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Question écrite concernant le fonctionnement du data center régional exploité par le CIRB au nom de la Région de Bruxelles-Capitale

de
Bianca Debaets
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°676)

 
Date de réception: 18/03/2021 Date de publication: 14/06/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 14/06/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
26/04/2021 Recevable p.m.
 
Question    Fin 2013, le gouvernement bruxellois a décidé de créer un data center régional afin d’héberger les serveurs nécessaires au stockage sécurisé des données des différentes institutions bruxelloises. Comme vous le savez, j’ai eu l’occasion de suivre de près ce dossier au cours de la précédente législature en tant que secrétaire d’Etat en charge de la transition numérique, même si j’ai également été confrontée aux inévitables difficultés liées à un projet d’une telle envergure.
Dans la dernière note d’orientation sur la transition numérique, ce data center régional a également été mentionné (cf. page 183 et suivantes). On y confirme qu’« en 2020, le CIRB a continué de faire évoluer son infrastructure sur ARTS pour être alignée avec celle de SIBELGA et pour répondre aux besoins grandissants des clients, et ceci avec les équipements HP et IBM de dernière génération. Fin 2020, la majorité des serveurs virtuels auront été déplacés sur la nouvelle infrastructure cloud. En parallèle, nous n’oublions pas l’optimisation des coûts, où un projet de décommissionnement a également été lancé et un total de 500 VM clients ont été nettoyées. »
Je voudrais donc vous poser les questions suivantes :
- Pouvez-vous faire le point sur l’organisation et le fonctionnement du data center régional ? Pouvez-vous expliquer en détail comment l’infrastructure a été améliorée en 2020 pour mieux répondre aux souhaits et besoins de toutes les institutions concernées ? Quel budget y a-t-il été alloué (ventilé par type d’achats/investissements) ?
- Pouvez-vous expliquer comment l’optimisation des coûts a été et est abordée concrètement ? Quels résultats ont-ils déjà été obtenus ? Quelles actions et quels moyens prévoyez-vous pour la suite de ce processus ? Quel échéancier prévoyez-vous à cette fin ?
- Pouvez-vous expliquer dans les grandes lignes quelles mesures le gouvernement bruxellois a déjà prises depuis le début de cette législature afin d’optimiser le fonctionnement du data center régional ? Quelles étapes ultérieures ont-elles déjà été arrêtées à cet égard, et quand seront-elles mises en œuvre ?
- Pouvez-vous confirmer que toutes les institutions visées ont déjà rejoint ce data center régional unique, ou ces données sont-elles encore éparpillées sur différents sites ? Quelles institutions ont-elles rejoint le centre depuis le début de cette législature ? Le cas échéant, pouvez-vous expliquer quelles institutions doivent encore le rejoindre et pourquoi elles ne l’ont pas encore fait ? Quelles mesures prenez-vous pour qu’elles rejoignent le data center régional ? Quel échéancier prévoyez-vous à cette fin ?
- Pouvez-vous confirmer que l’intégration du nouvel outil de supervision de l’infrastructure des data centers (DCIM Data Center Infrastructure Management) a bien eu lieu à la fin de l’année dernière ? Dans l’affirmative, comment évaluez-vous le fonctionnement de ce nouvel outil ? Comment a-t-il déjà contribué à améliorer la qualité du service aux clients ?
- Pouvez-vous indiquer le coût actuel du data center régional ? Pouvez-vous également le ventiler en fonction des différents postes de dépenses (investissements ponctuels, frais d’entretien, etc.) ?
- Pouvez-vous expliquer si des incidents se sont déjà produits dans ce data center depuis le début de cette législature ? Dans l’affirmative, pouvez-vous expliquer de quels incidents il s’agit (perte de données, fuites de données, etc.) et quelles suites leur ont été données ?
- Avez-vous déjà étudié comment l’énergie libérée suite à l’exploitation et la maintenance du data center régional peut être récupérée pour des applications écologiques et durables, par analogie avec la capitale suédoise, Stockholm (où cette énergie est utilisée sur le réseau de chaleur) ? Dans l’affirmative, pouvez-vous expliquer cela plus en détail ?
 
