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Question écrite concernant les bateaux électriques et le financement européen

de
Carla Dejonghe
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°866)

 
Date de réception: 26/01/2021 Date de publication: 08/06/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 07/06/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
23/04/2021 Recevable p.m.
 
Question    D’ici 2050, l’Europe doit être le premier continent neutre sur le plan climatique. La clé en est le Pacte vert pour l’Europe, dont la politique a été annoncée l’année dernière par Ursula von der Leyen. Le prochain programme européen à être lancé cette année dans le cadre du Pacte vert est Horizon Europe (#HorizonEU), pour lequel la Commission a proposé un budget de 100 milliards d’euros pour la période 2021-2027 (1). Ce programme se compose de 5 domaines principaux :
1. Adaptation au changement climatique (y compris les réformes de société)
2. Océans, mers et eaux côtières et intérieures salubres
3. Villes intelligentes et neutres sur le plan climatique
4. Santé des sols et des aliments
5. Cancer
Dans le cadre des domaines 2 et 3 (même si ma question aura sans aucun doute un impact sur tous les autres points), j’aimerais aborder l’idée des bateaux électriques, un projet dans lequel l’UE a d’ailleurs déjà investi et qui a fait ses preuves. Notre actuel waterbus bruxellois, lancé en 2013, est un excellent et agréable moyen de voyager/faire la navette sur lequel on devrait miser bien davantage. De plus, des arrêts supplémentaires pourraient être créés afin d’augmenter la portée du waterbus (voir le potentiel sur l’illustration). Cependant, le waterbus est peu connu actuellement, et utilisé par un groupe assez restreint (environ 40.000 voyageurs par an, si l’on ne tient pas compte de 2020). Ce pourrait être le moment de passer à des bateaux à propulsion électrique, pour lesquels des fonds européens pourraient être disponibles.
Les bateaux électriques présentent de nombreux avantages. Tout d’abord, ils ne produisent aucune émission. Par conséquent, il n’y a pas d’odeurs ni de vibrations, ce qui rend la navigation plus confortable. Les bateaux électriques ne font pas de bruit en raison de l’absence de moteur traditionnel. Ceci m’amène à l’avantage 3 : un moteur électrique ne nécessite pratiquement aucun entretien. Ils sont également pratiques pour le personnel, car ils sont faciles à piloter. Enfin, ils sont également beaucoup moins chers à long terme, car on économise sur le carburant et l’entretien.
Même les inconvénients de la navigation électrique ne posent aucun problème au waterbus bruxellois. Un bateau électrique doit être rechargé régulièrement, ce qui rend impossible les très longues distances, mais comme il s’agit de naviguer sur les voies navigables intérieures, ce n’est pas un problème. Les distances ne sont jamais très longues et plusieurs points de recharge peuvent être installés le long des canaux. Le fait que ces moteurs électriques sont moins puissants que les moteurs à combustion n’est pas non plus un problème, puisque la vitesse est de toute façon limitée à 18 km/h sur le canal.
Au niveau européen, des investissements ont déjà été réalisés dans (la recherche sur) les bateaux électriques. Par exemple, le projet « E-ferry », lancé en 2015, prendra fin en mai 2020. Il s’est déroulé dans la partie danoise de la mer Baltique et s’est avéré être un succès (
2). L’Europe continue d’investir dans de tels projets. Horizon Europe a continué à fournir des fonds pour aider les États membres à atteindre leurs objectifs de neutralité climatique complète. Par exemple, dans le cadre du deuxième pilier, la Commission a proposé 52,7 milliards d’euros pour favoriser les technologies et solutions clés qui sous-tendent les politiques de l’UE et les objectifs de développement durable (notamment le climat, l’énergie et la mobilité). Les bateaux électriques bruxellois pourraient s’inscrire dans ce cadre.
Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :
1. Peut-on mettre à l’étude le remplacement des waterbus classiques par des bateaux électriques ?
2. Peut-on vérifier si un tel projet serait éligible à un financement européen dans le cadre du Pacte vert ?

(
1) https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/european-green-deal_fr
(
2) https://cordis.europa.eu/project/id/636027
 
 
Réponse    Les différents partenaires qui soutiennent le projet du Waterbus (Région de Bruxelles-Capitale, Région flamande, Bruxelles-Ville et Vilvorde) ont depuis le début du projet en 2013 marqué leur intérêt pour le passage de bateaux à moteur thermique vers des bateaux à moteur électrique, ou lorsque la technologie le permettra, un autre moteur durable.

Des bateaux à moteur électrique existent sur le marché mais uniquement avec des batteries rechargeables à des points de chargement ; en effet, la technologie de la pile à combustible n’est pas encore aboutie.

De plus il est à remarquer qu’il n’y a pas encore pour le moment de production en série de bateaux à moteur électrique ; il faudra attendre au plus tôt l’horizon 2025 pour la mise en production de tels bateaux. Au niveau des coûts, il faudra tenir compte du prix de l’électricité ainsi que du coût des batteries et des frais d’investissement liés aux points de chargement.

Un bateau à moteur électrique comme ceux d’Anvers et de Rotterdam coûte environ 3 mios EUR contre 1,5 mios EUR pour un bateau à moteur thermique. Pour le reste, la comparaison s'arrête là, car le canal de Bruxelles peut difficilement être comparé aux voies navigables d'Anvers ou de Rotterdam.

Le Waterbus est exploité par l'asbl "Brussels by Water" avec le soutien financier des différents partenaires, avec un rôle prépondérant pour la Région de Bruxelles. Toutefois, tels budgets d'investissement vont bien au-delà du financement actuel.

Je vous renvoie également à la réponse que vous recevrez prochainement à votre question écrite similaire avec le numéro 870.