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Question écrite concernant la féminisation de certains métiers de terrain dans les administrations bruxelloises dont vous avez la tutelle.

de
Latifa Aït Baala
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°566)

 
Date de réception: 23/11/2020 Date de publication: 22/01/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 19/01/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
27/11/2020 Recevable p.m.
 
Question    La gestion de la diversité d’une organisation est globale et concerne de nombreux aspects. À la dimension de la pluralité des origines du personnel, s’ajoutent des dimensions de langue, d’âge et de genre.

L'égalité entre les femmes et les hommes est un droit inscrit dans la Constitution, qui doit se traduire également dans les pratiques des administrations et OIP de notre région. La féminisation d’un métier ou d’une profession désigne généralement la croissance du nombre de femmes dans une activité identifiée comme masculine, au vu de l’hégémonie des personnels masculins en son sein et/ou des « qualités » socialement jugées nécessaires pour l’exercer. 

Environ seulement 20 % des métiers seraient mixtes : un constat qui va à l'encontre des aspirations à l'égalité professionnelle entre les genres et qui peut aussi être nuisible économiquement.

Dans la présente question orale, il est question des métiers de terrains plus particulièrement et de casser les stéréotypes : les filles jouent à la poupée et les garçons aux voitures. On sait bien que les stéréotypes sont installés dès l'enfance et restent ancrés dans les mentalités.

À cet égard, quelles sont les actions prises afin de féminiser les métiers de terrain des administrations et OIP bruxelloises dont vous avez la tutelle ? Avez-vous fixé un objectif à atteindre pour 2024 ? Dans l’affirmative, comment cet objectif se traduit-il par le biais du plan de recrutement 2019-2024 ?

Dans le cas de l’ABP, il est inscrit dans l’accord de majorité qu’une stratégie de féminisation accrue du personnel de l’Agence sera poursuivie, en ce compris pour les fonctions dirigeantes. Où en êtes-vous dans cette stratégie de féminisation ? Que pourriez-vous nous dire à ce sujet ?

Pour ce qui est de Bruxelles-Environnement, où en êtes-vous dans la recherche et le recrutement de futures horticultrices, ouvrières forestières, éco-cantonnières et gardiennes de parc ?
 
 
Réponse    1/

Bruxelles Environnement : La question de la féminisation des métiers de terrain est traitée depuis de nombreuses années par Bruxelles Environnement. Un travail important a été réalisé sur 3 axes : la sélection, l’équipement et l’infrastructure et l’organisation du travail.

Agence Bruxelles Propreté : A ce jour, Bruxelles-Propreté compte 210 agentes, soit 7,15 % de l’ensemble de son personnel qui, au 30 novembre 2020, était de 2.936 agent.e.s. Ceci résulte notamment de l’engagement de personnel féminin pour les missions de nettoiement à partir de septembre 2015. Afin de pouvoir accueillir un nombre croissant d’agentes, Bruxelles-Propreté a prévu de renforcer les capacités de ses secteurs opérationnels entre termes de vestiaires et sanitaires séparés. Bruxelles-Propreté est par ailleurs sensible à la question du genre dans ses offres d’emploi, dans lesquelles elle emploie systématiquement une écriture inclusive. D’autre part, l’organisation de jobdatings mixtes (dans le cadre du recrutement de CDD, de contrats Rosetta, …) est à l’étude.

Port de Bruxelles : Pour chaque engagement au sein du Port le profil est ouvert à tous les genres (M/F/X). Il n’y a à ce stade pas de politique spécifique pour le recrutement féminin. Toutefois, une contrôleuse électromécanique a été engagée récemment – cette fonction étant en pénurie, il est d’autant plus remarquable qu’elle puisse être occupée par une femme. Le Port a aussi eu deux éclusières, dont l’une d’entre elles vient de partir à la retraite. Globalement le Port compte 29,01 % de femmes, sachant que le Port occupe environ 40% d’ouvriers (éclusiers, pontiers, électriciens, ouvriers polyvalents, …). Le Port fait appel à de nombreuses fonctions techniques dites « en pénurie », il est donc difficile dans ces circonstances de donner une priorité à la féminisation des fonctions au stade du recrutement. En outre, le Port est lié par les procédures de recrutement et d'engagement prévues dans le statut des fonctionnaires et des agents contractuels. Les exemples de recrutement féminin sont à valoriser et permettent petit à petit une évolution des mentalités.


2/

Bruxelles Environnement : Il n’y a pas d’objectif chiffré à atteindre. Bruxelles Environnement a fait le choix de ne pas recourir à l’action positive et de ne recruter que les meilleurs profils. Néanmoins, les actions mises en œuvre ont permis d’augmenter le nombre de candidates et le nombre de femmes recrutées.

Agence Bruxelles Propreté : Un objectif chiffré à atteindre pour 2024 en termes de féminisation du personnel n’a pas été fixé à ce stade.

Port de Bruxelles : Il n’y a pas d’objectif chiffré à atteindre en ce qui concerne le Port de Bruxelles.


3/

Une stratégie de féminisation n’a pas encore été développée car le personnel nécessaire à sa formulation n’est pas en fonction au sein de l’Agence Bruxelles-Propreté.

Des démarches afin de recruter l’agent.e responsable du développement d’une stratégie de féminisation sont toutefois en cours.


4/



Le nombre de femmes dans les équipes de terrain augmente de manière régulière au sein de Bruxelles Environnement depuis plusieurs années. En 2016, elles étaient 47. Elles sont aujourd’hui 64. En chiffres absolus, depuis 2016, le nombre de niveaux D (et E) a augmenté de 39 unités, dont 17 femmes. Le pourcentage de femmes dans ces métiers augmente donc également, avec des variations d’une année à l’autre mais une évolution positive générale. Si le pourcentage reste faible, c’est parce que l’écart de base était très important.

Il est également important de préciser qu’avoir presque 15% de femmes dans ces métiers ainsi qu’une évolution annuelle moyenne positive d’1% constituent déjà de bons résultats. En effet, les projets de féminisation des métiers de terrain sont des projets qui impliquent des changements de mentalité. Et ces changements prennent du temps. Il est également à préciser que les chiffres présentés sont donnés au 31/12 de chaque année. Ils ne prennent en compte que les contrats les plus stables (pas de saisonnières, moins de CDD).

Enfin, si l’évolution est lente, elle est positive et durable. De nouveaux projets vont voir le jour qui auront un impact sur la féminisation des métiers de terrain, tant en interne à Bruxelles Environnement qu’auprès du public. Pensons au projet « Femmes au parc », par exemple.