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Question écrite concernant la dangerosité des platanes pour la santé

de
David Weytsman
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°554)

 
Date de réception: 15/09/2020 Date de publication: 03/11/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 30/10/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
21/09/2020 Recevable p.m.
 
Question    Le fruit du platane est composé de poils qui eux-mêmes sont de microscopiques aiguilles. Celles-ci se plantent dans les muqueuses des cavités nasales, sur les paupières et sur les yeux, provoquant rhinites, conjonctivites et irritations respiratoires qui, dans certains cas, peuvent s’avérer graves. Cette situation n’est pas proprement belge. D’ailleurs les municipalités de Paris et Bordeaux ont pris la décision d’arrêter la plantation de nouveaux platanes dans les artères, notamment pour les raisons médicales évoquées. Or le long du site propre du bus 71 au niveau de la Porte de Namur, une nouvelle rangée de platanes a été plantée.

Mes questions sont dès lors les suivantes, dans le cadre de vos compétences :

- Comment opérez-vous le choix d’espèces d’arbres que vous plantez ? La santé est-elle une donnée prépondérante dans ce choix ?

- De nouvelles plantations de platanes sont-elles prévues en Région bruxelloise, notamment sur des lieux exploités par la STIB ? Si oui, où ça et pourquoi spécifiquement des platanes ?

- Au vu de la dangerosité du platane pour la santé, avez-vous prévu de déplanter les platanes urbains pour replanter d’autres espèces non nuisibles pour la santé ?
 
 
Réponse    Les essences d’arbres sont choisies en fonction de divers critères. Certains d’entre eux relèvent de l’exclusion ou à contrario de la tolérance, d’autres de la préférence :
· dimensions : l’essence à son développement maximal est-elle compatible avec l’espace disponible, tant aérien (façades, caténaires…) que souterrain (impétrants, tunnels…) ?
Si pas, est-il raisonnable de tailler ces arbres tout au long de leur vie (, coûts, embarras de chantier, gêne résiduelle à certains riverains …).
· viabilité :
o l’essence bénéficie-t-elle en ville de conditions abiotiques en concordance avec son aire de répartition naturelle (températures, pluviométrie, qualité du sol…) ?
o l’essence souffre-t-elle de maladies létales à haute prévalence (ormes indigènes, frênes européens et américains…).
· santé : certaines essences très allergènes comme les bouleaux, riches de dizaines d’espèces, sont quasi exclues ; les variétés très épineuses de grands arbres sont également exclues (
Robinia pseudoacacia de l’espèce naturelle épineuse, Maclura pomifera…)
· favorable à la biodiversité : mellifère, fruits, indigénat ou pas, essences non invasives dans la nature.
· esthétique : couleur des fleurs, feuilles, structure de l’écorce, vitesse de croissance…
· capacité à être entretenu, donc taillé même légèrement : port, sensibilité particulière de l’essence…
· inconvénients gérables ou pas : racine soulevant les revêtements, bogues tombant sur les piétons et carrosseries, fruits charnus et glissants sur les trottoirs…
· présence historique : voiries léopoldiennes, perpétuer la même essence dans un alignement existant…
· coûts globaux ; à noter que Bruxelles mobilité élaborera à partir de 2021 des plans de gestion chiffrant les coûts d’investissement et d’entretien attendus selon des objectifs à définir.

La santé est un élément important dans le choix des essences. Comme expliqué ci-dessus, les plus allergènes ou dangereuses sont exclues ou plantées en petit nombre selon le cas.

Il est également à noter que de nombreuses essences indigènes ou acclimatées sont allergènes, comme les chênes, aulnes, frênes, charmes, noisetiers (dont celui de Byzance, qui est un arbre).

Il serait inadéquat de supprimer totalement ces essences, dont certaines sont majeures dans les grandes villes européennes et Bruxelles en particulier.

Une stratégie à mettre en œuvre sera de diversifier les essences, donc diminuer la concentration d’éléments allergènes présents dans l’air à un même moment. Cette diversification offre par ailleurs de nombreux autres avantages (biodiversité, paysage, humus, maladies résilience…).


Bruxelles mobilité a l’intention de diminuer progressivement la quantité de platanes présents en ville, au profit d’une diversification des essences.

Cela passe par une diminution des projets contenant des platanes, mais pas à l’exclusion totale de cette essence qui présente de nombreux avantages (résistance à la pollution, aux maladies, cicatrisation, vitesse de croissance, etc.).

Par ailleurs, des platanes sont plantés ponctuellement dans les alignements existants monospécifiques de cette essence, en remplacement des sujets morts ou dépérissants. Ceci par volonté de cohérence paysagère, mais aussi de capacité de cet arbre à faire face à la concurrence de ses voisins plus âgés.

16 plantations de platanes sont prévues dans les projets en cours au sein de la DITP.


Il n’est pas prévu d’abattre des platanes à ce seul effet.