 
Réponse    1/
Depuis fin 2019, le Centre Régional des Données du CIRB est hébergé sur le site de Sibelga en remplacement de celui du SIAMU qui était très limité en capacité. Pour optimiser ce nouvel espace ainsi que l’efficacité énergétique en 2020, la dernière technologie de serveurs de chez HP (SYNERGY) a été déployée et ceci a permis de passer d’une soixantaine de serveurs sous l’ancienne technologie vers 24 serveurs (12 à Sibelga et 12 à l’avenue des Arts). Les besoins actuels en performance pour nos clients sont garantis par cette nouvelle infrastructure.

Cet investissement représente un budget de 845.000 € auxquels s’ajoutent la couverture de 3 années de maintenance avec un support proactif pour un montant total de 47.000 €.


2/
La diminution du nombre de serveurs a également pour conséquence une optimisation des coûts de licences Microsoft et Red Hat. De plus, comme VMware calcule une partie de son coût de licences sur la base du temps d’exécution et de la consommation mémoire des machines virtuelles, le CIRB a mis en place un système automatique qui éteint les machines de développement pendant la nuit.

Un système de reporting vers nos clients a également été mis en place pour repérer les machines inutilement surdimensionnées et les inviter à corriger et utiliser en bon père de famille les ressources mises à disposition.


Le CIRB continue à porter une attention continue sur les moyens disponibles permettant d’optimiser les coûts du Centre Régional des Données.

3/
Depuis le début de la législature, le Gouvernement a pris sous mon impulsion une série de décisions visant tout d’abord la mise en place d’une gouvernance dans le Centre Régional des Données. Un travail de fonds a dû être mené car la Région n’avait pas développé jusqu’à présent une véritable stratégie d'hébergement des données qui soit en ligne avec les besoins des administrations. Plus précisément, il fallait créer une plus grande mutualisation et une cohérence des infrastructures IT régionales, pour pouvoir atteindre l'optimisation de l’utilisation du Centre Régional des données :
- la mise en place d’une stratégie bruxelloise pour les données incluant la mise en œuvre de la plateforme régionale d’échange de données au sein du Centre Régional des Données géré par le CIRB et la définition de la gouvernance régionale des données ;
- la mise en place d’un courtier des ressources informatiques (cloud broker) au niveau de la Région, par la création d’un service bruxellois d’informatique en nuage qui combinera des éléments en interne et en externe au CIRB (nuage public et de nuage privé) afin de pouvoir offrir aux usagers le meilleur service en fonction de leurs besoins et exigences (p.ex. en termes d’hébergement de données sensibles) ;
- l’approbation d’une gouvernance numérique en Région bruxelloise, avec la création de 3 organes régionaux de gouvernance avec le rôle du CIRB comme coordinateur informatique au service des autres administrations et dans le but d’assurer une cohérence régionale en matière IT. Cette gouvernance numérique fait évoluer le rôle du CIRB en réel orchestrateur informatique régional avec entre autres, la mise d’une approche centralisée en matière de services informatiques en nuage (« nuage bruxellois ») où le Centre Régional des Données aura un rôle moteur.

4/
L’adhésion des institutions au Centre Régional des Données avance progressivement avec une croissance régulière. Dépendant de leur stratégie numérique, de leur maturité technologique et de la période d’amortissement des investissements effectués, les différentes administrations sont, selon les cas de figure, enclines à rejoindre le Centre Régional des Données.
Depuis mi-2019, Brugel, le Port de Bruxelles, l’Administration communale d’Etterbeek, le CPAS de Bruxelles, FedAIS, le CPAS d’Anderlecht et parking.brussels ont rejoint le Centre Régional des Données (service du Centre Virtuel des Données pour l’hébergement virtualisé).

Le service du Centre Virtuel des Données requiert une virtualisation préalable de l’infrastructure à porter vers le Centre Régional des Données, et des coûts liés à la migration sont naturellement à prendre en compte, ce qui peut constituer un frein.

À noter également qu’en l’état actuel des choses, le service ne peut être proposé qu’aux institutions ayant signé le mandat au marché IRISnet 2, et que les Pouvoirs locaux investissent plus volontiers sur leur budget extraordinaire qu’ordinaire, et peuvent donc avoir tendance à privilégier des investissements dans leur propre matériel que dans une souscription à un service récurrent.


