Question écrite concernant une formation accélérée pour devenir enseignant pour chercheurs d'emploi.
- de
- Véronique Lefrancq
- à
- Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°524)
| Date de réception: 25/11/2020 | Date de publication: 21/01/2021 | ||
| Législature: 19/24 | Session: 20/21 | Date de réponse: 08/01/2021 | |
| Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
| 08/12/2020 | Recevable | p.m. |
| Question | Lundi 28 septembre, nous apprenions dans la presse que la Ville de Bruxelles organisait l'ouverture d'une formation pour les chercheurs d'emploi intéressés par une reconversion d'enseignant, en collaboration avec la Région bruxelloise. C’est dans cette optique que je souhaite vous poser les questions suivantes : - Quel est le budget prévu et dégagé pour cette mesure ? En outre, les profils concernés par ce dispositif seraient les personnes disposant de compétences techniques par exemple en néerlandais, en mathématiques, en sciences, etc. Pouvez-vous nous préciser le profil spécifique des personnes inscrites à cette formation ainsi que les branches de cours ou d’options auxquelles ces aspirants sont destinés à enseigner ? - Dans l’article de presse, il était précisé que la Haute École Francisco Ferrer organiserait ces cursus accélérés. Pouvez-vous nous détailler ce cursus adapté dans le cadre de cette formation de reconversion, par exemple le nombre d’heures de cours, le cursus pédagogique en tant que tel, le nombre de crédits, etc. ? Est-ce que seule la Haute École Francisco Ferrer prend part à ce dispositif de formation ou est-ce que d’autres hautes écoles sont également concernées ? Si oui, lesquelles et pourquoi ? Si non, pouvez-vous nous expliciter les raisons ? Avez-vous eu des contacts avec la ministre en charge de l’enseignement et de l’enseignement supérieur ? Quelles sont leurs positions par rapport à ce dispositif ? - Est-ce que d’autres formations accélérées de ce type pour d’autres secteurs d’activité et de métiers sont à l’ordre du jour ? En effet, le corps enseignant est effectivement en pénurie, mais n’est pas le seul secteur comprenant des fonctions en pénurie. Je pense notamment et plus particulièrement au secteur de la construction. Est-ce que par exemple ce type de formation de reconversion est à l’étude pour les secteurs de la construction et de la rénovation qui sont sans cesse représentés dans les fonctions critiques ? En parallèle, est-ce que d’autres communes bruxelloises pourraient être concernées à l’avenir par ce genre de dispositif qui ne touche pour l’instant que la Ville Bruxelles ? Si oui, pouvez-vous nous présenter ce qui est à l’étude ? Si non, pouvez-vous nous en expliciter les raisons ? - Enfin, avez-vous eu des contacts avec la Ministre en charge de l’enseignement et de l’enseignement supérieur sur ce dossier ? |
| Réponse | Avec le soutien de la Haute École Francisco Ferrer (HEFF), la Ville de Bruxelles a mis en place, dès septembre 2020, une formation accélérée complétée d’une valorisation des acquis d’expérience (VAE), afin de permettre à ceux qui sont en recherche d’emploi de pouvoir être formés au métier d’enseignant. Il s’agit de proposer aux chercheurs d’emploi remplissant certaines conditions (le CESS obligatoirement et, par exemple, pour les futurs enseignants de néerlandais, le niveau B1) de travailler à mi-temps au sein du Pouvoir Organisateur de la Ville de Bruxelles sans titre requis et de suivre, en même temps, une agrégation de l’enseignement secondaire inférieur (AESI) en langues germaniques, en sciences ou en mathématiques, en horaire adapté, à la HEFF. A l’issue de la formation accélérée, les participants auront les titres requis pour enseigner dans l’enseignement secondaire inférieur. Il s’agit de formations d’une durée de 3 ans mais les chercheurs d’emploi sont admis en 1ère, en 2ème voire en 3ème année selon leur parcours de VAE. Bruxelles Formation subsidie le minerval de 20 étudiants maximum, par le biais d’une convention avec la Ville de Bruxelles, Actiris