Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant l’implantation du nouveau centre européen de la cybersécurité en Région de Bruxelles-Capitale.

de
Cieltje Van Achter
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°346)

 
Date de réception: 08/07/2020 Date de publication: 11/08/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 27/07/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
08/07/2020 Recevable p.m.
 
Question    En commission de l’environnement du 17 juin, le ministre Maron a déclaré, je cite : « À titre d’exemple, la Région bruxelloise, avec le soutien du niveau fédéral, est candidate à l’accueil du centre européen de la cybersécurité. Le gouvernement s’est montré ouvert à l’installation d’une zone de test de la 5G sur son lieu d’implantation potentiel, en respectant les législations régionales en vigueur. »

J’ai appris que la Commission européenne a annoncé que le nouveau centre européen de la cybersécurité ne serait pas établi dans notre Région faute d’une infrastructure 5G sûre.

Lors de cette commission, le ministre Maron a également fait savoir qu’on pourra parler de 5G dans notre Région uniquement si (1) elle respecte les normes actuelles et si (2) les rayonnements peuvent être mesurés, ce qui n’est pas possible à ce jour. Donc même les fameuses « small cells » (petites antennes d’une portée de dix à quelques centaines de mètres), qui peuvent être connectées à l’infrastructure existante (réseau de fibre de verre), ne sont pas une solution à l’heure actuelle.

Je voudrais vous poser les questions suivantes à cet égard :

- Pouvez-vous confirmer que la Commission européenne a annoncé que le nouveau centre européen de la cybersécurité ne serait pas établi dans notre Région faute d’une infrastructure 5G sûre ? Dans l’affirmative, comment l’a-t-elle fait savoir ?

- Quelle est la réponse du gouvernement à cette annonce de la Commission européenne ? Quel est le bilan actuel de la concertation entre la Région, le gouvernement fédéral et la Commission européenne dans ce dossier ?

- Quel calendrier prévoyez-vous pour qu’on puisse mesurer les rayonnements 5G dans notre Région?

- Pour le ministre Clerfayt : quelles seraient les retombées, en termes d’emploi, du nouveau centre de la cybersécurité pour notre Région ?
 
 
Réponse    1/ et 2/

La Commission européenne n'a fait aucune déclaration qui laisserait entendre que la Belgique ne serait pas éligible pour accueillir le Centre de cybersécurité. (De plus la décision doit être prise au niveau des membres de l’UE et non de la commission). Néanmoins, le 5 juin 2020, lors du Conseil "Télécommunications", le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, a déclaré “qu'il ne serait pas concevable qu'un tel cybercentre se développe dans un environnement qui n'est pas totalement sécurisé, surtout en ce qui concerne les opérateurs de télécommunications sur lesquels il devra s'appuyer, y compris les réseaux sécurisés 5G”.

C'est dans ce contexte que le Ministre-Président et le secrétaire d'État aux relations européennes et internationales ont immédiatement écrit une lettre au commissaire Breton et à la présidente de la Commission von der Leyen pour les rassurer sur les engagements du Gouvernement bruxellois en la matière et ce, au regard de ses compétences, tout comme le Gouvernement fédéral a pris un certain nombre de décisions sur la sécurité des infrastructures le 22 juin dernier.

Les cabinets compétents bruxellois ont invité l'IBPT et les opérateurs de télécommunications afin de déterminer dans quelle mesure la mise en place de la 5G serait possible dès que le centre de compétence en matière de cybersécurité voudra s'installer dans la Région de Bruxelles-Capitale. En ce qui concerne les compétences régionales, les discussions montrent qu'il serait effectivement possible de mettre cette connectivité à la disposition du centre, et qu'un certain nombre d'options sont disponibles. La Commission européenne sera donc informée des résultats de ces discussions constructives.

Le Gouvernement fédéral travaille d’ailleurs sur un "Bid Book" pour présenter la candidature belge, pour lequel nous fournirons les éléments mettant en valeur la candidature de la région bruxelloise.

3/

Concernant la mesure de la 5G, les éléments de réponse ont déjà été évoqués lors de la commission Environnement du 17 juin 2020.

Ainsi, pour les mesures de la 5G impliquant des antennes dynamiques (mMimo), Bruxelles Environnement a mis sur pied une méthodologie qui doit encore être validée par un maximum de mesures sur le terrain. Des tests avaient déjà été effectués au port d’Anvers juste avant le confinement mais les mesures ont été mises à l’arrêt suite au confinement lié à la crise Covid-19. Les tests ont pu être relancés depuis le 1 juillet et continueront à avoir lieu pendant les mois d’été. Bruxelles-Environnement espère pouvoir finaliser sa méthode de mesure des antennes dynamiques 5G pour le 3ème trimestre 2020.

D’ailleurs, les opérateurs télécom qui ont été reçus par les cabinets bruxellois se sont montrés collaboratifs pour faciliter les mesures nécessaires à Bruxelles-Environnement pour valider sa méthode de calcul.  

En outre, des discussions ont lieu avec les deux autres régions pour évaluer la possibilité d’uniformiser la méthode de mesure entre elles et ce, en fonction des dispositifs légaux propres à chacune des régions.

4/

D’après un sondage de 2017 de l’International Information Systems Security Certification Consortium (ISC), l’organisme en charge de la certification CISSP (Certified Information Systems Security Professional), d’ici 2022, 350 000 postes seraient non pourvus dans la cybersécurité en Europe.

Par conséquent, le centre européen de cybersécurité présente une opportunité pour la Région de Bruxelles-Capitale. Il s’agit en premier lieu d’un centre qui devra démarrer ses activités début 2021 où travailleront entre 30 à 50 ETP, avec des perspectives de croissance allant jusqu’à 80 ETP d’ici 2023-2024. Il convient en outre de comptabiliser le personnel externe lié au support de l’organisation, par exemple le soutien IT, le personnel d’entretien ou de sécurité qui pourrait être pourvu par des bruxellois.

Egalement, la création de ce centre à Bruxelles pourrait créer l’éco-système d’entreprises liées à la cybersécurité dans notre région.

Dans ces domaines, les services de sécurité sont confrontés à des besoins de ressources humaines de plusieurs ordres :

● métiers directement liés à la seìcuriteì informatique ;
● métiers liés à la protection des données et de leur intégrité/authenticité, protection de la vie privée ;
● Veille en cybersécurité (menaces, risques) ;
● Gestion des incidents de seìcuriteì et d’intrusion (capacité de diagnostic/détection, gestion de l’incident : dépôt de plainte/poursuite éventuelle/externalisation, retour d'expeìrience, etc.)

Nous pourrions donc espérer que cela crée des opportunités indirectement pour nos demandeurs d’emploi.

Nous avons d’ailleurs récemment effectué un partenariat entre Bruxelles Formation et Fujitsu pour former une dizaine de demandeurs d’emplois dans le domaine de la cybersécurité alors qu’ils n’avaient pas spécialement une formation liée à ce métier-là. Cela s’est avéré être un vrai succès car pratiquement tous ont été recrutés dans un emploi très peu de temps après la fin de leur formation.