Les équipes du CIRB effectuent une sensibilisation continue auprès des candidats potentiels.
Voici la situation des discussions en cours:
● 2021: Kanal, CPAS de Ganshoren, Ville de Bruxelles ;
● 2022: AC et CPAS Forest ;
● 2024: AC et CPAS Jette.



5/
L’outil de gestion de l’informatique du centre des données (Data Center Infrastructure Management - DCIM) est passé en production durant le mois d’avril 2021. Il est encore en cours d’alimentation en données pour pouvoir donner tout son potentiel.

Cet outil va faciliter la gestion quotidienne du CIRB et la prise de décision pour les gestionnaires du datacenter ainsi que pouvoir fournir les chiffres alimentant les divers indicateurs clés de performance (ICP). Avec cet outil, il est maintenant possible d’optimiser la distribution des serveurs dans les étagères, ceci tant au niveau espace qu’au niveau consommation électrique. Cette gestion est peu visible pour les clients et pourtant indispensable au quotidien pour maintenir à un niveau professionnel la disponibilité et optimalisation de nos centres des données informatiques.


6/

Voici les coûts du Centre Régional des Données pour 2020 :

Dit zijn de kosten van het gewestelijk datacenter voor 2020 :

 

Coût CRD 2020 – Kosten GDC 2020

Services- Diensten   

1.085.523,05

Matériel-Hardware    

2.591.429,17

Maintenance-Onderhoud

   290.923,82

RH-HR

9.859.101,14

LogicielsSoftware    

2.213.574,93

     Total-Totaal

16.040.552,11

 

 

Pour 2021, les budgets prévus sont les suivants:

Voor 2021 zijn de volgende budgetten voorzien:

 

 

Budget      CRD – GDC 2021

Services-Diensten    

1.234.001

Matériel-Hardware    

1.393.002

Maintenance-Onderhoud

   400.000

RH-HR

8.737.164

Logiciels-Software    

3.323.438

Externalisation-Uitbesteding

1.500.000

     Total-Totaal

16.587.605

 


7/
Il y a malheureusement bien eu quelques incidents depuis le début de la nouvelle législature. Des composants électroniques défaillants ralentissant le réseau, une interruption de service avec redémarrage de plus de 1400 machines virtuelles sur le site Arts due à un comportement anormal de la nouvelle infrastructure SYNERGY qui a été corrigée récemment par le fournisseur et un blocage des accès aux données pendant quelques minutes pour la nouvelle infrastructure Kubernetes (containers).


Ces divers incidents engendrant des coupures de service n’ont pas provoqué de perte de données et le niveau de service global est bien meilleur que les années précédentes. Cela fait partie des aléas opérationnels.


Afin d’optimaliser les coûts du Centre Régional des Données, les deux sites ne sont pas l’exact miroir l’un de l’autre. En effet, certains services identifiés comme critiques en collaboration avec les utilisateurs sont répartis sur les 2 centres de données pour offrir une meilleure résilience. Néanmoins, cette mise en miroir d’un service représente 2,5 fois le coût d’exploitation d’un service qui tourne sur un site du Centre Régional des Données.


Les services moins critiques ne bénéficient pas de cette solution. Néanmoins l’ensemble des serveurs bénéficient d’une sauvegarde des données.

La connexion de nos centres de données aux services en nuage public (Azure, AWS, futur Gaia-X) dans le cadre de l’initiative Nuage Bruxellois est une alternative qui est étudiée pour offrir cette plus grande résilience à moindre coût.


8/
La récupération d’énergie de nos centres informatiques est un dossier très intéressant. Le data center de Sibelga est une location et le CIRB ne peut qu’utiliser les infrastructures mises à disposition avec les composants existants.
Le site de l’Avenue des Arts quant à lui n’est pas adaptable pour ces technologies à récupération d’énergie, et sera certainement remplacé d’ici quelques années. Un gestionnaire du Numérique Responsable a récemment été engagé au CIRB et sera mis à contribution pour le remplacement du centre de données Arts en temps voulu et en tenant compte des nouveaux objectifs de réduction de la consommation énergétique.