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Question écrite concernant la criminalité dans les stations et aux arrêts de la STIB ainsi qu'à leurs abords.

de
Bianca Debaets
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°911)

 
Date de réception: 12/05/2021 Date de publication: 24/06/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 24/06/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
26/05/2021 Recevable p.m.
 
Question    Vous serez certainement d’accord avec moi pour dire que tous les Bruxellois devraient avoir le droit de jouir de l’espace public et de s’y promener en toute sécurité. Cet espace public inclut évidemment les transports publics.

Malheureusement, le vol, le racket, la violence à l’égard des femmes ou des hommes, le harcèlement et toute une série d’autres phénomènes fâcheux se produisent presque quotidiennement dans les stations et aux arrêts de nos métros, trams et autres moyens de transport public, qu’ils soient souterrains ou de surface.

Bien que la présence de stewards de la STIB, de policiers ou – dans un passé plus récent – de patrouilles militaires ait contribué à réduire le nombre d’irrégularités, ce personnel de sécurité ne peut évidemment pas être présent à tout moment du jour ou de la nuit pour veiller au grain. Par conséquent, il arrive malheureusement encore souvent que des criminels en profitent pour importuner les passagers lorsqu’ils veulent se déplacer tranquillement d’un point A à un point B.

C’est pourquoi je souhaite connaître aujourd’hui l’ampleur de ce problème et les mesures prises par la Région pour assurer la sécurité des passagers.

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Combien d’actes criminels ont-ils été constatés dans les stations et aux arrêts de la STIB en 2020 et au cours du premier trimestre 2021 ? Pouvez-vous ventiler ces actes en fonction de leur type et de la nature du lieu (station de métro, station de pré-métro, sur le quai, à un arrêt de surface, etc.) ?
- Quelle évolution du nombre d’actes criminels pouvez-vous constater par rapport aux années précédentes ?
- Dans combien de stations une présence physique est-elle assurée toute la journée, et quelles sont ces stations ? Une personne est-elle également présente au niveau des voies ?
- Y a-t-il moins de criminalité dans les stations où il y a un kiosque avec du personnel ou autre ?
- Combien d’actes d’agression ont-ils visé le personnel de la STIB dans les stations ? Pour quelles raisons ?
- Combien d’agents de prévention la STIB déploie-t-elle pour assurer la sécurité et la surveillance dans les stations et aux arrêts ? Combien d’entre eux sont-ils déployés simultanément sur une base quotidienne (en semaine et le week-end) ? Combien d’interventions réalisent-ils, et dans quels lieux ? Comment procèdent-ils ?
- Quelles autres mesures préventives la Région bruxelloise prend-elle afin de lutter contre la criminalité aux arrêts de transports publics ?
- Quel budget annuel est-il alloué à la prévention et à la sécurité dans les stations et aux arrêts de la STIB ?
- Quel rôle (tant en termes d’organisation que de déploiement d’effectifs) les zones de police bruxelloises sont-elles appelées à jouer dans cette problématique ? Combien d’interventions en matière de sécurité dans les stations et arrêts de la STIB réalisent-elles ?
- Dans quelle mesure des patrouilles militaires sont-elles encore présentes dans les stations, les véhicules et aux arrêts de la STIB ? Pouvez-vous détailler pour 2020 et 2021 ?
 
 
Réponse    1 et 2.
Comme déjà indiqué à de très nombreuses reprises en réponses à de nombreuses questions parlementaires sur le sujet (question écrite n°891 de Mme. Aït Baala en mai 2021, question orale de Mme Bomele en février 2021, demandes d’explications de Mme El Yousfi et Mme Aït Baala en avril 2021, entre autres), la STIB ne dispose pas de chiffres complets et exhaustifs. En effet, les personnes victimes d’agression ne se signalent pas automatiquement auprès de la STIB mais portent directement plainte auprès de la police. Je vous invite à interpeler la police à ce sujet afin d’avoir leurs chiffres.