et le VDAB Brussel. Un montant de 7.019 € est affecté à cette fin sur le budget 2020 de Bruxelles Formation. Il n’existe aucune différence de fond entre la formation en horaire adapté et celle de jour. Le contenu du programme et le diplôme obtenu sont identiques. Seule l’organisation pratique est différente. Les chercheurs d’emploi concernés peuvent accéder directement à la 2ème ou 3ème année de la formation grâce à la valorisation des acquis d’expérience. Il n’y a pas d’autres hautes écoles impliquées dans un tel dispositif à ma connaissance. Seule la Ville de Bruxelles a émis une demande mais le dispositif pourrait être étendu à d’autres pouvoirs organisateurs. Et je suis tout à fait disponible pour analyser avec ces pouvoirs organisateurs le même type de financement. Je n’ai pas eu de contact avec les ministres de l’enseignement et de l’enseignement supérieur à ce sujet et je ne peux donc pas vous dire quelles sont leur position par rapport à ce dispositif. Il n’y a pas d’autres formations accélérées de ce type pour d’autres secteurs d’activité et de métiers à l’ordre du jour. Pour lutter contre la tendance à la diminution du nombre de stagiaires suivant une formation qualifiante notamment dans les métiers du gros œuvre et de la finition, Bruxelles Formation a démarré un plan visant à améliorer la situation : - Des séances d’information transversales et mensuelles se donnent à la Cité des Métiers selon un calendrier établi annuellement. Celles-ci permettent aux futurs stagiaires de pouvoir mieux se projeter dans l’avenir. - Le délai d’attente entre une séance d’information et une rentrée en formation a également été réduit. - Certaines formations de longue durée (plafonneur et coffreur) ont aussi été scindées en deux modules consécutifs plus courts avec une possibilité d’employabilité à l’issue de la première partie. - Si le niveau de qualification requis n’est pas si élevé pour travailler dans le secteur de la construction, un certain nombre de stagiaires n’ont pas les connaissances minimales de base en mathématique ou en français oral pour suivre ces formations. De plus, les structures de formation en FLE et en alphabétisation sont saturées. Depuis janvier, BF Construction a abaissé le seuil d’entrée en formation en dispensant des cours de FLE pendant la formation qualifiante. De plus, en matière de construction, a été conclu en septembre 2020 un accord de formation sectoriel relatif à la mise en place de mesures de crise visant à soutenir les entreprises et les entrepreneurs bruxellois de la construction, impactés par la pandémie actuelle. Cet accord s’inscrit dans le Plan de relance de la Région bruxelloise et une subvention en complément du subside régional est allouée au CDR Construction pour encourager la formation des travailleurs pour les entreprises de construction. L’accord sectoriel, intitulé « Build Circular.Brussels », vise à développer, promouvoir, organiser des formations qui viseront en particulier à : - Augmenter la qualité de la réalisation des travaux énergétiques dans le cadre de la Stratégie rénovation de la Région bruxelloise ; - Augmenter la qualité des travaux vers une gestion circulaire, locale et sociale. L’objectif est de former, sur une période d’un an, 1.600 travailleurs / indépendants du secteur de la construction dans une démarche pour plus de circularité. Bruxelles Formation s’engage à développer et/ou opérationnaliser à la demande les formations suivantes : - Valoriste-déconstructeur en collaboration avec Constructiv ; - Pose d’une isolation de façade et bardages associés (ardoises, aluminium) ; - Pose d’une isolation de façade en EPS (crépis de type skap) ; - Ventilation de base des logements individuels, immeubles collectifs ; théorie et pratique en collaboration avec le CDR Construction ; - Panneaux solaires thermiques : théorie, montage, mise sous pression sur une toiture en tuiles ; - Optimisation, récupération, gestion d’énergie, audit énergétique et utilisation rationnelle de l’énergie ; - …. |