de maintenance. L’aval des constructeurs pour utiliser une technologie de ce genre est dès lors requise.
En ce qui concerne les bénéfices attendus, ils ne seront pas en proportion de ce qui est annoncé dans votre question, car le produit n’est malheureusement pas gratuit et leur politique commerciale n’est pas basée sur un prix (prix coutant plus marge) mais sur un « partage » des gains présumés.
Il faut également noter que la STIB est soumise aux règles des marchés publics et qu’il n’est pas possible de privilégier un seul fournisseur et une seule technologie, ce qui obligerait la STIB à effectuer d’autres tests.
La STIB étudie en effet actuellement des technologies permettant des gains d’efficacité des moteurs à combustion. Toutefois la stratégie de la STIB est basée sur les technologies hybrides et électriques via une modernisation de sa flotte, dans une optique d’arriver à un résultat « zéro émission ».
La STIB a fait le choix de se concentrer sur des technologies reconnues et homologuées. C’est ainsi que la STIB développe, en phase avec son Contrat de Service Public, l’exploitation de véhicules à motorisation hybride et électrique.
A ce titre, il faut rappeler que la STIB a récemment mis en service un total de 185 bus hybrides et 37 bus électriques.
Par ailleurs, une campagne est en cours afin de re-motoriser 189 bus à motorisation Euro 5 afin de les transformer en Euro 6.
Les exigences de la norme Euro 6, objet de cette transformation, sont de réduire les émissions de cette flotte de bus par rapport aux émissions de la norme Euro 5 (réduction des missions d’hydrocarbures, des émissions de NOx et donc également des émissions de CO2).