Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant la gestion par la STIB des petites gares secondaires de la SNCB à Bruxelles

de
Carla Dejonghe
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1069)

 
Date de réception: 30/08/2021 Date de publication: 13/12/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 10/12/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
21/10/2021 Recevable p.m.
 
Question   

Dans une interview parue dans la Capitale (30/08/2021), le secrétaire d'État Thomas Dermine rassure les Bruxellois sur la part de la capitale dans le grand plan de relance européen destiné à la Belgique. Outre les fonds que la Région bruxelloise se verra accorder pour investir, il y a les fonds que les Communautés française et flamande investiront à Bruxelles. Le gouvernement fédéral investira environ 30 % du 1,25 milliard de moyens fédéraux à l’intérieur et autour de la capitale. Le secrétaire d'État pense, entre autres, à la valorisation de l'infrastructure de la SNCB. "Beaucoup de projets introduits par la SNCB portent sur comment on fait pour mieux utiliser les petites gares secondaires à Bruxelles, qui peuvent être d'excellentes solutions intrabruxelloises pour les navetteurs si elles sont mieux desservies. Pour que ça aboutisse, il faut un travail complémentaire avec le réseau STIB."

Cela m'a immédiatement fait penser à l'interview de l'ancien directeur de la STIB Alain Flausch dans Bruzz (11/12/2019), qui disait : "En 2005, j'ai dit à Marc Descheemaecker (le grand patron de la SNCB à l'époque, ndlr) : 'Vous avez 28 gares à Bruxelles dont vous ne faites rien.' Cédez-les-moi et je veillerai à ce qu'elles soient connues, à ce qu'il y ait un horaire reconnaissable, et ainsi de suite." Mais cela s'est avéré très difficile. Descheemaecker pensait que je lui prenais ses jouets, et il n'est pas non plus Bruxellois. Il se foutait de Bruxelles. Même chose avec Jannie Haek plus tard."

Dans l'interview, Thomas Dermine invite tous les acteurs à faire preuve de créativité et à travailler ensemble (voir ses propositions pour les musées fédéraux et l'isolation des logements, par exemple). Ma question est donc simple :

Le ministre a-t-il présenté la demande de gestion par la STIB de l’ensemble des gares secondaires (Meiser, Evere, Germoir, etc.) dans le cadre du plan de relance ?

Les gares sont des points de repère dans une ville. Ce sont de nouveaux noeuds intermodaux potentiels. Elles doivent être intégrées numériquement dans le réseau de la STIB (aujourd'hui, elles ne sont pas encore sur l'application STIB) et elles doivent être visibles matériellement dans ce réseau. Je pense qu’il est préférable d’en confier la gestion à la STIB, qui connaît mieux le terrain et peut créer des synergies avec les quartiers où elles se trouvent.

 

 

 
 
Réponse    Un projet de la STIB est repris dans le plan pour la reprise et la résilience de la Belgique : I-3.17 – Verdissement de la flotte de bus. Ce plan ne reprend toutefois pas d’autres projets prévoyant une reprise de la gestion des plus petites stations de train par la STIB.
Dans l’état actuel de la législation belge, la SNCB a le monopole de l’exploitation des infrastructures d’Infrabel pour ce qui concerne le transport de personnes. Une exploitation par la STIB de ces infrastructures n’est donc, juridiquement, pas possible.
Une exploitation du réseau de chemin de fer à Bruxelles par plusieurs opérateurs est infiniment plus complexe qu’il n’y paraît. Tout d’abord pour des raisons techniques, liées au fait que certains tronçons ferroviaires du réseau S, comme la Jonction Nord–Midi par exemple, ne disposent plus de capacité pour y augmenter le nombre de trains.
Si la STIB a pour mission de s’occuper de la mobilité intra-bruxelloise, étendre son activité pour exploiter des lignes sur le réseau de chemin de fer à travers la capitale ne pourrait se réaliser du jour au lendemain. En dépit des similitudes apparentes, la technologie ferroviaire est tout à fait différente de ce qui se pratique dans les réseaux métro et tram.
Cela étant, les Groupes de Travail RER existent depuis plusieurs années et implique un travail collaboratif entre les 4 opérateurs. En 2021, la fusion des « GT RER Place » et « GT RER Promotion » a été actée par le Groupe Opérationnel RER, avec une nouvelle lettre de mission validée auprès du COPIL: « Plateforme dynamique d’échange et de synchronisation entre acteurs » et « Cadastre et schéma directeur des nœuds inter-modaux ». Le groupe de travail est co-présidé par le TEC et la STIB avec la participation des 4 Opérateurs de Transport en Commun (TEC, De Lijn, SNCB et STIB). Le travail d’inventaire des lieux potentiels portera sur la zone RER (30km avec priorité sur 11,5km), qui inclut le réseau train S bruxellois. Des lieux prioritaires seront alors identifiés et les actions d’améliorations opportunes seront identifiées, pour notamment atteindre une simplification et une lisibilité forte des modes qui peuvent être empruntés par le voyageur en ces lieux.


Par ailleurs, il est incorrect de dire que l’offre de la SNCB n’est pas présente dans l’application mobile de la STIB. L’offre de la SNCB fait par ailleurs l’objet d’une information aux voyageurs sur l’ensemble du réseau de la STIB, et ce, au travers de ses différents canaux d’information :
- L’offre SNCB (réseau « S ») est reprise sur tous les plans du réseau de la STIB : sur le grand plan schématique affiché aux arrêts/stations et sur le « petit » plan de l’offre structurante (4 lignes de métro, 5 lignes de tram Chrono et réseau « S ») sur les plans de quartier affichés en station.
- L’offre SNCB (tout comme celle du TEC et de De Lijn) est intégrée dans le moteur de recherche d’itinéraire sur le site et l’app de la STIB.
- Depuis février 2021, les départs de la SNCB, de De Lijn et du TEC ont été intégrés sur la carte de l’app STIB. Il s’agit des données en temps réelles pour la SNCB et De Lijn. Le TEC par contre ne fournissant pas ces données sur son opendata, il n’est dès lors pas possible de les intégrer.
- La STIB travaille en collaboration avec les autres opérateurs de transport public afin de proposer un titre inter-opérable dématérialisé. Celui-ci pourra être acheté et validé directement dans l’app des opérateurs, sans passer par les automates de vente en station.
- La STIB propose, au travers de MoveBrussels (MaaS), une app intégrant déjà certains opérateurs privés sous format de pilote. Sur la base des retours des clients, la STIB va continuer à intégrer les opérateurs privés dans ses canaux d’information voyageur, notamment via une app.
- Réalisation d’un plan 3D pour le pôle Anderlecht-CERIA avec l’ouverture du parking P&R et de la nouvelle gare Anderlecht
- L’ensemble des trams (à l’exception des plus anciens – du type PCC) et des bus de la STIB sont équipés d’annonces dynamiques visuelle et audio et annoncent les correspondances SNCB.
- Dans quasiment toutes les stations de métro la signalétique directionnelle renseigne la direction à suivre pour rejoindre les gares SNCB.
- Des afficheurs SNCB sont placés dans la station de métro Schuman.
- Aux arrêts de tram/bus, les plans de quartier reprennent les gares SNCB.
Un projet est en cours de développement pour renseigner les temps d’attente des trains dans les véhicules de la STIB.