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Question écrite concernant l’offre et l’utilisation des trains S.

de
Bianca Debaets
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°471)

 
Date de réception: 07/07/2020 Date de publication: 21/09/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 18/09/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
09/07/2020 Recevable p.m.
 
Question    Bruxelles compte de nombreuses gares où les trains S font halte : parfait pour les navetteurs mais surtout pour les Bruxellois. Malheureusement, l’offre de trains S n’est pas bien connue de ce dernier. Les trains S sont pourtant un bon complément aux déplacements en bus, tram et métro.

Seul 1 % des déplacements dans Bruxelles se fait en train. Le train offre pourtant un moyen rapide de traverser la Région ou d’aller chercher une éventuelle correspondance. Le plan Good Move ambitionne de multiplier par cinq la part du train dans les déplacements bruxellois d’ici 2030, grâce à des fréquences attrayantes (toutes les 15 minutes aux heures de pointe et toutes les demi-heures le reste du temps), une meilleure offre de trains le soir et de meilleures correspondances.

Les gares de la SNCB où un train S fait halte sont assez bien réparties à travers la Région. Elles complètent donc avantageusement le réseau de métro. Souvent, les possibilités de correspondance entre SNCB et STIB ne sont pas indiquées. Espérons que la faible notoriété des trains S augmentera, notamment grâce à MaaS.

• Bon nombre de Bruxellois ignorent l’existence du train S. Le logo M est largement connu, mais le logo S fait parfois défaut ou il est souvent peu visible dans une station/gare. Et s’il est visible, il est souvent méconnu. Comment comptez-vous faire mieux connaître les trains S du Bruxellois ? Quelles mesures avez-vous élaborées à cette fin avec la SNCB ? Quel budget la Région débloque-t-elle à cette fin ?

• Fin avril 2020, la STIB allait commencer à tester le projet pilote Mobility as a Service. Pouvez-vous confirmer que le projet pilote MaaS a commencé ? Y a-t-il eu des problèmes ? De premiers résultats ou une première évaluation sont-ils déjà disponibles ?

• Quand avez-vous prévu le lancement définitif de l’application MaaS ?

• Disposez-vous d’un état des lieux concernant la création d’un arrêt de train S à Verboeckhoven et la manière de l’intégrer au réseau STIB dans le quartier ? Ceci afin de garantir une mobilité fluide. Comment les arrêts de train, de tram, de bus et la (nouvelle) station de métro seront-ils connectés en surface et/ou en sous-sol ?

• Dans quelle mesure les plans de réaménagement du site de Josaphat permettent-ils déjà de déplacer l’arrêt Evere ?

• Dans quelle mesure la fréquence des trains S a-t-elle augmenté ces dernières années à Bruxelles ? À quoi ressemblera cette augmentation dans les années à venir ? Des accords ont-ils été conclus avec la SNCB à ce sujet ? La Région débloque-t-elle des fonds afin d’étendre le réseau et la fréquence des trains S ?
 
 
Réponse    Le Logo S de la SNCB s’inspire des réseaux des pays germaniques (S-Bahn) et fonctionne aussi en français (réseau Suburbain). Il est vrai qu’il faut le faire connaître davantage, mais cela rejoint plus globalement la problématique de la visibilité des petites gares bruxelloises et de la connaissance de l’offre. Ces enjeux sont connus de BM, et sont d’ailleurs repris explicitement au sein du PRM (cf. p. 91) « D’autres aspects importants de l’offre doivent également être améliorés : l’aménagement des haltes et du matériel roulant (confort, accessibilité, information), mais également la connaissance de l’offre ferroviaire par les Bruxellois ».
Par rapport à la collaboration/démarches entreprises, on peut citer les bonnes relations existantes avec la Cellule RER/GEN de la SNCB. Une communication sur l’évolution de l’offre ces dernières années est notamment parue au Moniteur de la mobilité de Brulocalis.
Concernant la visibilité et l’aménagement des gares, une ligne de 10 millions est prévue dans l’avenant Beliris, les discussions sont en cours pour en définir le meilleur usage.
Des échanges ont également eu lieu sur les plans d’investissements de la SNCB elle-même, afin que les priorités de la Région soient prises en compte au mieux, aussi bien pour les gares à moderniser que pour les aménagements qui y seraient réalisées.





Le projet-pilote MaaS de la STIB n’a pas encore démarré et a été reporté suite aux mesures de confinement. Il a été estimé que cette période n’était pas opportune pour le lancement du projet-pilote étant donné les importants conséquences que le confinement a eu sur les habitudes de mobilité (télétravail, baisse importante de la fréquentation des transports publics,…).

