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Question écrite concernant le succès de l’Agence immobilière sociale étudiante (AISE).

de
Bianca Debaets
à
Nawal Ben Hamou, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale en charge du Logement et de l'Égalité des Chances (question n°494)

 
Date de réception: 25/01/2021 Date de publication: 26/03/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 23/03/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
16/02/2021 Recevable p.m.
31/03/2021 Annexe à la réponse p.m. Annexe
 
Question    Il y a quelque temps, j’ai déjà eu l’occasion de vous interroger sur les agences immobilières sociales spécifiquement destinées aux étudiants (cf. la réunion de la commission du logement du jeudi 6 février 2020).

Dans votre réponse, vous avez reconnu que l’Agence immobilière sociale étudiante (AISE) a connu des débuts difficiles après son lancement en 2016-2017. Toutefois, à la suite d’une évaluation générale, l’AISE a réussi à prendre un certain élan, gérant finalement 199 logements au 30 septembre 2019. Cependant, les statistiques relatives au nombre d’étudiants faisant appel aux Associations d’insertion par le logement (AIPL) ou à l’AISE n’étaient pas disponibles. Une campagne de communication serait également prévue afin de faire mieux connaître l’AISE.

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Pouvez-vous faire le point sur le succès de l’AISE ? Combien de logements a-t-elle actuellement en gestion ? Comment ces logements sont-ils répartis sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale ?

- Sur quel soutien régional (logistique, matériel et financier) l’AISE peut-elle compter ? Quelle concertation structurelle a-t-elle lieu à ce sujet et quels accords concrets ont-ils été conclus à cet égard ?

- Avez-vous entre-temps une meilleure idée du nombre d’étudiants qui font appel à l’AISE (ou, plus largement, à d’autres AIPL ou AIS) ? Pouvez-vous ventiler ces chiffres en fonction du sexe, de l’âge et du rôle linguistique de l’enseignement dans lequel ils sont inscrits ? Disposez-vous d’indicateurs montrant que la crise du coronavirus a eu un impact significatif sur le nombre d’étudiants qui se sont tournés vers l’AISE ?

- Comment s’est déroulée la campagne de communication annoncée ? Par quels canaux cette campagne a-t-elle été menée ? Disposez-vous d’indicateurs révélant le succès de cette campagne de communication ?

- Pouvez-vous faire le point sur l’intention du conseil d’administration de l’AISE d’accorder une attention particulière à la diversité linguistique et de mettre en place une communication bilingue parfaite afin que les étudiants néerlandophones se sentent plus à l’aise ? A-t-on encore constaté des irrégularités à cet égard ?
 
 
Réponse    Au total, sur base du relevé au 30 septembre 2020, l’AISE gérait 297 logements.

Parmi ces logements, 282 d’entre eux étaient considérés comme des logements individuels. Les 15 autres logements étaient quant à eux, des logements collectifs qui comprenaient plusieurs chambres.

La répartition des 297 logements est la suivante :

1000 Bruxelles : 62 logements
1030 Schaerbeek : 62 logements
1040 Etterbeek : 2 logements
1050 Ixelles : 20 logements
1060 Saint-Gilles : 39 logements
1070 Anderlecht : 63 logements
1080 Molenbeek-Saint-Jean : 9 logements
1083 Ganshoren : 1 logement
1090 Jette : 21 logements
1150 Woluwe-Saint-Pierre : 1 logement
1160 Auderghem : 2 logements
1180 Uccle : 12 logements
1200 Woluwe-Saint-Lambert : 1 logement
1210 Saint-Josse-Ten-Noode : 2 logements

Comme c’est le cas pour toutes les autres AIS, l’AISE bénéficie d’une subvention octroyée par la Région de Bruxelles-Capitale. Pour 2021, le montant de la subvention octroyée à l’AISE s’élève à 963.904,34 euros.

Les modalités relatives à la subvention octroyée à l’AISE sont fixées dans les articles 12 à 19 et 28 à 34 de l’arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 17 décembre 2015 organisant les agences immobilières sociales.

Au cours de l’année 2020, l’AISE a par ailleurs bénéficié d’une subvention exceptionnelle d’un montant de 86.000,00 euros afin de couvrir son déficit dû au non-paiement des loyers de nombreux étudiants en raison de la crise du coronavirus pour la période du 1
er avril au 31 mai 2020.

Sur base des informations transmises par l’AISE, au cours de l’année 2020, 156 dossiers de candidature ont été transmis.

Parmi ces dossiers, 81 d’entre eux ont été transmis par des individus de sexe masculin (52%) et 75 ont été transmis par des individus de sexe féminin (48%). Au niveau de l’âge, 8 individus (5%) avaient 21 ans ou moins, 125 individus (80%) avaient entre 21 et 29 ans et 23 individus (15%) avaient 30 ans ou plus. Parmi ces 156 dossiers, seuls 58 dossiers étaient complets dont 2 étaient relatifs à des candidats néerlandophones.

Concernant les locataires au cours de l’année 2020, 47% d’entre eux étaient de sexe masculin et 53% d’entre eux étaient de sexe féminin. Au niveau de l’âge, 7% d’entre eux avaient 21 ans ou moins, 83% avaient entre 21 et 29 ans et 10% d’entre eux avaient 30 ans ou plus. Parmi ces locataires, 9% d’entre eux étaient néerlandophones.

Comme vous le mentionnez dans votre question, l’AISE a effectivement constaté un impact lié à la crise sanitaire de la covid-19.

Tout d’abord, une perte de revenus des étudiant.e.s jobistes a été constatée. La majeure partie des jobistes travaillent dans l’Horeca, à l’aéroport et dans la grande distribution.

Une détresse psychologique a également été relevée, puisque 10 à 15% des étudiants nécessitent un accompagnement psychologique ou des soins psychologiques plus conséquents les empêchant de suivre leur formation.

D’un point de vue financier, l’AISE a également connu une forte hausse du vide locatif. Celui-ci est passé de 1,6% à 8%. Cela constitue une perte de 43.000,00 euros pour l’AISE. Cette augmentation s’explique par plusieurs raisons :

- Les étudiants n’ayant plus de sources de revenus, abandonnent leur logement et vont vivre soit chez leurs parents mais souvent chez des ami.es ou chez d’autres étudiants en colocation mais de manière illégale (le logement n’étant pas prévu pour le nombre de locataires présents) ;

- Les candidats-locataires qui étaient censés devenir locataires, annulent leur candidature car, à juste titre, ne voient plus l’utilité de payer un loyer pour être proche de l’institution d’enseignement ;
- Celles et ceux qui abandonnent leurs études car l’enseignement à distance ne leur convient pas ;
- De très nombreux impayés et des arriérés de paiement importants.

Cela a par ailleurs accru la masse de travail administratif pour l’AISE (gestion des impayés, état des lieux, recherche de candidat.es avec des dossiers en ordre, gestion de crise, problèmes psychologiques, …).