3. Les agents de sécurité de la STIB circulent sur l’ensemble du réseau. Ils ont des missions planifiées mais interviennent également en cas de problème sur le réseau.
La présence des agents varie en fonction des heures et des roulements.
Les agents font partie de différentes équipes (prévention et sécurité station, contrôle des titres de transport, brigade canine, etc.).
Il y a une moyenne de 27 agents chargés de la prévention et de la sécurité en station (PSS) par jour et par shift. Une présence quotidienne est assurée dans 9 stations (Midi, Simonis, Gare de l’Ouest, Beekkant, Rogier, Montgomery, Louise, Gare Centrale et Bourse. Une présence quotidienne partagée est également effective entre Gare Centrale et De Brouckère) de 06 h à 22 h. Si ce n’est pas possible, les présences en station sont planifiées selon un rôle prioritaire, qui varie en fonction des situations rencontrées sur le terrain.
La présence sur les quai est une des missions de ces agents et est généralement assurée durant les heures de pointes.
A ces agents il faut rajouter les agents en charge des contrôles de titre de transport (ITS - Infrastructure Ticket Security - 60 agents répartis par jour en moyenne sur le réseau), la brigade canine (présence moyenne de 6 agents quotidiennement), les agents en charge de la sécurité dans le cadre de missions non planifiées (RTS - Real Time Security – 12 agents par shift et 8 en nuit) et les agents multimodaux (AMM) qui assurent également une présence sur le réseau (un binôme par shift par jour sur les 16 zones).

4.
Voir réponse apportée aux questions 1 et 2.
5.
En 2020, la STIB a dénombré 621 agressions verbales et 110 agressions physiques envers son personnel.

Parmi les faits d’agressions physiques, 52,6% ont été commis en souterrain (station ou véhicule), 44,16% en surface (arrêt ou véhicule).3,25% ont été commis ailleurs.

En ce qui concerne les agressions verbales, 34,4% ont été commises en souterrain et 64,2% en surface. 1,33% ont été commises ailleurs.

La STIB ne dispose pas d’informations sur les raisons de ces agressions.

6. La sécurité dans l’espace public est de la responsabilité de la police.
Concernant le nombre d’agents en charge de la sécurité sur le réseau de la STIB, je vous renvoie à la réponse apportée au point 3.

Si on prend la moyenne journalière, il y a 54 agents PSS, 28 agents RTS et 96 AMM, soit 142 agents de sécurité et 96 agents pour l’accompagnement qui sont présents sur le réseaux.
Les AMM sont répartis sur 16 zones et quotidiennement travaillent de 06h à 22h en trois shifts.

Les PSS travaillent de 06h à 22h00 en deux shifts sur 9 stations fixes.

Les RTS ont 6 patrouilles de 2 hommes en shift jour et 4 en nuit en semaine. Le week-end cela représente 4 patrouilles en jour et 3 en  nuit.

Les ITS travaillent en équipe d’environ dix personnes (Sierra) dont la présence varie en fonction de roulement aléatoire et des besoins spécifiques auxquelles la STIB doit faire face.

Les PSS et les ITS reçoivent des planchettes avec des missions planifiées tandis que les RTS agissent en réactif en fonction des incidents rencontrés sur le terrain.
Les AMM travaillent également sur base de planchettes.
Le nombre de missions qui viennent compléter les planchettes de base dépend des incidents rencontrés sur le terrain.

En moyenne, en 2020, toutes catégories d’agents confondus, cela représentait 578 ETP.

7. Comme indiqué en réponse à la question 6, la sécurité en surface, sur l’espace public, est du ressort de la police.
8.
Il n’est pas possible d’isoler, sur base annuelle, le budget annuel destiné à l’organisation de la prévention et de la sécurité en station et aux arrêts étant donné qu’il s’agit d’un ensemble de mesures et technologies, comme la techno-prévention, le matériel de communication, l’éclairage, les coûts de personnel, etc. L’équipement et les changements effectués dans différentes stations doivent également être pris en compte.
9. Comme déjà indiqué en réponse à de nombreuses questions parlementaire sur le sujet (question écrite N°843 de Mme Aït Baala en avril 2021, question orale de Mme Agic en mars 2021, entre autres), la STIB collabore étroitement avec la police et police et STIB mènent des actions communes sur le réseau quand cela s’avère nécessaire.
Cette collaboration passe notamment par la tenue de réunions mensuelles avec le directeur coordinateur administratif  (DIRCO) de la police fédérale.

Du côté de la STIB, 2.710 opérations STIB-Police ont été planifiées en 2020. Une précision : ces opérations conjointes pourraient ne pas avoir été toutes réalisées. En effet, le planning peut être modifié en dernière minute, tant du côté de la STIB que de la Police (organisation, situation plus urgente à gérer, etc.).

10. Il n’y avait plus de militaires en station en 2020 et il n’y en a pas en 2021.