Le début du projet pilote MaaS auprès d’un panel de testeurs composé de 2.000 personnes est prévu en septembre 2020.

Avant ce lancement, une phase de test technique sera réalisée en août auprès d’un panel de testeurs internes à la STIB.

Les premiers résultats sont attendus fin 2020.  




L’ambition de la Région de Bruxelles-Capitale est de créer un environnement propice au développement de solutions MaaS. L’application MaaS de la STIB en sera donc une parmi d’autres ; du moins, nous l’espérons. Mais le rôle de la Région, en plus du développement d’une application MaaS publique avec la STIB, est de mettre en œuvre un cadre réglementaire établissant les règles de jeu pour tous les acteurs concernés (providers MaaS, opérateurs de mobilité publics et privés, calculateurs d’itinéraires,…) et favorisant l’innovation et la qualité de service proposée aux utilisateurs. Cette ordonnance devrait être finalisée pour l’été 2021. Le développement de l’application MaaS de la STIB à plus grande échelle se poursuivra entretemps et devrait être disponible pour la même période. Le retard pris pour le projet-pilote pourrait néanmoins avoir un impact. En effet, les résultats du projet-pilote sont déterminants pour la définition des prescriptions techniques finales de la solution à plus grande échelle.

L’insertion physique d’une halte à proximité de Verboeckhoven est possible mais, au-delà de la mise en place de la halte, le développement d’une offre attractive à cet endroit n’est pas possible : la ligne 161, à 2 voies sur cette section, est en effet très utilisée. Y arriver nécessiterait de réorganiser l’exploitation de l’ensemble de la ligne. Cela reviendrait probablement à imposer des correspondances dans le quartier européen pour dégager des sillons et cela se ferait au détriment de lignes structurantes et forts fréquentées.
Aucun document d’investissement d’Infrabel ou d’exploitation de la SNCB ne la mentionne. A l’échéance du Métro Nord, la question se pose différemment. L’intérêt de permettre l’articulation entre le réseau SNCB et le réseau STIB à cet endroit reste présent et la création de la halte figure dans le PRDD comme dans le PRM.
Il convient donc a minima de préserver le champ des possibles, pour permettre un jour cette connexion entre le M3 et le réseau S, ainsi qu’avec l’axe de la moyenne ceinture que nous souhaitons renforcer à l’échelle régionale. La station du M3 sera conçue dans ce sens.


Le déplacement de la halte est un élément central du projet de développement, à la fois pour la desserte du site mais aussi comme une occasion de réduire la coupure que le chemin de fer représente dans le site.
Il n’y a par contre pas d’autre raison de déplacer la halte que pour favoriser le développement du site, qui est lui-même conditionné à l’adoption du PAD par le Gouvernement.

L’évolution est nette et positive : entre 2015 et 2018, +15% de trains marquant l’arrêt à BXL et +35% si l’on exclut les 5 gares principales. C’est évidemment lié au déploiement de l’offre S, et il faut souligner que la fréquentation a suivi (+45%, toutes gares confondues). La tendance s’est poursuivie en 2018, la SNCB parle de « marché porteur » et note que la croissance de la fréquentation est continue et s’établit, au premier semestre 2019 à plus de 8,6% par rapport au premier semestre 2018. Le volume de passagers de la zone S de Bruxelles atteignait alors 65,1 millions de voyages sur base annuelle d’après les chiffres de la SNCB.
Pour la suite, le plan de Transport de la SNCB (2020-2023) prévoit l’ouverture de la halte CERIA, le doublement de la fréquence de la ligne S3 qui dessert cet arrêt avec également une extension de l’offre au week-end, ainsi qu’une meilleure amplitude horaire sur la S4.
Il n’y a pas d’engagement « contractuel » avec la RBC, mais plutôt une démarche de consultation de la SNCB vis-à-vis des Régions concernant les plans d’investissements. Bruxelles Mobilité a eu l’occasion de remettre un avis sur le plan de transport 2020-2023 de la SNCB, et avait par exemple plaidé pour une desserte bihoraire et weekend de la nouvelle gare CERIA, ce qui a bien été repris dans les objectifs de la SNCB.
La RBC ne finance pas les investissements sur le réseau ou l’exploitation de celui-ci mais, outre les collaborations sur la communication et les plans d’investissement, la RBC peut naturellement investir sur l’espace public bordant les gares lorsque celui-ci est régional, et/ou élaborer des projets plus vastes via Beliris. Elle est également représentée au sein du Copil RER et de certains de ses groupes de travail.