Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant le déploiement éventuel de diplomates bruxellois spécialisés dans les technologies

de
Bianca Debaets
à
Pascal Smet, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de l'Urbanisme et du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur et de la Lutte contre l'Incendie et l'Aide médicale urgente (question n°369)

 
Date de réception: 23/02/2021 Date de publication: 02/04/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 31/03/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
02/03/2021 Recevable p.m.
 
Question    Le lundi 8 février dernier, la Région flamande a annoncé qu’elle allait encore étendre son réseau international de diplomates spécialisés dans les technologies. Ces attachés technologiques de Flanders Investment & Trade (FIT) devront aider à commercialiser l’innovation flamande dans dix endroits innovants à travers le monde et à attirer les investissements technologiques étrangers en Flandre.

L’équipe actuelle de trois attachés technologiques a été renforcée le 1
er février par quatre nouveaux diplomates technologiques, et les postes restants devraient également être pourvus d’ici l’été. Le gouvernement flamand débloque chaque année 3 millions d’euros pour développer ce réseau de diplomates technologiques.

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Avez-vous déjà examiné si et comment la Région de Bruxelles-Capitale pourrait mettre en place un réseau international similaire de diplomates spécialisés dans les technologies afin de pouvoir promouvoir notre Région en tant que pôle technologique ? Dans l’affirmative, quels constats et conclusions avez-vous tirés ? Quels sont les lieux envisagés ? Combien de diplomates seraient-ils désignés à cette fin ?

- Le secteur technologique et le monde scientifique/universitaire ont-ils été sondés sur leur intérêt et sur l’utilité d’un tel réseau et ont-ils été impliqués dans les éventuels projets de création d’un tel réseau ? Dans l’affirmative, pouvez-vous en dire plus ?

- Vous êtes-vous déjà concerté avec votre collègue, la secrétaire d’État aux affaires économiques, sur la manière d’associer Innoviris à ces projets visant à positionner Bruxelles comme un pôle technologique et la possibilité de détacher du personnel d’Innoviris pour ce réseau ? Ou bien a-t-on décidé de réorienter la fonction d’une partie du réseau existant d’attachés commerciaux vers une telle approche ?

- Plus généralement, pouvez-vous expliquer comment, dans le cadre de vos compétences, vous promouvez la Région de Bruxelles-Capitale en tant que pôle technologique ? Quels actions et moyens concrets prévoyez-vous à cet effet ? Combien de membres du personnel sont-ils affectés à cette tâche ?

- Avez-vous pris contact avec votre collègue flamand pour passer des accords en vue de la mobilisation / de l’utilisation des diplomates technologiques flamands pour des questions spécifiques à Bruxelles ou des demandes de sociétés étrangères concernant Bruxelles ?
 
 
Réponse    1/ Il n'existe pas de réseau spécifique de diplomates technologiques de la Région de Bruxelles-Capitale. Toutefois, l'un des attachés économiques et commerciaux, à savoir celui de San Francisco, a été recruté sur la base d'un profil technologique distinct.
Compte tenu de la taille limitée du réseau bruxellois, nous optons pour le recrutement d’attachés économiques et commerciaux ayant un profil général.



Néanmoins, le réseau international s'oriente de plus en plus vers la prospection et le soutien des entreprises technologiquement innovantes. Ces activités représentent une part de plus en plus importante dans les tâches quotidiennes des attachés économiques et commerciaux.
Le réseau bruxellois d'attachés économiques et commerciaux travaille en étroite collaboration avec la scène bruxelloise des start-ups, qui est plus dynamique que jamais. Il cible aussi spécifiquement les start-ups locales à l'étranger, à la recherche de correspondances possibles en termes d'exportations, d'attraction d'investissements étrangers et d'échanges technologiques.

Ces compétences sont développées en collaboration avec d'autres services du hub actifs dans le domaine de l'innovation technologique (différents clusters prioritaires et équipe au sein de la section innovation technologique du « Enterprise Europe Network » à Bruxelles).
Le développement de ces compétences se fait également en collaboration avec les area managers à Bruxelles.

2/ Il existe des contacts réguliers entre les AEC et le monde universitaire pour des missions commerciales spécifiques ou d'autres initiatives à l'étranger.


3/ Dans le cadre de la mission « National Contact Point » (NCP), il existe une étroite collaboration entre hub.brussels et Innoviris. Ils assistent ainsi les entreprises et les académiques bruxellois pour créer ou développer des produits innovants via des partenariats internationaux et des financements européens, et ce grâce à un réseau international de NCP (en plus du réseau des AEC) et notamment dans les domaines suivants : TIC, santé, sécurité, biotechnologie, alimentaire, énergie, transport, climat et matières premières.

4/ La stratégie menée par hub.brussels pour attirer les investisseurs étrangers à Bruxelles vise 6 secteurs, au sein desquels la priorité est mise sur les aspects technologiques :
- Life sciences (E-health, Medical devices, Clinical trials)
- Digital technologies (IoT, Big Data, AI/VR)
- Creative industries (Audiovisual)
- Finance (FinTech, Insurance)
- Legal & Public affairs (International associations, Legal services, RegTech)
- Sustainable economy (Sustainable construction, Circular economy).

Sur une soixantaine d’actions “Invest” prévue chaque année au plan d’actions international de hub.brussels, une bonne moitié porte sur ces 6 secteurs.
Depuis le début de la crise sanitaire, hub.brussels développe également des vidéos permettant par exemple de virtualiser des visites d’incubateurs ou d’entreprises bruxelloises (Virtual Tech City Tour).

En ce qui concerne la promotion des exportations, une équipe de 11 personnes de hub.brussels met en avant les « perles technologiques » lors d'actions à l'étranger (missions économiques, stands sur des foires internationales, invitations d'acheteurs étrangers) organisées avec le réseau des attachés économiques et commerciaux.

Il s'agit souvent de l'expertise haute technologie dans le secteur de la construction, qui a été encouragée par la législation visionnaire et ambitieuse de Bruxelles sur la construction passive et à faible consommation d'énergie. L'expertise en matière de construction est le fleuron de notre expertise technologique pour les pays étrangers, mais l'informatique, la santé, l'alimentation durable sont également de puissants moteurs de l'économie régionale pour naviguer sur les marchés internationaux.

Les secteurs technologiques représentent 2/3 du nombre d'actions d'exportation figurant dans le plan d'action international annuel de hub.brussels. Ce ratio est sous-estimé, car les actions multisectorielles comprennent presque toujours une composante de construction durable. Si l'on tient compte de ces éléments, on peut dire que 80 % des actions de promotion des exportations à Bruxelles sont axées sur la haute technologie.

N'oublions pas que Bruxelles est une capitale mondiale du droit européen et plus précisément du droit des nouvelles technologies. Hub.brussels promeut l'expertise bruxelloise en matière de RGPD, REACH, DPI et IA à l'étranger, notamment auprès des entreprises internationales qui cherchent à étendre leurs activités en Europe, voire s'établir à Bruxelles. L'attraction des investissements et la promotion des exportations sont donc ainsi complémentaires afin de vendre le savoir-faire bruxellois aux entreprises technologiques étrangères et de les attirer à Bruxelles. La position de Bruxelles en tant que centre de haute technologie en est ainsi renforcée.

5/ Chaque année, une réunion de travail est organisée entre les trois organisations de promotion des exportations afin de discuter de la coopération interrégionale et de préparer la réunion officielle annuelle de coordination.
Lors de la prochaine réunion, il est prévu d’examiner avec le FIT s’ils sont ouverts au partage du réseau des diplomates technologiques.
À ce jour, ce n'est pas le cas et l'accord de coopération se limite au partage des AEC ayant un profil général.
Il convient de souligner que l'accord de coopération de 2005 ne concerne que la promotion des exportations et que les diplomates technologiques ont un champ d'action plus large que l'exportation.